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Jeune et jolie de françois ozon : « pas un film sur la prostitution »

Par Acrossthedays @AcrossTheDays

Seulement un an après son dernier film, Dans La Maison, François Ozon revient avec force dans un film choc, porté par la jeune actrice Marine Vacth. Elle joue le rôle d’une étudiante issue d’une famille aisée qui, un peu par hasard, commence à se prostituer. Film anti-prostitution ? Dénonciation d’un phénomène qui prend encore plus d’importance aujourd’hui ? Non. Simplement « un film sur l’adolescence » confiait François Ozon sur le plateau du Grand Journal pendant le Festival de Cannes.

Pour moi, c’est vraiment un film sur l’adolescence et pas sur la prostitution.

Jeune et Jolie est avant tout porté par son interprète principale, Marine Vacth. La jeune actrice – qui a aujourd’hui 22 ans – est passée par la case mannequinat, puis s’est doucement immiscé sur le grand écran : Ma Part du Gâteau de Klapisch en 2011, The Man With The Golden Brain de Joan Chemla en 2012, et dans Ce Que Le Jour Doit À La Nuit d’Alexandre Arcady la même année. Et c’est pour le film d’Ozon qu’elle se voit offrir un premier rôle. Étonnant quand on voit son talent. Timide et fragile, Marine Vacth réussit pourtant à nous montrer son assurance au détour de certaines scènes. Difficile de ne pas tomber amoureux de ce personnage, même si la jeune Isabelle a un tempérament très désagréable, insolent. La jeune femme vend son corps, pas pour des raisons financières, plutôt pour se lancer un simple défi, pour trouver ses limites. On se sent comme subjugués par cette jeune femme – son visage, ses expressions – qui, on le comprend bien, est en train de changer. Si on la voit timide au début, explorant l’univers qu’elle vient de découvrir, elle prend vite ses repères et s’engage dans une aventure un peu folle. Un univers qu’elle ne contrôle pas.

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François Ozon a eu l’intelligence de ne pas tomber dans le cliché. Il aurait pu tourner ce film presque en documentaire, ou comme un film militantiste. C’est tout le contraire. On est là, on observe, impuissants, mais paradoxalement émerveillés. Difficile a priori de se laisser fasciner par un univers qui semble hostile, dangereux. On peut cependant émettre une critique vis-à-vis de cet angle choisi : le spectateur ne se rend pas réellement compte, et cet univers est assez rapidement « banalisé » : l’argent facile, (presque) aucun danger, une jeune fille qui n’est quasiment pas affectée par cette expérience et qui en plaisante avec ses proches. Le film ne condamne rien, mais ne fait l’éloge de rien non plus. Un quatorzième long-métrage poignant, complet, et magnifique.


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