J-R prend le crachoir pour vous présenter une des formations
les plus intrigantes à l’aube de la nouvelle saison.
Petit cours d’histoire : Jadis, il y a eu un lock-out
dans la NFL. Une fois le conflit de travail terminé, les Eagles, déjà
compétents, ont mis la main sur TOUS les agents libres de renom disponibles. Le Lombardi avait déjà booké sa visite et
Broad Street se faisait belle pour la parade. Équipe de rêve disait-on. BANG.
Un coup de poing d’une triste chose nommée réalité plus tard, le rêve était
fini et les Aigles n’étaient même pas des séries. Sauf qu’un rêve, ça ne s’efface
pas facilement. Une saison plus tard, l’optimisme était revenu, la cohésion
étant développée, le talent allait reprendre ses droits. Re-BANG, La réalité
est revenue à la charge et a donné le coup de grâce. Les Aigles furent
pitoyables l’an dernier avec leur fiche de 4-12 et le Poster Boy des folles
dépenses, Nnamdi Asomugha, fut mis à la porte, comme bon nombre de ses
coéquipiers. On repart en neuf, et en modestie, à Philly.
Toutefois, tous seront d’accord que le changement le plus
notable est survenu au poste d’entraîneur-chef. Andy Reid a pris la route du
Kansas avec sa moustache, son affreuse gestion de l’horloge, mais aussi sa
décennie (13 ans en fait) de succès. Dans ce qui constitue un pari intrigant, est
arrivé pour lui succéder un tsar de la NCAA qui traîne dans ses bagages l’offensive
qui a terrorisé le PAC-12 et qu’on a tous bien hâte de voir à l’œuvre chez les
pros : le Blur Offence. Cette emphase sur le tempo rapide ne fut pas
toujours évidente à remarquer durant les parties préparatoires, mais au final,
l’équipe a disputé une dizaine de snaps supplémentaires par partie que sa
moyenne de l’an dernier et son temps de remise en jeu est plus rapide de quelques
secondes. Est-ce que cette approche
produira des résultats? La réponse à cette question déterminera du sort des
Eagles cette saison et du futur de Chip Kelly dans la NFL a plus ou moins long
terme.
Pour mener à bien son défi, Kelly compte sensiblement sur
les mêmes éléments que l’an dernier aux positions de talent. En janvier
dernier, bien peu de gens croyaient que Micheal Vick serait de retour dans la
ville de Rocky, mais il est là, moins riche, mais bien en selle dans son rôle
de partant suite à un bon camp d’entraînement. Vick est évidemment le type d’athlète
très polyvalent qui convient parfaitement au système de Kelly et on devrait le
voir utiliser davantage ses jambes. Nick
Foles demeure un second de calibre et je ne serais pas surpris qu’il obtienne
quelques séries offensives ça et là, question de causer encore plus de maux de
tête aux coordonateurs défensifs adverses.
Le porteur de ballon LeSean « Shady » McCoy (dit
de même, on dirait un nom d’un rappeur) devrait aussi profiter de l’arrivée du
nouvel entraîneur, lui qui était constamment sous-utilisé par Andy Reid. Le
camp aura toutefois fait des ravages au niveau de l’arsenal des receveurs de
passes. Jeremy Maclin ne jouera pas en
2013, victime d’une blessure dès l’ouverture du camp, ce qui a ouvert la porte
à Riley Cooper qui se l’est aussitôt refermée en pleine gueule avec des propos
racistes. L’histoire ne fait plus la manchette et Cooper est de retour avec l’équipe,
mais c’est sûr que dans un vestiaire à 70 % noir, ces choses-là restent. Cooper
est mieux de garder le profil bas et de performer sur le terrain, tout comme
DeSean Jackson qui devra prendre les bouchées doubles en l’absence de Maclin. Jason
Avant et le TE Brent Celek complètent le portait chez les receveurs.
Ça fait beaucoup de talent, mais l’an dernier, la plus
grosse lacune des Aigles résidait dans l’atroce ligne offensive qui a alloué 48
sacks du quart (sans compter tous ceux que Vick a évité en courant pour sa
vie). Le retour des blessés Jason Peters (LT), Jason Kelce (C) et Todd Heremans
(RG) ainsi que l’arrivée du premier choix de l’équipe Lane Johnson (RT) permet
d’espérer des résultats beaucoup plus probants cette saison. Il le faut, car
comme vous le verrez dans notre revue de l’aspect défensif du Philly, l’attaque
devra inscrire beaucoup de points pour espérer l’emporter.
La défensive donc. Vous vous souvenez peut être qu’en milieu
de saison l’an passé, Andy Reid avait sacrifié son coordonateur défensif Juan
Castillo pour tenter de relancer son club en déroute. Douteuse, la stratégie n’a
jamais porté fruit, mais maintenant les Aigles comptent sur Billy Davis pour
redresser leur défense. Celui-ci amène un nouveau système dont la base sera une
formation 3-4. La transition ne se fait pas sans heurts, surtout qu’elle veut
dire que le vétéran leader de la défensive, Trent Cole doit maintenant évoluer
comme secondeur extérieur. Jusqu’à présent, ses performances au camp d’entraînement
son mitigées.
La plus grande source d’inquiétude se situe toutefois dans
la tertiaire, particulièrement au poste de safety. Le peu inspirant Patrick
Chung est assuré d’un poste, mais le reste de l’effectif baigne dans un flou
artistique et l’organisation travaille très fort pour trouver quelqu’un dont le
jeu ne sera pas pitoyable. Du côté des demis de coin, après l’échec des gros
noms surpayés des dernières années, l’équipe repart en neuf avec les nouveaux
venus Cary Williams (Baltimore) et Bradley Fletcher (St Louis). Cependant, ce
dernier fut plutôt mauvais à l’entraînement tandis que Williams a raté tout le
camp sur blessure, mais devrait revenir à temps pour la saison. Il y a tout de
même du positif. Le front 7 a bien contenu le jeu au sol en pré-saison et
compte sur des éléments intéressants en Cole, Fletcher Cox, DeMeco Ryans, Connor
Barwin et Brandon Graham. Sauf qu’il ne
faut pas espérer de miracles, les Eagles formeront au mieux une défensive de
milieu de peloton.
Ce qui nous rend
optimiste
- LeSean McCoy. Je m’attends à une superbe saison de sa part
- En bout de ligne, l’attaque saura tirer son épingle du jeu
- Les changements au personnel d’entraîneurs semblent avoir
ramené de l’enthousiasme autour de l’équipe
Ce qui nous inquiète
- La défensive, surtout la tertiaire
- Quelles traces l’incident Riley Cooper a-t-il laissé dans
le vestiaire?
- Selon ce qu’on a vu en pré-saison, le système de jeu n’est
pas encore complètement assimilé par les joueurs, ce qui pourrait mener à des
situations chaotiques en début de saison. Ce n’est pas comme si les partisans
étaient patients à Philly!
Prédiction : C’est très difficile de faire un pronostic
sur ce club, mais puisqu’il le faut, je crains que la défensive ne soit pas
assez forte pour donner le temps à l’attaque de bien exécuter son nouveau
système. Fiche de 7-9, exclusion des séries et grosses gestions de crises dans
les lignes ouvertes de Cheese-Steak city!