Magazine Politique

A propos de l’Asie centrale

Publié le 26 septembre 2013 par Egea
  • Asie centrale
  • Energie
  • Flux

Cette « région » pose des difficultés d’appréhension. D’ailleurs, son apparition régulière dans l’analyse géopolitique semble assez tardive, consécutive tout d’abord à l’éclatement de l ‘URSS (décennie 1990) puis à l’affaire d’Afghanistan (décennie 2000). L’émergence constitue peut-être le troisième moment de cette région. ON la réduira aux pays en –stan de l’ex-URSS (même si d’autres découpages sont envisageables : Mongolie et Xin-Jiang d’un côté, Afghanistan et Pakistan de l’autre, rivages de la Caspienne d’un troisième).

A propos de l’Asie centrale
source (Francekoul, avril 2013, Un chemin de fer sur la route de la soie)

Ainsi, on peut déceler trois couches d’analyse.

Une couche supérieure, « mondiale ». Alors, la région existe par son rôle de creuset de ressources, et d’abord de ressources énergétiques (pétrole et gaz). Cette couche intéresse les grands acteurs : Russie, Chine, Etats-Unis. C’est une couche « extérieure », qui soulève d’abord la question des routes et des flux. C’est une géopolitique des tubes. Les régimes en profitent et jouent des rivalités pour augmenter leurs rentes. Elle met en œuvre divers formats : OTSC et union douanière (Russie), OCS (Chine), PPP (OTAN Etats-Unis).

Une couche intermédiaire, « régionale ». Elle est liée aux trafics, et d’abord aux trafics de drogue. En effet, l’Afghanistan est redevenu le principal producteur d’héroïne, et a besoin d’exporter ses produits vers les marchés principaux : au travers de l’Asie centrale puis de la Russie, il s’agit d’atteindre l’Europe. Ceci intéresse les mafias et les réseaux de toute sorte. Cette problématique externe à des répercussions locales, puisque souvent les régimes contrôlent ces trafics, prenant leur dîme au passage.

Une couche inférieure, « locale ». Elle est liée aux déterminants des différents pays, avec deux facteurs principaux : d’une part la question ethnique, d’autre part la question de l’accès à l’eau. Cette question peut dégénérer en émeutes ou en conflits (vallée du Ferghana). Dès lors, si le radicalisme islamiste est présent, il ne constitue pas un facteur principal de déstabilisation, même s’il pourra tirer profit des déstabilisations qui se présenteraient.

Deux facteurs principaux peuvent affecter la région à court terme :

D’une part, le retrait allié d’Afghanistan, qui va induire une moindre dépendance envers ces pays qui servaient de points d’appui pour tel ou tel pays de l‘alliance. Cela permettra, paradoxalement, de retrouver une certaine liberté de manœuvre.

D’autre part, les successions politiques (il semble en effet trop ambitieux de prévoir aujourd’hui des « transitions » vers des régimes moins absolus) qui ne tarderont pas à intervenir, quand la génération actuelle, arrivée au pouvoir au début des années 1990, devra transmettre le pouvoir à son clan.

O. Kempf


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Egea 3534 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines