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"Papa, Maman... je vous aime mais..."

Par Zazainlondon
2 mois sans rien écrire, record absolu, mais il faut dire que ces vacances n'ont pas été propices à la réflexion et que je m'évertue à partir dans des endroits où Internet est un luxe indécent.
Cette année, j'ai testé les 2 concepts de vacances avec les Nains : les vacances en famille chez les grands-parents et les vacances avec les copains... 
HAAA, les vacances chez les parents... Alors attention, j'adore mes parents, ils me le rendent bien, mais il a bien fallu que je prenne mon envol et que nous prenions nos distances pour l'équilibre de notre relation.
A 16 ans, j'ai arrêté de partir en vacances en Bretagne dans la maison familiale où je me faisais grave chier.A 24 ans, nous avons décidé d'un commun accord que nous ne pouvions plus vivre ensemble et j'ai emménagé dans un studio plus petit que ma chambre.A 25 ans, j'ai arrêté de leur demander du pognon pour finir le moisA 28 ans, j'ai épousé Mari et ai abandonné leur nom pour adopter celui de mon épouxA 30 ans, j'ai eu Nain et je suis partie m'installer à Londres dans la foulée, le placenta encore sous le bras, étirant la distance entre nous et réduisant nos retrouvailles à 3-4 fois par an (et pas plus d'1 semaine hein...)
A ce rythme, j'étais bien partie pour ne finalement voir mes parents qu'une fois par an à Noël.
Et bien que nenni!
Depuis 4 ans, je passe une bonne partie de TOUS mes étés chez mes parents dans cette maison bretonne que j'ai tant haïe. La venue de 2 nains et un pragmatisme non voilé nous ont finalement rapprochés... 
L'avantage des parents, c'est qu'ils n'ont pas changé depuis qu'on se connait donc leurs réactions et mode de vie restent sans surprise. 
L'inconvénient, c'est que même à l'aube de mes 40 ans, ma mère continue à me parler comme si j'étais une petite fille de 12 ans : "Tu peux pas ranger tes affaires qui trainent dans le salon?", "Je suis allée faire un tour dans ta salle de bains : bonjour l'hygiène!!", "c'est pas côôôôômme ça qu'on fait cuire un poulet! raaa, laisse, je m'en occupe!!", "Tu pourrais quand même te bouger pour passer ton permis...", "il faudrait que tu fasses un petit peu attention à ton poids", "le langage s'il te plait! tu dis vraiment trop de gros mots, c'est pas possible!"... Bref, comme vous pouvez l'imaginer ou avez pu le vivre, au bout de quelques jours, ça peeeeuuuuuuut partir en sucette. Ajoutez à cela les horaires de repas figés dans le marbre et les quelques grains de sable dans l'entrée, le spectre de l'engueulade dans la cuisine au milieu des enfants qui crient n'est jamais très loin.
La question est donc : "Passé les 35 ans piges, avons-nous encore l'âge de partir en vacances avec nos parents?"
Certains de nos copains ont eu l'opportunité d'avoir une maison de vacances sans avoir à partager avec leurs divins géniteurs : Résultat : pas d'embrouilles et un rythme qui s'improvise au fur et à mesure des jours.
Il y en a d'autres qui réussissent à virer leurs parents de leur propre maison pour en profiter pleinement. Ca peut paraître ultra gonflé à première vue : "Papa, Maman, je vous aime, mais si vous pouviez vous barrer 1 semaine au mois d'août pour nous laisser la maison et nous foutre la paix, ça serait sympa!". Gonflé en effet... jusqu'à ce qu'on réalise que certains parents acceptent avec joie de céder la place à leur progéniture et petite descendance, sans s'atermoyer de ne pas être avec nous.
Nous, ce sont les jeunes parents qui débarquent avec : - leurs marmots (qui sont pas élevés)- leurs caprices ("Ha non mais nous, on mange que bio") - leurs grands projets ("On veut du multi-activités 5 jours/7")- leurs angoisses existentielles ("Putain y'a toujours pas de wifi dans cette baraque???")- leurs copains ("Juste 2 couples avec 3 enfants chacun pendant 1 semaine, ça va être easy!")- leur parfaite organisation ("On peut vous emprunter votre voiture pendant 3 jours? Vous en avez pas besoin là?")- leur sens de l'initiative ("Y'a quoi à bouffer ce soir? J'ai faim....")- leur concept de la vie sociale ("Roo vous êtes vraiment obligés d'inviter vos vieux potes à dîner? C'est relou...") ou des vacances en famille ("Bon, on vous laisse les enfants 3 semaines, ça va aller niveau organisation?").- et leurs vieilles aigreurs d'enfance malheureuse ("Ouiiiiin, vous avez toujours été si méchaaaaaants avec mouuuuuuuaaaaaa!")
Maintes fois, ma mère m'a dit : "Avec tes enfants, c'est quand même mieux quand t'es pas là!".Traduction : "T'es vraiment obligée de squatter si longtemps? On peut pas pourrir nos petits-enfants tranquille sans que tu sois sur notre dos avec tes concepts débiles new-generation d'éducation?"
Parce que si on y réfléchit bien, la question n'est pas vraiment de savoir si nous, en tant qu'adultes, sommes prêts à passer nos vacances chez nos parents. La question est plutôt : "Est-ce que nos parents ont encore envie de passer leurs vacances avec nous?"
Chers lecteurs, je vous laisse répondre à cette épineuse question...

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