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Ich bin ein Europäer

Publié le 22 septembre 2013 par Wtfru @romain_wtfru

 angela_merkel

On ne peut pas avoir la plus grosse voiture du quartier, la plus jolie maison aussi, et laisser ses voisins indifférents lorsque vous organisez une garden party.  Alors chacun y va de son grain de gros sel avec : y aura-t-il des chips à l’apéro ? Est-ce que le barbecue tourne au charbon de bois, au gaz ou au nucléaire ? Est-ce qu’ils ont une éolienne dans le jardin ? Voir même, y aura-t-il de la viande à griller ?

 C’est un peu le sentiment qui anime l’Europe depuis plusieurs semaines maintenant, et nous allons en connaître le dénouement ce soir, au seul détail qu’aucun d’entre nous n’a été invité. Au moment où nous approchons du portail allemand, Kartoffelsalat  à la main et bouteille de vin de table de qualité moyenne sous la coude, un molosse nous indique de son index ganté de cuir le panneau : privaten Soirée. Nous nous amassons donc de l’autre côté du Rhin pour au moins humer l’odeur du barbecue, mais comme le nuage de Tchernobyl s’y était arrêté en 1986, il n’y a aucune raison que la fumée du barbecue ne le traverse aujourd’hui.

Alors rien. Tous ce que nous savons des rumeurs de quartier, c’est qu’une fois de plus l’after aura lieu chez Angela, une bombe à eau chrétienne démocrate.

 La chancelière allemande repartira donc pour un nouveau mandat au Bundestag. L’eau à la bouche, les européens attendent beaucoup de cette nouvelle élection, mais en décortiquant les débats et intervention multiples, l’Europe ne fait pas partie du plat du jour. La campagne aura principalement tourné autour des révélations électroniques américaines (affaire Snowden) – les retraités de la Stasi pourraient bien rempiler pour quelques annuités – la hausse du prix de l’énergie et les services à l’enfance. Notez ici que concernant ce dernier élément nous attribuons le tableau d’honneur à Jürgen Trittin, patron des Verts et membre aujourd’hui de la coalition qui défendait fermement à l’époque les sévices à l’enfance. Pas d’Europe au menu et nous commençons à croire qu’ils s’en battent ouvertement le steak et ce même si les Verts ont tenté un coup de maître en tentant d’instaurer une journée végétarienne à la cantine. Cet argument à secoué le pays au plus profond de ses entrailles, c’est pour vous dire le niveau d’intérêt que porte l’Allemagne à l’Europe.

 On sait déjà que le DJ set va commencer avec un classique et que tout le monde se déhanchera sur SSC. Mais pourquoi c’est toujours chez elle que ça se passe ? Très simplement parce qu’elle a très bien compris comment parler à son peuple en temps de crise. « Tu s’occupe de rien en Allemagne, je s’occupe de tout à l’étranger ». A l’étranger on doit la craindre, en Allemagne elle veut se faire aimer. Certains pays la redoutent alors qu’en Allemagne tout le monde l’adore.

Soit, mais on ne peut pas être à la tête de la première puissance européenne et traverser les crises tel un somnambule. L’Allemagne a ainsi plus que le rôle, le devoir, d’assumer sa position et de revitaliser une Europe laissée à l’abandon. La politique du pain sec pour les autres et la confiture pour les siens n’est pas pérenne. Néolibéralisme brutal hors des frontières, consensus mâtiné de social-démocratie en Allemagne est la formule gagnante qui a permis à Merkel de renforcer en permanence sa propre position ainsi que celle de l’Allemagne.

La position de la prochaine coalition sera cruciale pour le futur européen. L’austérité brutale et castratrice de la chancelière ne peut pas rester de mise et si c’est la cas, Angela mwen ké fend´ tchou aw pendan papaw pa la.


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