Magazine Culture

Nous étions à la première de l’émission « Le Before »

Publié le 15 septembre 2013 par Wtfru @romain_wtfru

C’est enfin la rentrée ! Cette année, Canal a décidé de frapper fort. Antoine de Caunes a remplacé Michel Denisot afin de relancer le Grand Journal. Sans véritablement séduire, pour le moment. Mais la grosse surprise fut bien l’arrivée de Before mais aussi la nouvelle émission Clique de Mouloud Achour ou encore le retour de Burki dans l’excellent programme basé sur les médias, Le Tube. Trois émissions en clair pour le prix d’une ! Le présentateur – estampillé sport – se (re)trouve devant un nouveau défi. Faire de « Before, Le Grand Journal » l’émission référence de la génération Y. Mais surtout de rameuter de l’audience avant le Grand Journal. La première semble prometteuse. Un article sans spoil. Promis

Thomas Thouroude, la fabuleuse progression.

C’est le monsieur « cool » des sports sur Canal. Porté aux nues par la « twittosphère » footballistique, rien ne prévoyait cette ascension rapide. Intéressé par le métier de journaliste dès son adolescence, il intègre tout naturellement une école de journalisme. Avant de finir sur notre petit écran, Thomas Thouroude a pratiqué le rugby au niveau semi-professionnel dans le club historique du PUC. Le normand a fait ses armes sur Infosport (au milieu des années 2000) puis sur la chaine d’information généraliste, ITélé. Envoyé spécial lors de la Coupe de Monde 2010, il prend du grade au fil du temps.

Thomas à l'époque d'Infosport Crédit photo : enpleinelucarne

Thomas à l’époque d’Infosport
Crédit photo : enpleinelucarne

Mais la véritable accession à une reconnaissance médiatique prend forme lors de son arrivée sur Canal. En septembre 2010, le journaliste/présentateur de  » la 4  » prend les reines de l’Équipe du dimanche à la place de Nathalie Iannetta. L’émission change radicalement de formule. La succession est loin d’être un fleuve tranquille. Seul en plateau, il ne peut pas s’appuyer sur des chroniqueurs. Le public boude le rendez-vous historique de la rédaction des sports de la chaine cryptée. Avec le temps, l’audience décolle. Les abonnés finissent par s’y faire et sont séduits par l’humour de l’ex rugbyman. Aidé par des auteurs (et des cours de théâtre), il régale les téléspectateurs par des vannes souvent acerbes. Rapidement, son essor prend forme. Il ne se limite plus qu’à la présentation de l’émission football européen de référence. En 2012, il présente The Specialists, programme basée que sur le football anglais. Toujours plus loin, toujours plus fort. Plus les années avancent, plus les projets et responsabilités fleurissent. Avec son image de « rigolo de la bande » dans le sens mélioratif de la formule, il anime le Club Sandwich (2013), pastille humoristique sur la Ligue des Champions. Sans oublier la présentation de Formula One, sorte de CFC spécifique à la Formule 1. L’année 2013 est celle de Thomas Thouroude.

La difficulté sera donc de sortir de cette image de journaliste sportif. Pour la première de Before, certains spectateurs ne semblaient pas connaître le but de l’émission, mais surtout le nom du présentateur. « C’est Thomas Sotto ou un truc dans le genre qui présente l’émission. Je ne le connais pas du tout », pouvait-on entendre avant de rentrer sur le plateau. En plus de devoir faire du chiffre afin de satisfaire l’audience et lutter contre la concurrence, il aura la tache de séduire un nouveau public découvrant Thomas Thouroude. Aucun problème pour ça. Après une entrée muy caliente (regardez ça lundi), le normand enchaîne les transitions avec humour, sérieux et précision. Il se permet même de faire réécrire le prompteur si le texte ne lui convient pas. Il ne fais pas que lire. Il réfléchit. On peut également noter – malgré une certaine difficulté -  que l’émission est enregistrée. Dans les conditions du direct, certes. Une donnée permettant à Thouroude de (re)jouer la séquence, au cas où. Bien que l’émission ne soit plus sportive, le présentateur de l’Equipe du Dimanche ne change pas. Le ton est le même, les mimiques aussi, l’humour également. Avec une visée bien plus généraliste, l’ancien rugbyman mène sa barque en toute décontraction malgré un stresse plus que palpable en plateau. Peu étonnant pour une première. Teddy Riner – premier invité de l’émission – est un bon client. Le courant passe bien entre les deux. Le champion de judo se prête volontiers aux diverses questions et séquences visuelles (ou même physiques !) proposées par Thomas Thouroude et son équipe. Dès mardi, le journaliste des sports glanera une bonne note dans le journal l’équipe. Ou plutôt sur les sites « médias » cette fois-ci.

Thomas Thouroude et Teddy Riner, son premier invité Crédit photo : Canal

Thomas Thouroude et Teddy Riner, son premier invité
Crédit photo : Canal

Une émission pop et dynamique

Rodolphe Belmer – boss de Canal – avait annoncé la couleur. « L’idée est de s’intéresser à une matière assez peu brassée à la télé parce que plus segmentante : la mode, la musique, les réseaux sociaux… Il s’agit de dire aux 15-35 ans : on a autre chose que ce que les autres vous proposent, qui sera amusant à regarder et où on n’est pas à l’abri d’apprendre quelque chose », expliquait-il au moins de juin. L’idée est donc simple. La chaine cryptée a pour objectif – cette année – de reconquérir un public branché, avide de buzz et de hate sur les réseaux sociaux. Une génération qui ne se reconnaît plus dans les programmes de Canal. Mettre en avant l’esprit du groupe qui a tant fait parler au début des années 90.

Pour ça, Before s’appuie sur un plateau qui a fait ses preuves. Celui du Grand Journal. Diffusée avant le programme phare de la chaine, l’émission profite d’un décor simple et épuré. La fameuse table avec les chroniqueurs est mise de côté. Thomas est seul, face caméra. Lorsque son invité lui rend visite, les deux sont assis sur le décor. L’idée est bien d’avoir un programme décontracté, mais tout en étant cool. Pour ça, le public est important. La moyenne d’âge de cette première ne dépasse pas les 40 ans. En moyenne ?! Cela oscille entre 18 et 30 ans. La fameuse génération Y tant appréciée et étudiée par les médias dans sa globalité. Le chauffeur de salle – pièce maitresse de toute émission télévisuelle – prend son rôle avec application. Il encourage ses jeunes gens qui ont un certain besoin de reconnaissance. Entre applaudissements, cris et danses endiablées (du moins pour certain (e)s), le spectateur prend un véritable plaisir à participer activement au programme de Thomas Thouroude. Et il nous le rend bien. Après chaque transition, il n’hésite pas à nous remercier. Un geste simple, mais toujours important pour établir une relation de confiance avec son public en plateau. 

Le plateau du Before. A la cool poto !

Le plateau du Before. A la cool poto !

Le côté pop est bien respecté. Allant des jeux vidéos (produits culturels les plus vendus dans le monde) au cinéma ou encore à la musique, les différents thèmes sont bel et bien exploités. Pour répondre à l’attente de son public très friand de l’Internet 2.0, Canal n’a pas hésité à embaucher la fameux Studio Bagel. Mectoob & co nous concocte un (dé)zapping plutôt poilant. Alors que les Tutos sur Canal sont raillés par le public en général, la mayonnaise semble prendre. Thomas Thouroude n’hésite pas à rire de son plein gré. Néanmoins, il sera intéressant de surveiller l’évolution de cette séquence. Il serait compliqué de voir ce fameux zapping tous les jours sur nos écrans. Vu la difficulté d’être drôle avec des parodies, cela ressemblerait plus à un suicide collectif. Gageons que la rédac du Before sait – à bon escient – utiliser le talent des piliers de la bande. La première de la nouvelle émission de la chaine cryptée nous permet de découvrir aussi la caméra cachée intitulée « Conasse ». Déjà disponible sur le site de Canal, la séquence est drôle et fera le buzz. Au contraire, de c’est « Koi les Bayes ? ». Pastille politico-humoritisque, Before pose sa caméra en banlieue avec des habitant(e)s (acteur[s] ?) qui débattent sur un sujet d’actualité. Ici, on parle de Manuel Valls, de Marseille. Aucun rire dans le public. La gêne est palpable. Nous pouvons nous questionner sur la place de cette séquence dans une telle émission basée sur la culture pop. Pas certain que cela plaise au public visé. Les interrogations peuvent aussi se porter sur le jeune humoriste présent qui intervient au milieu de l’émission. Grimé en star belge du kung-fu, le « feu-follet » se distingue par une imitation quasi parfaite, mais un texte encore approximatif. Pour une première, le stress est palpable dans son jeu. Néanmoins, nous connaissons la difficulté d’intervenir au milieu d’une émission TV avec comme simple objectif de faire rire le public présent. Il faudra suivre de très près l’évolution de cette séquence.

Canal, n °1 chez les 15-30 ans ?

Avec Before ou avec Clique, Canal a décidé de passer la seconde pour séduire un jeune public, plus branché. Alors que le second programme a vraiment déçu pour le 1er numéro, l’émission de Thomas Thouroude semble pouvoir séduire un public plus large. De plus, pour la 1ère, Greg Frite – membre historique de Triptik – n’a pas eu la chance de voir sa séquence diffusée. On peut également notifier la bonne prestation de PV NOVA. Youtubeur musical de génie, le jeune DJ – affublé de ses fameuses lunettes de soleil – a mis le feu sur le plateau pour la fin d’émission. Une confirmation pour cet espoir télévisuel. Dynamique, percutant et bien mené, Before devra néanmoins survivre face à la grande concurrence. On surveillera avec attention les premières audiences. Mais du côté de notre rédaction, le pari – de la chaine cryptée – est bien plus que validé. Dès lundi, à 18 h 10, c’est le public qui décidera. Et Dieu sait qu’il peut être sévère.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Wtfru 11406 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine