The Newsroom, Saison 2

The Newsroom, Saison 2, créé par Aaron Sorkin.
Synopsis : Après une sortie médiatique très remarquée – où il affirme notamment que les « États-Unis ne sont plus le meilleur pays au monde » – le présentateur vedette d’une chaîne d'informations américaine revient aux affaires. Mais Will McAvoy trouve une salle de rédaction quasiment vide. Désormais, il devra faire avec une nouvelle équipe de journalistes dirigée par Mackenzie MacHale, avec qui il a une relation compliquée. Son arrivée change radicalement la ligne éditoriale de l’émission News Night, diffusée le soir sur Atlantis Cable News (ACN). Très talentueux, mais coincé dans une routine anesthésiante depuis des années, Will doit changer sa façon de travailler.  Fini le grand spectacle, l'équipe tente désormais de dénoncer les mensonges, notamment des personnalités politiques. Un retour aux bases du journalisme, sans corruption et avec des informations sourcées et vérifiées. Mais cette tentative de faire différemment des concurrents a un prix : les audiences… La direction de la chaîne n'est pas vraiment ravie, surtout quand Will et son équipe s'attaquent aux groupes finançant la chaîne.
La seconde saison de The Newsroom s'est terminée la semaine dernière et j'en profite pour écrire mon article et éviter d'attendre un an comme je l'ai fait pour la saison précédente. Parmi tous les thriller, les séries policières, les sitcoms et autres dramas, c'est The Newsroom qui m'aura le plus enthousiasmée cette année. Attention, j'ai vu de sacré bonnes choses tout au long de l'année mais peu de cette qualité et qui ont réussit à me surprendre constamment. Pourtant, on pourrait penser que ce n'est pas forcément le genre de série à rebondissement. Cependant, le fil rouge de cette saison est plus que captivant et toutes les intrigues secondaires sont toutes plus passionnantes les unes que les autres. La série utilise avec énormément d'intelligence les bases de la première saison et parvient à se réinventer efficacement. 
Le principal atout de cette saison c'est bien évidement le fil rouge concernant l'opération Genoa, opération fictive inventée par les scénaristes de la série pour instaurer un peu d'originalité dans la série. En effet, on était habitué à ce que les infos utilisées soient réelles et vraiment populaires, presque toutes ayant des proportions sociales, économiques ou politiques majeures dans le monde ces quelques dernières années.  Alors, utiliser une histoire fictive permet de bouleverser l'équilibre de la série sans pour autant mentir en détournant la réalité, mais c'est tellement bien intégré et d'une crédibilité saisissante que j'ai moi même douté de la véracité de l'information. J'ai du faire une recherche internet pour me rendre compte que c'était effectivement faux. Ce fil rouge s'intègre ainsi parfaitement, et permet surtout de regrouper la totalité des personnages à la fin de la saison autour d'un seul et même avènement où tous sont prêts à subir les conséquences de leur erreur sans ciller. 
La deuxième chose qui m'a énormément plu c'est l'évolution flagrante des personnages dans cette seconde saison. Après s'être concentré sur la reconstruction entre Will et Mackenzie on explore désormais l'équilibre du duo, voir même du trio avec ce bon vieux Charlie plus hilarant que jamais. En possession du prétendu enregistrement leur donnant quartier libre vis à vis de Reese et Leona, l'émission a pris forme et est même à son sommet. C'est donc tout naturellement qu'on se dirige vers une catastrophe. C'est à la fois ce qui va écarter Will et Mack mais aussi les rapprocher, encore plus que je ne l'avais imaginé. J'ai tout simplement sauté de joie lorsque Will la demandé en mariage. C'est exactement ce à quoi je ne m'attendais pas, persuadé que la saison se terminerait sur un cliffhanger dramatique. C'est le contraire qu'Aaron Sorkin m'a offert et je suis vraiment super excité pour la suite.  La deuxième relation qui a bien avancée est celle entre Sloan et Don. Vous connaissez mon amour pour Sloan si vous avez lu mes autres articles sur The Newsroom et j'étais impatient qu'elle prenne un peu d'ampleur dans l'histoire. En plus d'apporter la dose d'humour nécessaire elle amène une dynamique différente de celle de Will en terme de télévision, et j'aime ça. Son histoire avec Don est en place depuis la première saison, cette évolution est donc logique et j'ai là aussi sauté de joie lorsqu'elle l'a embrassé aussi soudainement. J'avais vu venir la petite intrigue du livre mais cela n'a pas gâché pour autant la conclusion., bien au contraire, c'était comme une récompense.  J'ai également bien aimé que la dynamique entre Maggie et Jim change du tout au tout. La première saison avait fait le tour de leur pseudo-couple et il était temps de passer à autre chose. Il ne sont clairement pas faits l'un pour l'autre, en tout cas pas pour le moment. Le petit voyage de Jim dans la première moitié de saison apporte une narration différente et amorce l'histoire du final avec les élections. Maggie, elle, vit son drame personnel avec une histoire pas forcément originale mais terriblement émouvante. La narration mélangée de la saison permet de semer la confusion sur ce qu'il lui est arrivé pendant longtemps. J'ai particulièrement aimé la fin du dernier épisode, les quelques derniers plans. Maggie reprend sa vie en main et décide de devenir ce qu'elle a vu de fantastique chez Jim lors de leur rencontre. Il est évident qu'elle va prendre une importance majeure dans la troisième saison et elle le mérite.
Comme j'en ai parlé, la narration de la saison est vraiment très habile. On amorce avec l'après-coup de l'opération Genoa et on remonte petit à petit le temps pour nous expliquer comment tout à commencer. Dès le départ on sait que Genoa a été un fiasco retentissant, qu'il est question d'un procès et que la plupart des personnages sont en mauvaises postures. C'est un super moyen de captiver le spectateur dès le départ.   J'ai beaucoup aimé que l'on ne boucle pas complètement avec le final mais un peu avant. Du coup, le final permet de partir dans une nouvelle direction après avoir apporté une conclusion à l'intrigue Genoa. La bataille de Charlie pour se faire renvoyer était vraiment poignante tout en étant hilarante. On voit qu'il y a une vraie conscience professionnelle et même une certaine souffrance à avoir diffusé une information erronée. La culpabilité accable toute l'équipe et c'est quelque part dur à voir. J'ai trouvé amusant du coup que leur rédemption se déroule en même temps que l'élection présidentielle. Les deux tensions se marient assez bien et la petite erreur de Jim rehausse le risque.
Cette deuxième saison de The Newsroom est dans la lignée de la première avec une hausse en qualité vraiment impressionnante. L'histoire se complexifie, les relations évoluent énormément et la qualité de l'intrigue est spectaculaire. On revisite l'histoire récente au travers des yeux de ce petit groupe de personnages tous plus délicieux les uns que les autres. Aaron Sorkin explore des thèmes contemporains vraiment d'actualité comme la place de la femme dans le monde professionnel, l'influence de la politique sur les médias ou encore les manipulations d'informations.  Je me suis terriblement amusé à regarder cette série cette année, et le final extrêmement positif m'a personnellement remotivé. Avec les épisodes tragiques d'autres séries diffusées en même temps, The Newsroom a été la balise de lumière au coeur des ténèbres. Un vrai bonheur qu'il me tarde de retrouver pour une troisième saison.