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Licences bancaires en Inde : très piquant

Publié le 02 mai 2008 par Kalvin Whiteoak

curry bancaire suisseLa pétulante Doris Leuthard se transforme elle aussi en voyageuse de commerce et a réussi à décrocher une première licence bancaire générale en Inde, au profit de qui et quand, on se le demande : en mars et pour UBS !!! … le Crédit Suisse viendra plus tard, paraît-il, quand ils seront sages et auront payé leur dû.

Quant aux autres banquiers, il faudra sans doute qu’ils patientent ou continuent de passer comme depuis longtemps par les canaux que l’on nommera pudiquement dérivés et qui ressemblent plus aux bureaux de change de Western Union au fond du Pérou qu’à un salon genevois de chez MM X & Y.

Ca ne manque enfin pas de piquant de voir que la première banque de Suisse à trembler pareillement sur ses bases obtient une licence générale en Inde ceci grâce à la Confédération et le mois durant lequel elle annonce les plus retentissants dégâts qu’elle ait jamais connus dans son histoire.

Mais là n’est pas le propos, si les Indiens veulent prendre des risques, libre à eux, ils verront bien et sans doute assez vite combien ça coûte.

En revanche, on se demande bien quelle a été la monnaie d’échange dans cette transaction. Des vaches, du chocolat, des cloches, du fromage raclette, du Champagne de Champagne VD avec flûtes …. certes non. L’Indien vénère les vaches sacrées et aime le curry et les chutneys, mais il ne faut pas lui compter fleurette en affaires.

C’est donc des compensations fiscales pour certaines relations indo-helvétiques de sociétés résidentes en Suisse mais appartenant en majorité à des capitaux indiens qu’ils ont sans doute obtenus. Car depuis au moins quarante ans, des grandes familles indiennes disposent en Suisse de ce que l’on nommera pudiquement des bases d’affaires très discrètes mais qui sont en réalité des centres de recyclage fiscaux extrêment performants.

Ceci risque fort de fâcher un peu les partenaires européens de la Suisse qui réclament à corps et à cris des aménagements fiscaux eux-aussi pour les sociétés holdings et la taxation de leurs dividendes.

Un de ces quatre matins, cette marotte du bilatéralisme intéressé, goguenard et hautain risque fort de revenir au nez de la Suisse. Certes elle ne veut majoritairement pas entrer dans l’Europe. Mais elle souhaite en avoir tous les avantages sans les inconvénients et sans même s’apercevoir que sa propre législation interne devient complètement euro-compatible et surtout que la législation européenne s’applique aussi en Suisse aux industriels, exportateurs et faiseurs de marchés publics.

Avec une dose de rage UDC dans la casserole à vapeur, une éviction mal digérée et une votation populaire qui tournerait mal, on ne donne pas cher de l’établissement de futures bilatérales et du sort des accords actuellement en vigueur.

N’oublions pas que la Suisse a 7.5 millions d’habitants face aux 350 millions peuplant l’EU actuelle. Deux points et deux mesures à garder à l’esprit.


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