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Au guet vive Pratchett !

Par Nelcie @celinelcie

Dans la vie, il y a des personnalités que tout le monde se doit de connaître. Parmi celles-ci nous pouvons citer :
Martine… Célèbre pour avoir vécu plein d’aventures (à la plage, fait du vélo, est malade, à la fête des fleurs…)
Raoul Volfoni… Renommé pour éparpiller des petits bouts de puzzle aux quatre coins de Paris.
Rincevent… Fameux mage, pardon maje aux non pouvoirs tout aussi fameux.
Cet avis traitera essentiellement du dernier personnage. Du moins, il aurait pu en parler, car Rincevent est un personnage récurent des « Annales du Disque Monde ». Mais dans le tome dont je vais vous parler, Rincevent n’apparaît pas.

C’est quoi donc les « Annales du Disque Monde » ? Il s’agit d’une série de romans écrits par Sieur Terry Pratchett. Tous se déroulent sur un même et unique lieu : un disque tout plat juché sur quatre éléphants, eux-mêmes montés sur une tortue géante.
Et sur ce disque, il se passe des aventures plus sottes et grenues les unes que les autres….
En l’occurrence, dans le 21ème volume, intitulé « Va-t-en-guerre », c’est la guerre. Et comme dirait l’autre : ça va péter !

Au guet vive Pratchett !

Synopsis

Entre les territoires d’Ankh-Morpork et d’Al-Khali, l’île de Leshp vient de faire surface. Mais alors, à qui elle appartient ? Les deux villes en revendiquent la propriété. Elles sont même prêtes à en découdre pour ça !
Les vieilles rivalités refont surface entre les « entorchonnés » et les « mangeurs de cochons ».

Alors, quand un émissaire Klatchien va être la cible d’une tentative d’assassinat à Ankh-Morpork, le commissaire Vimaire, aidé du guet se charge de l’affaire. Car l’heure est critique ; on est tout prêt d’assister à un crime si grave qu’aucune loi n’existe pour l’interdire : la guerre.

Mon avis

Dans ce 21ème volume du Disque Monde, nous avons à faire à du Pratchett dans toute sa splendeur… de l’humour décapant, des phrases cultes, des personnages hauts en couleur… et le tout sur fond de thème sérieux.

Un humour typiquement Pratchettien…

S’il est un domaine dans lequel Terry Pratchett excelle, c’est bien celui de l’humour. Que ce soit par la dérision ou la parodie, avec lui on n’est jamais à l’abri d’une surprise !
Dans cet opus, nous avons donc droit à quelques phrases citées par des personnalités en temps de conflit. Enfin façon Pratchett, j’entends. Pour n’en citer qu’une, on retiendra celle-ci : «malheureusement, les mots appropriés sont plus convaincants avec le renfort d’un bâton bien pointu », phrase qui n’est pas sans rappeler Théodore Roosevelt qui résumait ainsi sa politique étrangère : « parler doucement et avoir un gros bâton ».
Certaines scènes rappellent étrangement des faits survenus en temps de guerre. Par exemple une partie de football organisée entre deux camps ennemis, qui n’est pas sans rappeler la trêve de Noël pendant la 1ère Guerre Mondiale.
Peut-être, vous aussi trouverez-vous d’autres phrases ou faits célèbres repris avec humour dans ce livre. Je vous laisse la joie de les découvrir… Ou pas.
L’assassinat de JFK en prend également pour son grade, la théorie du complot étant largement parodiée. On y retrouve en effet la théorie du tireur isolé, le lieu d’où ce tireur aurait… tiré, à savoir une bibliothèque, mais aussi les aberrations présentes dans le rapport officiel. « Il a donc été touché dans le dos par un archer devant lui qui n’avait pas la force de se servir de l’arme avec laquelle il ne lui a pas tiré dessus de la mauvaise direction…». Propos également évoqués dans le film JFK avec kevin Costner. On retrouvera d’autres clins d’oeil à cette affaire….

Et bien sûr, au fil des pages on retrouvera divers clins d’oeil comme Pratchett sait si bien faire. Retenons par exemple celui fait au film « Lawrence d’Arabie ». Comment ne pas sourire à la description de Carotte en plein désert, affublé de sa robe blanche, menant la troupe ? Ou encore ce « Wib wib wib. — Wob wob wob », qui rappelle quelque peu le cri de ralliement des scouts.
Des personnage absolument déjantés

Dans ce tome, nous avons la joie de retrouver les membres du guet. Une belle brochette d’hommes, euh de… personnages hauts en couleur.
A commencer par son chef, le capitaine Samuel Vimaire, qui ne voit pas d’un très bon oeil le fait de devoir parader en collant avec une plume sur la tête….
Il y a aussi Carotte, ce nain adoptif de deux mètres. Lorsque celui-ci décide de se déguiser à la mode de « Monsieur Patate » c’est tout simplement jubilatoire !
Détritus, le troll. Comme chacun sait, les trolls n’aiment pas la chaleur qui a tendance à les rendre idiots. Alors un voyage en désert klatchien, très peu pour lui ! Son casque réfrigérant lui sera fort utile.
Enfin on retrouve Chicard, un… euh… homme ? pas sûr quand on le voit, mais sa carte d’identité l’atteste. Le voir revêtir le costume de Bettie reste assurément l’un des grands moments de livre !!
Les autres membres du guet comme AnguaHilaria ou Colon son bien évidemment présents.
Outre le guet, nous avons l’honneur de faire la connaissance d’autres personnages, notamment Ahmed 71-heures et son fameux « un coup jehe pars, un coup jehe reviens ». Et quand on lui dit que son nom n’est pas courant, sa réponse aura de quoi déstabiliser l’interlocuteur. Ou faire mourir de rire le lecteur :-D

C’est avec joie que l’on retrouve également Léonard de Quirm, célèbre génie un peu fou qui verra toutes ses inventions détournées en arme de guerre.

Une critique de la société…

Mais derrières ces parodies, ces personnages jubilatoires, on retrouve le thème grave et sérieux de la guerre et conflits en tout genre… et tout ce qui en découle.
Et pour être franche, Pratchett nous donne une grande tarte dans la figure et ne se gêne pas pour nous montrer tous nos travers et nos défauts.
A commencer par le racisme, fruit de l’ignorance et de la peur de l’autre. Ces autres qui « ne sont pas comme nous ».
Le fanatisme bien sûr. Car partir en guerre pour une île tout juste sortie des eaux, il faut être fou !
Les préjugés aussi. Mais qui peut bien manger un oeil de mouton ?

En deux mots : la connerie humaine dans toute sa splendeur. Et oui, avec son air de ne pas y toucher, Terry Pratchett nous démontre bien toutes ces aberrations que comportent nos sociétés.

En résumé, on a à faire ici à du grand, très grand Pratchett. Certainement l’un des livres les plus réussi de la collection.
J’ai eu le plaisir de redécouvrir les membres du guet, certains sous un jour tout à fait différent. J’ai souri à certains clichés pas piqués des hannetons. J’ai franchement rigolé à certaines scènes, en particulier les apparitions de Ahmed 71-heures ou encore grâce à Bettie. J’ai été ravie de faire la connaissance du Prince Cadram et de Jabbar.

Faut-il que je précise que je vous conseille vivement cette lecture ? :-D


Classé dans:Lecture Tagged: Ankh Morpork, Disque Monde, fantasy, Guerre, lecture, littérature, Terry Pratchett

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