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La marche pour la réinsertion des jeunes

Publié le 13 septembre 2013 par Raymond Viger

débats société réflexions sociales social communauté citoyenÀ 60 ans, Bernard Ollivier est mis à la retraite, mais pour lui cela signifie qu’on le met « à la casse ». Il est veuf, ses enfants ont quitté le foyer : il se retrouve donc seul et, sans son travail, il déprime. Il trouve une solution pour s’en sortir : partir de Paris, traverser le pays à pied et faire le chemin de Compostelle. Par la marche, un pas devant l’autre, par la bonne fatigue et le plein air, ses idées noires et tous ses soucis disparaissent. Il vient de découvrir une nouvelle forme de thérapie, qu’il voudra partager avec d’autres.

Une nouvelle raison de vivre

Après Compostelle, il veut continuer, et il prépare le projet d’une très longue marche qui le mènera de la Turquie jusqu’en Chine. Il racontera cette Longue marche en trois livres qui le rendront célèbre et lui procureront un bon revenu. Grâce à ses droits d’auteur et inspiré par l’exemple de la justice belge, il fondera l’association Seuil pour aider les jeunes délinquants. Le principe consiste à remplacer du temps d’emprisonnement par une longue marche, le jeune étant accompagné par un marcheur bénévole qui le prend en charge. Avec ce projet, il vient de trouver une nouvelle raison de vivre en aidant.

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La mise sur pied de cet organisme ne se fera pas facilement, car il devra lutter contre une bureaucratie rigide qui n’aime pas les nouveautés, surtout lorsqu’elle ne vient pas de ses ministères et des spécialistes. Les aidants bénévoles sont considérés comme des «amateurs» : «En France, cela ne pardonne pas», écrit-il. «Si notre cause est difficile à défendre face aux interlocuteurs de l’administration, elle rencontre un écho incroyablement favorable auprès de la population.» Ainsi, on l’invite à donner des conférences un peu partout, les salles sont pleines et il recueille des contributions spontanées.

«Jeter un pont entre jeunes et vieux»

Tout en étant utile aux jeunes en difficulté, l’association donne aussi une raison de vivre à de nombreux retraités très qualifiés en divers domaines qui peuvent ainsi se rendre utiles de manière valorisante, plutôt que de se laisser aller à l’ennui ou aux loisirs infantilisants et de perdre leurs capacités.

« Passer de l’adolescence à l’âge d’homme est une épreuve. Je le constate chez ces jeunes que des éducateurs à bout de solutions nous confient. Passer de la vie “active” à la retraite est tout aussi difficile. Dans un cas comme dans l’autre, certains sont déboussolés, surtout s’ils ne peuvent s’appuyer sur des soutiens affectifs solides. »

Bernard Ollivier nous raconte cette expérience dans un livre intitulé La vie commence à 60 ans (éditions Phébus). Les titres des deux derniers chapitres peuvent d’ailleurs donner une bonne idée du livre : « Jeter un pont entre jeunes et vieux » et « Qui n’a pas de projet est déjà mort ».

  • Voir l’association Seuil sur Internet («La réinsertion des adolescents en grande difficulté par la marche à pied»).

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