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[Critique] Cowboy Bebop

Par Yomigues @Yomigues

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Connaissez-vous  la persistance rétinienne ? Ce phénomène consiste à ce que le temps d’un court instant, une image reste gravée dans votre rétine, puis disparaisse. Cet effet est renforcé si la dite image est lumineuse. Prenons l’exemple du soleil : si vous le regardez quelques secondes fixement, même en fermant vos yeux, vous le verrez toujours… Alors que j’ai vu depuis des années Cowboy Bebop, mes souvenirs de ce monument de l’animation restent intacts. Let’Go, Space Cowboy !

 

 

 Dundundundun deuh deuh deuh !

 

“They must create new dreams and films by breaking traditional styles

The work, which becomes a new genre itself, will be called

COWBOY BEBOP”

Dès les premières notes et images de l’opening, on comprend tout de suite que l’on est loin, très loin des poncifs du genre de l’animation. Un fond vert, bleu, rouge, orange, jaune, les persos qui se dandinent dans tous les sens, des messages partout...  Cowboy Bebop va résolument marquer d’une pierre blanche son époque. Réalisé par Shinichiro Watanabe (Samourai Champloo) et issu du studio Sunrise, CB tente l’audacieux pari de devenir inoubliable, pari que la postérité a démontré réussi.

Toute l’originalité est dans le titre de la série : le Bebop, c’est à la base un mouvement Jazz qui eut lieu des années 40 aux années 50 en Amérique. Les musiciens de Jazz, souvent liés par un contrat via lequel il ne pouvait pas vraiment se « défouler » dans un orchestre, ont donné naissance au mouvement du « Jazz Bebop », duquel découla aussi la danse « Bebop ».

 

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Cette musique se veut plus endiablée, plus rythmée mais aussi beaucoup plus technique : le Bebop Jazz laisse une grande place à l’improvisation. CB a donc été grandement influencé par ce courant musical  magnifiquement orchestré ici par Yoko Kanno (Ghost In The Shell SAC, Macross Plus) mais ne s’arrête pas là, puisque l’ambiance de toute l’œuvre est empreinte par ce côté mélodieux.

Ainsi, les épisodes sont appelés « session » (une référence au jam session) et portent le nom de morceaux de Jazz (Sympathy for the devil) ou de style de jazz (Jupiter Jazz). Les animateurs vont même jusqu’à synchroniser la bande-son aux combats,  un vrai travail de fond a été effectué sur l’harmonie musicale de la série.

 

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Les inspirations sont diverses et variées et ne s’arrête pas à la sonorité, la philosophie au style de combat de Spike le montrent (empruntés au Jeet Kun Do de Bruce Lee). Mais dans Cowboy Bebop, il y a aussi le mot… Cowboy. CAPTAIN OBVIOUS ! Et oui, il y a du western dans CB. On le ressent au travers de ses protagonistes dont la morale est étroitement liée à un code d’honneur qui leur est tous personnel. L’utilisation du pistolet est l’emblème des moments dramatiques et inéluctables de l’œuvre, dédié à une montée émotionnelle puissante.

Mise en scène

CB a un sens de la dramaturgie à la fois intense et saisissant de force. Les bases du scénario sont pourtant simples : l’histoire se passe dans le futur, en 2071. La terre est devenue inhabitable à cause de la lune qui s’est en partie écrasée sur la terre, causant une lourde perte humaine. Cette chute de la lune était due aux gates, portails facilitant les voyages interplanétaires. Mais cette technologie peu stable détruisit partiellement la planète bleue. C’est pas aussi basique que cela au final après relecture… Les chasseurs de primes sont légions depuis que la criminalité a augmenté, on les surnomme aussi « Cowboy ». Nous suivons les aventures d’un groupe de ces Cowboys : Spike, ex-membre d’une organisation criminelle léger et fonceur ; Jet, ex-flic posé doté de prothèses ; Fye, plantureuse jeune femme accro aux jeux et amnésique ; Ed, la génie de l’informatique barrée, sans oublier Einstein, le chien surdoué.   

Constamment sans le sou, notre équipe formée sur le tas devra donc tout au long des 26 épisodes se confronter à divers criminels de l’espace… Ce qui est assez novateur avec Cowboy Bebop, c’est justement les criminels. Ils ont tous des raisons qui leur permettent d’avoir du relief et par conséquent, un intérêt réel. Personnellement j’ai été marqué par la folie de Pierrot le fou.


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Nos protagonistes sont à l’occasion de la présentation de ces malfrats régulièrement en retrait mais ont droit à un épisode qui leur ait dédié, ce qui nous permet d’en apprendre beaucoup plus sur leur passé, souvent captivant. Celui de Spike est évidemment le plus fascinant, clôturant l’œuvre sur deux épisodes de façon magistrale avec son grand ennemi Vicious. Certaines questions demeureront en suspend et une aura de mystère entourera continuellement ce personnage, ce qui le rend d’autant plus culte.

Mais le charisme inné du personnage principal vient aussi de l’acteur dont il est le fils spirituel  sur le plan physique: Yūsaku Matsuda, figure emblématique du cinéma japonais, particulièrement connu pour sa série Tantei Monogatari.

Enfin le mecha, bien qu’il fasse partie des genres de CB, n’a pas une place importante dans le récit. De Mecha, vous ne verrez en fait que quelques vaisseaux de transport, quelques tirs et vols planés, mais c’est tout. Si les gros robots géants vous rebute, ne fuyez pas vous feriez une grosse méprise, d’autant que ces courses-poursuite sont superbement animé. Notons aussi que chacune des planètes visités aura son identité propre, évitant la redondance dans les décors.

 

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Rappelons que CB ne serait rien sans l’équipe de talent qui a travaillé sur ce projet qui manqua de ne pas être diffusé à cause de sa violence… On retrouve donc les dessins de Kawamoto Toshihiro (Wolf’s Rain,Golden Boy) qui servent le chara-design du titre. Un vrai boulot de style a été fait pour coller à l’univers si atypique de CB. Yamane Kimitoshi s’occupe du Mecha-design (Escaflown, Gundam G), quant à celui qui créa cette histoire, il s’agit de Yadate Hajime, méconnu alors qu’il est à l’origine d’animé complexes (Gundam Seed, 00, Zegapain).

See you, Space Cowboy !


Avec son ambiance jazzy sur fond de science fiction, de film noir et de western, Cowboy Bebop a su maîtriser l’alchimie parfaite entre scénario béton et réalisation impeccable, le grand coup de génie de Watanabe qu’il serait honteux de ne pas avoir vu. Il reste encore beauoup de choses à dire mais le reste, c'est encore à vou s de le découvrir en visionnant cette fabuleuse série... Je lui donne 10 cowboy sur 10 !

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