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Régis Cauche (Croix) : un nouvel élu incite à la haine envers les roms

Publié le 17 septembre 2013 par Asse @ass69014555

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Sylvie Lhoste

Exit la France de mon adolescence... Je parle d'un temps que ceux de moins de 20 ans ne peuvent pas connaître : celui où une grande partie de la jeunesse portait l'écusson « Touche pas à mon pote » pour lutter contre les idées du Font National...

Aujourd'hui, il parait que Marine s'éloigne de la ligne politique de son père... Elle peut le faire (en apparence) sans problème : d'autres élus se chargent, sur fond de crise, de relayer les appels à la haine et à la violence...

Seule la cible à changée. Après les beurs, c'est aujourd'hui aux roms qu'on s'en prend. Il en va de la responsabilité de chacun de dire et de redire qu'on n'est pas d'accord, qu'on ne cautionne pas. Il en va de notre responsabilité à tous d'exiger les rappels à la loi.

Voici comment un élu du peuple en vient en quelques jours à inciter à la haine, voire au meurtre !

Nord Eclair 11 09 2013


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Vendredi, la réduction du camp rom de Lille-Sud a déversé des dizaines de familles sur les routes de la métropole. Une soixantaine de personnes ont rejoint un terrain privé situé sur la zone de la Gare de Croix-Wasquehal où vivaient déjà 110 personnes. D’autres cherchent encore à s’installer mais les maires font barrage.

«  Jusqu’à preuve du contraire, ce sont encore des humains  », lâche Bruno Mattéi dans une colère froide. Ce militant de l’association ATD Quart-Monde et ancien professeur de philosophie n’en peut plus de voir comment sont traitées les familles roms qui passent de bidonville en bidonville au grè des expulsions et des réductions de camps.

Mieux qu’en Roumanie

Sur la zone de la Gare située à la limite de Croix et Wasquehal, presque 200 personnes cohabitent dans des conditions indicibles. La pluie qui est tombée ces derniers jours a carrément transformé la friche en champ de boue. Elle colle dure aux chaussures, aux poussettes et à tout le bric-à-brac qui compose le camp, les caravanes à l’agonie gisent comme des radeaux prêts à sombrer et au milieu de tout cela vivent des femmes enceintes, des enfants, des vieillards. Certains souffrent de diabète ou d’insuffisance cardiaque. D’autres sont infirmes ou malades mentaux. Hier matin, une dame a été évacuée à l’hôpital après un malaise. Dimanche, c’est une fillette de 8 ans qui est décédée sans qu’on sache encore pourquoi.

Malgré ce chaos, qui ici voudrait rentrer en Roumanie ? Pas grand monde apparemment. Les conditions y sont bien pires, nous dit-on. «  Ici les gens sont gentils avec nous. En Roumanie c’est la discrimination, le racisme, on n’a pas de maison, les professeurs ne s’occupent pas des enfants, ils ne sont pas gentils avec eux  », certifie Augustin Covaci. Son fils de 11 ans, Cresti, lui sert d’interprète. Avec son épouse Elena, ils ont six enfants dont une grande fille handicapée. En restant en France, ils disent vouloir leur donner un avenir meilleur. «  Moi j’ai 50 ans, c’est pas grave, mais les enfants sont mieux ici qu’en Roumanie  », insiste le père de famille.

Mieux, même sans eau, sans électricité et sans sanitaires ? «  C’est ce qui manque le plus, on en a besoin en priorité  », reconnaît Ionut Cozac, un voisin d’une trentaine d’années. Comme les autres, il vit du ramassage de la ferraille qu’il écoule on ne sait trop comment. Et comme les autres, il rêve de s’installer pour de bon sur ce terrain qui appartient à l’entreprise croisienne Innovespace. Cela n’arrivera sans doute jamais : à la demande du propriétaire un arrêté d’expulsion a été pris par le préfet. Tôt ou tard il sera appliqué et les familles seront contraintes de « déménager » à nouveau.

C’est ce jeu de chaises musicales qui fait hurler sourdement Bruno Mattéi. Lui parle carrément d’une «  forme de déportation  », au sens de déracinement. «  On tourne en rond, c’est la politique de l’absurde, on creuse un trou et on en rebouche un autre…  » Le militant exige de la présidente de Lille Métropole et de l’État qu’ils prennent leurs responsabilités «  en menant une vraie politique de solidarité  ». Mais les municipales approchent et… «  il existe un lien évident entre cette échéance et la situation actuelle dans la métropole.  »

Une solution à plus grande échelle ?

La solution selon Bruno Mattéi consisterait à mettre en place un programme d’accueil de deux ou trois familles par municipalité à l’échelle de la région voire du grand Nord. «  Un accueil en intercommunalité pour que les familles puissent garder un contact entre elles. Et avec la perspective d’une intégration par le travail. Il faudrait aussi assurer la scolarisation des enfants. En attendant, il faut créer des campements viables avec eau et électricité.  »

En ça, Bruno Mattéi est rejoint par le maire de Croix, Régis Cauche, qui avoue son embarras et son impuissance face à l’afflux de familles roms dans sa commune. Lui aussi demande à l’État de prendre ses responsabilités tandis que des caravanes circulent toujours en ville en quête d’un point de chute.

Pour éviter qu’elles ne viennent grossir les effectifs de la zone de la Gare, la police municipale et des vigiles ont été déployés aux entrées du camp. «  Tous les maires de la métropole sont confrontés au problème en ce moment. La population, les commerces, les entrepreneurs sont inquiets en voyant ces mouvements de Roms. Hier (mardi), une installation sauvage a été évitée à Hem. Comment expliquer que l’État fasse évacuer des centaines de personnes à Lille sans avoir de plan B ?  ». En même temps, Régis Cauche dit travailler avec son homologue de Wasquehal pour faire évacuer le camp au plus vite.

Bref, sans solution durable les maires se refilent la patate chaude. Et le problème n’est pas prêt d’être résolu puisque les camps de Roubaix sont promis eux-aussi au démantèlement dans les semaines à venir. Avec lui, la promesse d’un nouveau déversement de familles sur les routes de la métropole.

20 minutes 12 09 2013

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Quelles solutions ? Le maire (UMP) de Croix, Régis Cauche, en réclamait, mardi, sur France 3, auprès du préfet. « Il y a eu un décès dimanche, dans le camp qui s'est installé sur notre commune», lançait-il. Idem de la part du groupe des élus lillois EELV qui ont envoyé une lettre ouverte au préfet et à la maire de Lille.

Ils estiment que « des conditions d'accueil dignes existent dans la métropole » sous forme de villages d'insertion ou d'équipements mis à disposition. « L'enveloppe de 4, 5 milliards d'euros de fonds européen allouée chaque année à la France pour l'accueil des Roms et des gens du voyage doit être pleinement utilisée, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui », notent-ils.

Pour preuve, une solution avait été trouvée pour quinze familles volontaires du camp de Lille-Sud. « Elles devaient être logées dans le Douaisis, mais lors de l'expulsion, elles n'ont pas été prévenues. On ne sait pas où elles se sont réinstallées, alors la préfecture a demandé de faire des recherches pour les retrouver », raconte le collectif Solidarité Roms. Contactée, la préfecture n'a pas confirmé.

G. D.

La Voix du Nord 16 09 2013

Excédé par les dérives constatées selon lui à Croix depuis l’arrivée ces dernières semaines de près de 200 Roms expulsés de Lille-Sud, le maire, Régis Cauche, va jusqu’à prédire un dérapage « comme le bijoutier de Nice » si l’État ne fait rien.

« Et si un Croisien commet l’irréparable, je le soutiendrai », a-t-il précisé samedi. Interrogé ce lundi pour savoir s’il maintenait ses propos, le maire UMP de Croix a acquiescé : « Les Roms n’ont rien à faire à Croix. Oui, s’il y a un dérapage, j’apporterai mon soutien. La population en a assez. »

Tirs à blanc samedi soir

Et comme pour appuyer son propos, il raconte que dans la nuit de samedi à dimanche, un agriculteur de Croix a d’ailleurs tiré à blanc avec sa carabine pour effrayer des Roms qui s’approchaient de son exploitation. Sa basse-cour avait été délestée d’une trentaine d’animaux les trois nuits précédentes. L’agriculteur nous a confirmé l’incident ce lundi après-midi.

De nombreux commerçants et habitants se sont plaints au maire, la semaine dernière, d’une recrudescence des vols, pour lesquels Régis Cauche dit détenir « les preuves » que les Roms en sont les auteurs. Il les en accuse d’ailleurs sans nuance. « On ne peut pas les laisser piller Croix, ce n’est plus possible », tonne-t-il.

« Incitation à la haine raciale »

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Ces propos très vifs ont bien sûr suscité des réactions tout aussi tranchées sur les réseaux sociaux, les uns applaudissant le maire de Croix pour son « courage », les autres s’étranglant devant un « odieux dérapage consistant à approuver un meurtre par avance ».

Dans le milieu politique local, Martine Aubry n'a pas tardé à réagir, se disant ce soir « profondément outrée » par la sortie du maire de Croix. « Au moment où chacun cherche à trouver des solutions pour permettre à la fois l’évacuation des campements illicites et le relogement de familles, cet appel à la violence et cette incitation à se faire justice soi-même sont hautement irresponsables », a poursuivi la présidente de la Communauté urbaine de Lille.

Le maire de Roubaix, Pierre Dubois, a regretté que son voisin de Croix « joue avec le feu ». « Je suis choqué et en désaccord avec de tels propos. Jouer avec le feu, c’est irresponsable », a-t-il ajouté.

L’opposant PS au maire de Croix, Mario Califano, dénonce quant à lui « des propos irresponsables qui sont de l’incitation à la haine raciale et s’apparentent aux discours antijuifs des années 30 ». Selon lui, le maire porte aussi atteinte à la présomption d’innocence puisqu’il « accuse tout un groupe sans faire de distinction entre ses membres ».

L’élu socialiste dit comprendre l’exaspération de la population, mais estime qu’un responsable public, plutôt que de « surfer sur les inquiétudes », devrait plutôt « rassurer sa population en expliquant les démarches entreprises auprès de la préfecture ».

Des critiques se sont également élevées dans la famille politique du maire de Croix, puisqu’Arnaud Vanhelle, adjoint UMP au maire de Wasquehal, commune sur laquelle est partiellement implanté le campement de Croix, a affirmé cet après-midi sur Twitter que « cautionner de faire justice soi-même, c'est une déviance terrifiante ». Le responsable des «jeunes pop » de la huitième circonscription du Nord, Pierre-François Lazaro, a de son côté qualifié les propos de Régis Cauche de « grosse erreur ».

Huffingtonpost 2013/09/16

Le mouvement de soutien au bijoutier de Nice qui a abattu un de ses braqueurs libère la parole sur Facebook mais aussi dans les mairies. Le maire UMP de la ville de Croix (Nord-Pas-de-Calais), Régis Cauche, a déclaré et confirmé au quotidien La Voix du Nord que si un de ses administrés commettait "l’irréparable" contre un Rom, il lui apporterait son soutien.

Prédisant un dérapage "comme le bijoutier de Nice" si l’État n'intervenait pas pour mettre fin aux larçins qu'il attribue à des Roms récemment expulsés de Lille, le maire de Croix a lâché samedi ce qui a tout l'air d'une incitation au meurtre et à la haine raciale: "Et si un Croisien commet l’irréparable, je le soutiendrai".

Des propos qu'il a ensuite confirmés au quotidien de presse régionale: "Les Roms n’ont rien à faire à Croix. Oui, s’il y a un dérapage, j’apporterai mon soutien. La population en a assez."

Le journal fait état de fortes tensions dans la commune où un agriculteur aurait tiré à blanc pour éloigner des Roms qui s'approchaient de son exploitation. Dans un précédent article, La Voix du Nord soulignait que 200 Roms s'étaient installés sur la zone de la Gare "dans des conditions déplorables".

Pour lire les peines encourues, cliquer sur le tableau

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