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[Critique] SNOWPIERCER, LE TRANSPERCENEIGE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] SNOWPIERCER, LE TRANSPERCENEIGE

L’Étrange Festival 2013

Titre original : Snowpiercer

Note:

★
★
★
★
☆

Origines : États-Unis/Corée du Sud/France
Réalisateur : Bong Joon-ho
Distribution : Chris Evans, Octavia Spencer, Tilda Swinton, Song Kang-ho, Jamie Bell, John Hurt, Ewen Bremner, Alison Pill, Ed Harris, Luke Pasqualino, Tomas Lemarquis…
Genre : Science-Fiction/Drame/Action/Adaptation
Date de sortie : 30 octobre 2013

Le Pitch :
En essayant de sauver la terre du réchauffement climatique, les hommes provoquent une nouvelle ère glaciaire, détruisant toute forme de vie. Les derniers survivants vivent dans un train ultra perfectionné, conçu pour ne jamais s’arrêter. Répartis en groupes, les plus pauvres sont à l’arrière, alors que les riches coulent des jours paisibles à l’avant. Mais las de décennies d’esclavage, la révolte gronde chez les opprimés…

La Critique :
Réputée par beaucoup comme « impossible à porter à l’écran », la bande-dessinée de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette avait pour elle une grande force graphique, un fond politique, philosophique et religieux profond, et une ambiance claustrophobique aux confins de l’angoisse. Du coup, c’est le grand Bong Joon-ho, réalisateur de tueries comme The Host ou Memories of Murder qui s’est collé à la tache.
Il est souvent arrivé cependant que malgré un cador derrière la caméra, le film se casse la gueule. Les raisons qui peuvent entraîner la débâcle d’une bobine sont légion et ne sont pas toujours à imputer au réalisateur. Fort heureusement ici, Bong Joon-ho fait carton plein et réussit le pari audacieux qu’il s’était fixé il y a quelques années.

Pour mener à bien son projet, on voit que le réalisateur n’a rien voulu laisser au hasard. Le casting, pour commencer, est véritablement aux petits oignons : Ed Harris, Tilda Swinton, l’incroyable Song Kang-ho, Chris Evans, Tomas Lemarquis, John Hurt, Octavia Spencer…j’en passe et des meilleurs. Si certains semblent plus concernés que d’autres (Song Kang-ho est une fois de plus super bon) les gueules et les profils choisis pour incarner les personnages sont une partie importante de la réussite du film.
Une autre partie importante concerne tout l’aspect esthétique et visuel du film. Si il était important de ne pas tout focaliser dessus, il était capital néanmoins d’essayer de recréer l’ambiance sombre originelle.
Là aussi, totale réussite puisqu’on remarque très vite que le film est beau et qu’un gros travail de photographie à été fait pour bien immerger le spectateur. Tour à tour lumineux puis poisseux et déliquescent, le film oscille entre la chaleur étouffante et les respirations salvatrices. Le travail des décors et des lumières permet d’accentuer d’une manière appuyée le fond très sombre du film.
Les scènes d’action , souvent sauvages et barbares, sont bien rendues et se partagent le repas entre de nombreuses successions de plans saccadés.
Restait encore à traiter efficacement le fond du film. Il est certain que la prestation psychotique de Tilda Swinton en Adjudante tyrannique, la mine patibulaire de Chris Evans, l’œil psychotique de Song Kang-ho et le laïus final d’Ed Harris apportent une ossature solide à cette vision très noire de l’humanité décrite dans le film.
Violences, brutalités, injustices et sacrifices se succèdent sans humanité dans ce boyau de métal infernal et si le constat sur l’homme en tant qu’espèce est sans appel, une once d’espoir arrive tout de même à se faufiler. C’est certainement le plus gros tour de force du film, qui réussit à équilibrer l’empathie que l’on peut avoir pour les révoltés et la haine que l’on peut ressentir pour les « Leaders ».

Deux heures de coups de poing, de coups de hache et d’illusions perdues pour ce Snowpiercer qui est quand même une sacrée torgnole. Certains lui reprocheront de trop grands écarts entre les scènes les plus fortes et les plus faibles, mais je trouve personnellement que les moments de dialogues s’équilibrent bien avec le grand spectacle et permettent ainsi d’apporter au film toute sa sève malsaine si particulière.
Une fois de plus une réussite pour Bong Joon-ho, qui marque de son sceau ce train de neige implacable, image de notre humanité qui fonce au grand galop et qui ne sait pas trop comment elle va s’arrêter.

@ Pamalach

snowpiercer_photo
Crédits photos : Le Pacte/Wild Side Films


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