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Killer Joe

Publié le 27 septembre 2013 par Dukefleed
Killer JoeBelle brochette pour grand guignol
L’action va se dérouler dans un « trailer park », un de ces amas de caravanes crasseuses proche du camp de réfugiés, où le degré de pauvreté et d’inculture aurait tendance à faire ressembler le lieu à une région du tiers monde. Vu dans pas mal de films. La charmante famille que l’on va nous présenter est l’image d’Epinal de la « white trash » culture américaine : le père, les neurones noyés dans la bière matant des courses de tracteurs à la télé (TF1 devrait être bientôt sur les rangs) ; sa nouvelle épouse, vieille nympho qui se prend pour la starlette de la cafèt’ et dont la première vision du spectateur sera sa « touffe » ; le fils, un dealer raté pathétique ; la fille, petite chose tombée du nid, un anachronisme familial claquemuré dans un monde imaginaire. Cette belle brochette de personnages va imaginer un stratagème affligeant de naïveté pour se faire du fric. Embaucher un tueur à gage pour éliminer la mère et ex femme des associés pour empocher la prime d’assurance vie ; un classique scénaristique, mais là la traitement sera très trash. Le tueur n’est autre qu’un flic de Dallas exterminant le week end quelques personnes pour 25.000 euros afin d’arrondir ses fins de mois. Fallait l’inventer ce personnage, et le scénario lui donne une épaisseur incroyable digne d’un personnage sombre à la Tarantino ou à la Coen. Et puis comme chez ces 2 réalisateurs, Friedkin va donner un tour inattendu et foireux au plan initial ; un vrai régal. Friedkin, à plus de 70 ans, affiche une jeunesse déconcertante. Papy en n’a rien à faire du bon goût et assume un côté outrancier énorme. Entre rire et terreur, ce film est noir comme un thriller mais drôle comme une comédie car excessif et cynique. Une véritable farce, parfois choquante, mais c’est un vrai plaisir d’être emporté dans cet univers irréel de violence. La dernière scène hyper violente et très ramassé est juste l’excès de trop à mon goût. Et puis, Matthew Mc Conaughey,  que j’avais adoré dans « Mud », instille sa dose de venin au récit ; excellent et brillant dans son ambivalence de charme et de violence. Plus moderne et plus féroce, mais on ne peut que penser à Robert Mitchum dans « La nuit du chasseur ».Ame sensible s’abstenir tout comme les vertueux… Les autres, foncez dans cette histoire hors norme.Sorti en 2012

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