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Full contact

Publié le 02 septembre 2013 par Olivier Walmacq

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L'Histoire : Jeff est videur de boîte de nuit et tente d'aider un ami, endetté auprès de la mafia...

Mais son cousin s'empresse d'utiliser l'ami de Jeff contre lui...

La critique d'hdef (la sixième) : Mais un putain de film !!!!!
Excusez mon langage, mais FULL CONTACT fais passer THE KILLER et A TOUTE ÉPREUVE ou TIME AND TIDE pour des navets ! La maîtrise impec que le cinéaste a de la mise en scène "fait plaisir" comme dirait Jamel ! Ringo Lam multiplie les points de vue et les angles pour des séquences d'actions remarquablement biens découpées au montage, avec une photo over the top, au style tour à tour bleutée et glaciale et chaude ou vulgaire ! Le film emprunte un max au polar néo-noir à la Tarantino et développe bien plus les personnages que dans n'importe quel autres polar Made In HK ! Ici, pas de rédemption ou de héros ! On a tué quelqu'un, eh ben on est un tueur, et les morts ne ressuscitent pas, donc on porte le fardeau traumatisant et sanglant de leur mort pendant toute une vie ! On est un salaud jusqu'au bout ! Aucun échappatoire ! Là où Woo donnait une vision assez optimiste (il faut voir Fat dézinguer tout le monde en faisant de l'esprit dans LE SYNDICAT DU CRIME II) des gangsters et du monde de la criminalité, Lam fait exactement l'inverse ! Tuer n'a rien de beau, et la séquence où une famille entière crève par la faute de plusieurs braqueurs, dont l'ami de Fat, Wong, est terriblement marquante, par sa force et sa puissance graphique et émotionnelle. Anthony Wong, immense acteur de HK, joue ici le rôle d'un paumé forcé de pactiser avec le diable et qui trouve refuge dans le sexe et l'hyperviolence !
Lors de l'extermination "accidentelle" (?) de la famille, il semble bêler comme un mouton, voulant fuir la réalité, tout en tremblant comme un feuille !
Il est "forcé" de tuer son meilleur ami, mais ce dernier n'est pas mort, et il va le faire chier jusqu'au bout, pour ce qu'il a fait à un certain type de morale et de "code", tout en manquant de le défigurer !
Donc il n'est pas question de réconciliation (à l'inverse de THE KILLER), mais de compromis !
Comme dans POUR UNE POIGNÉE DE $ de Leone, Fat va monter son ami contre les gangsters avec qui ce dernier s'est allié. On le voit aussi (comme Eastwood 30 ans plus tôt) s'entraîner après avoir frôlé la mort, non pas, comme dans le film de Leone, en se confectionnant une armure, mais en tirant sur des bouteilles !
Le pessimisme de Lam est donc visible partout ! Son style visuel décapant est aussi bien visible dans la "résurrection" de Fat (tout le monde le croyait mort) sur sa moto, avec un tag de croix gamée derrière lui, éclairée par des phares de sa moto. Il "réapparaît" aussi dans les miroirs, dans la vie quotidienne.
On voit dans FULL CONTACT une grande source d'inspiration du cinéma de Refn ! Notamment lors d'une scène magnifique où Fat bouscule un prostituée ivre qui est accompagnée par son ami (Anthony Wong), ami qui le reconnaît. D'un côté, il y a donc ce qui a été son ami, et de l'autre, son ex-amoureuse, qui se trouve également au même endroit, au même moment ! Cette coïncidence fait penser à une scène de DRIVE où le héros est dans un ascenseur. D'un côté, la femme qu'il aime, de l'autre, un gars qu'il doit tuer !
Enfin, ultime preuve de la noirceur de ce chef d'oeuvre oublié, le final apocalyptique, où le grand méchant (un psychopathe homo joué par Yam, nommé LE JUGE) est opposé à Fat. On pense alors à la conclusion de POUR UNE POIGNÉE DE $ de Leone, où Volonté et Eastwood s'affrontent au milieu de la fumée !
Dernière réplique (de Fat à Yam) : "Va branler en enfer" ! Et Fat explose la gorge de son ennemi et s'écroule à son tour ! Les grands moment d'amour et d'amitié de sa vie défilent, et il se relève, et part à moto. Est-ce une hallucination ? En tout cas, c'est du grand cinéma !
En définitive, le film de Lam est une représentation de la violence 10 fois plus réaliste que Woo ou Hark, et qui met en scène la réaction des humains face à son déchaînement, sous forme de bagarre ou de gunfights, ou simplement de manifestation de cruauté folle. C'est très fort !

Note : 20/20 (c'est sans doute exagéré, mais quelle claque ! Comme dirait Ze Ring, FULL CONTACT "pète mille coudées" au-dessus du polar Made in HK !)


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