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Du sang neuf chez Tata

Publié le 09 septembre 2013 par Edelit @TransacEDHEC

Le Groupe Tata est une entreprise familiale indienne créée en 1868. Spécialisée à ses débuts dans le textile, elle s’est imposée au fil du temps dans maintes autres branches et également sur la scène internationale. En décembre 2012, le DG du groupe Ratan Tata a passé le pouvoir à Cyrus Mistry. Retour sur les enjeux auxquels il va devoir faire face.

Honorer la famille Tata

Depuis la création du Groupe, les cinq dirigeants successifs faisaient partie de la famille Tata. Lorsque le DG actuel Ratan Tata annonça son départ en retraite, le Comité décida de recruter son nouveau directeur en dehors du cercle familial. Il aurait pu nominer Noël Tata, le demi-frère de Ratan Tata, mais le jugeait trop peu qualifié.

Cyrus Mistry a été privilégié pour ses compétences. Certes, il n’a aucun sang Tata mais a fait ses preuves en dirigeant pendant plus de cinq ans plusieurs sociétés du conglomérat. Sans oublier que son père lui a légué la majorité des actions (18,6%) de Tata Sons, holding qui contrôle le groupe entier.

Il revient donc désormais à cet homme de prendre soin de l’héritage qu’on lui a fait.

Œuvrer par philanthropie

Tata est certes la société la plus influente d’Inde avec son chiffre d’affaires de 75 milliards d’euros. Néanmoins, le Groupe agit surtout pour des raisons philanthropiques et non vénales. Par exemple, l’ancien dirigeant Ratan Tata ne figure dans aucune liste des plus grandes fortunes indiennes. Et pour cause, il possède uniquement 1% des parts du Groupe. En revanche, deux fondations indiennes détiennent à elles seules plus de 65% des parts. C’est ainsi qu’elles financent plusieurs ONG, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation.

On attend de Cyrus Mistry qu’il pérennise cet esprit philanthropique. Mais contrairement à son prédécesseur, il est l’actionnaire majoritaire de Tata Sons. Rien n’assure qu’il ne sera pas tenté de faire passer ses intérêts personnels avant ceux du Groupe.

Innover et s’adapter à la conjoncture

Ratan Tata arriva au pouvoir en 1991 lorsque l’Inde commença à libéraliser son économie. Il comprit très vite que la clef du succès résiderait dans l’internationalisation. Il recentra d’abord les activités du conglomérat sur l’automobile, la sidérurgie, le thé et les nouvelles technologies. C’est autour de ces branches qu’il construisit son Empire international : rachat de Tetley en 2000, de Corus en 2007 et de Jaguar et Rover en 2008. Ces opérations furent très louées étant donné que le chiffre d’affaires du Groupe fit plus que doubler cette dernière décennie. Ratan Tata réussit donc à transformer le « dinosaure endormi » par l’ère soviétique en colosse industriel.

Vu ainsi, diriger Tata semble être un jeu d’enfants. Néanmoins, la situation est bien plus complexe qu’elle ne paraît.  Tata Motors, par exemple, a certes racheté des sociétés automobiles mondialement connues mais ne se porte pas au mieux pour autant. En effet, la société souffre de la concurrence internationale dans son pays et ne parvient pas à s’imposer à l’étranger. De plus, la commercialisation de la Nano en 2009 n’eut pas le succès escompté. Sans parler des ventes catastrophiques, le prix de vente de la voiture la moins chère au monde (1700€ pour le modèle de base) ne cesse d’augmenter, remettant directement en question l’argument marketing numéro un : le prix. Le cas de Tata Motors n’est pas isolé, il s’applique également aux autres branches du groupe.

Tous les dirigeants de Tata ont jusqu’à présent innové et fait évoluer le groupe de manière positive. On compte sur Cyrus Mistry pour faire de même et représenter au mieux l’esprit Tata.

Marjolaine Basuïau


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