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Mgmt by mgmt | sublime traversée

Publié le 16 septembre 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

mgmt mgmt MGMT BY MGMT | SUBLIME TRAVERSÉE

Premier clip du prochain Arcade Fire, magnifique album des Girls In Hawaii, leak du nouveau et excitant The Naked And Famous, déferlante Grouplove … Vous non plus ne savez plus où donner de la tête ? Vous ne savez plus à qui consacrer vos  oreilles pour vos quelques minutes de repos quotidien ?

MGMT par MGMT est la réponse. L’unique. La seule. Une réponse sublime et moderne, libre et enchantée, magique et merveilleuse… Oui, je suis amoureux de ce disque.
On le sait, depuis longtemps, le duo américain est positivement dément. Ni Kids ni Electric Feel ne parvenaient à dissimuler cette superbe folie sur Oracular Spectacular et les deux aliens n’essayèrent plus ensuite de brouiller les pistes. S’adonnant à leurs délires, décomplexés, ils composèrent Congratulations : ovni psychotique révolutionnaire.
L’absence de tubes évidents à empêcher le deuxième opus du groupe d’imprégner les esprits du plus grand nombre avec la même ampleur que son prédécesseur en dépit de la qualité de ses tracks. Si l’on ne ressent plus aujourd’hui qu’un léger pincement au cœur à l’écoute de Kids, Siberian Break et I Found A Whistle  conservent un effet prodigieux.

MGMT, le troisième album d’Andrew Vanwyngarden et Ben Goldwasser, offre un voyage unique et précieux à ceux qui sourient en écoutant Weekend Wars et Someone’s Missing. Les autres, ceux qui apprécient la qualité universelle de Kids, se doivent d’essayer avant de sûrement continuer vers une pop (faute d’alternatif) plus classique.

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L’attente fût longue, spécialement après la sortie du premier single il y a quelques mois : Alien Days. Toujours en avance, toujours surprenant, en seulement cinq trop courtes minutes, le duo réactivait le sentiment d’attente du prochain disque avec une facilité aberrante. Si le groupe reste reconnaissable aux première notes, la chanson montre néanmoins une nouvelle évolution depuis Congratulations. Différent et changeant plutôt que déstructuré, toujours plus expérimental et séduisant. 

Les deux musiciens étant intrinsèquement cool, affirmons même sans gêne ni argument qu’ils symbolisent et polarisent cette notion/le cool. Rejeton sacrée de leur esprit  Cool Song n°2 ne déroge pas à ce postulat. Les paroles sont cools, la voix qui les prononce est cool, le clavier est cool, les breaks sont cools, le début et la fin sont cools. Cool dans le sens premier et réel du terme. Cool.

Mystery Disease ressemble, en dépit de son titre, à un remède miraculeux contre la monotonie de la scène musicale actuelle. Et si la maladie mystérieuse était finalement un antidote ? La voix délicate d’Andrew adoucit l’avalanche de sons qui se bousculent avec élégance sur cette piste. Elle tempère la violence de la batterie, allège l’agressivité du clavier et les fusionne en une disharmonie exquise.

Plongée vertigineuse et classieuse à l’épicentre du cerveau des deux surdoués, Introspection rappelle peut-être plus que les autres Congratulations. Difficilement intelligible par instant, la voix semble vouloir se dissimuler derrière une instrumentation aventureuse. S’il souhaite trouver qui il est, il n’entend visiblement pas rendre cette vérité universelle. Parfois, la chose est meilleure lorsqu’elle est invisible.

Your Life Is A Lie est une excursion rapide artificiellement colorée et les prémices de l’immersion du disque en eaux troubles et sombres. Un ton joyeux et ingénu accentué par les sons répétés de cloche qui se heurte à l’affirmation abrupte et pessimiste que le chanteur nous balance à la gueule.

Ascension inversée vers des hauteurs toujours plus profondes, A Good Sadness concentre l’inventivité et la créativité du duo. Accumulation progressive de bruits exaltée par la voix toujours éthérée d’Andrew pour une beauté finale saisissante. Ce qui interpelle ici, c’est l’intuition et l’oreille dont ont dû faire preuves les compositeurs pour apercevoir la splendeur future au milieu de ce capharnaüm sonore. A Good Sadness : couronnée meilleure track de l’album avec An Oprhan Of Fortune.

Si un doute pouvait demeurer, Astro-Mancy l’annihile : MGMT aime le lo-fi. Sur une instrumentation saturée et distordue, le chanteur pose une voix détachée, presque froide qui perfore les tympans. Et on aime ça, énormément.

I Love You Too, Death réussi à nous rendre mal à l’aise et amoureux en même temps. Si l’idée chantée est aussi ingénue que vraie, la beauté des paroles et de la voix qui les scandent ôtent toute volonté de les désavouer. I Love You Too, MGMT.

Retour triomphal dans la galaxie lumineuse et scintillante du duo avec Plenty Of Girls In The Sea. Si vous ne connaissez rien de MGMT, vous pouvez écouter cette chanson et imaginer le visage des deux compositeurs : parfait, vous les avez, comparez les aux vrais : ce sont les mêmes, habits compris. Si vous doutiez encore que chacune de leur composition renferme une petite fraction de leur âme éclatante, s’ils en ont une.

An Orphan Of Fortune est sûrement la track qui touche le plus, chaque organe se tend et chaque membre frissonne. Une chanson dont on tombe amoureux, à jamais. A faire palpiter le cœur de Ian Curtis.

 MGMT BY MGMT | SUBLIME TRAVERSÉE

Explosion sonore assourdissante portée par deux musiciens exaltés, MGMT est un disque de talent éméché. Alternativement tendre et violent, jouant avec nos émotions et nos réactions, malmenant nos habitudes pendant une folle heure bouleversante. A  l’innocence tourmentée et attisée jusqu’à une désillusion magnifique, l’album parcoure le spectre de nos sentiments et perceptions. S’amusant à effleurer nos rêves avant d’aborder nos angoisses, de la peur et du refus (It can’t stop now, And I can’t get down) de la fin jusqu’à  l’acquiescement (All beginnings are an endwe’ll erode) épanoui. Oui il y a une limite, mais pourquoi devrait-elle nous attrister ? Si l’on a le temps d’écouter encore ce chefs d’oeuvre avant de disparaître (into twilight?), le voyage mérite bien la fin.


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