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Un soir au club : Ahmet Gülbay au New Morning

Publié le 29 septembre 2013 par Marc Villemain

1272123_10201363915532483_1616028941_oC'était, l'autre soir au New Morning, 19 septembre, un moment un peu particulier : le pianiste Ahmet Gülbay, enfant prodige de Saint-Germain des Prés, avait réuni tous ses amis (du beau monde, et nombreux), à l'occasion notamment de la parution de ses deux nouveaux albums : Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? (enregistré en trio avec Christophe et Philippe Le Van) et Paris Cuban Project, à l'honneur ce soir.

Ce qui ne laisse de surprendre, chez Ahmet Gülbay, et après des années passées à écumer les scènes, c'est la joie, au sens strict éclatante, qu'il éprouve à jouer (quelle que soit l'heure, du jour ou de la nuit.) Aussi est-ce une chose assez singulière que de voir évoluer un tel musicien, rompu à tous les genres, passant plus de la moitié de sa vie à donner des concerts à droite et à gauche, en France et à l'étranger, tant il y prend un plaisir que rien ne semble devoir émousser. Le musicien Gülbay n'a pas d'humeurs, il est toujours égal à lui-même, et c'est en cela un authentique musicien : pour peu qu'il puisse s'installer devant un clavier, pour une poignée d'amis ou une salle pleine à craquer, il le fait toujours avec une incroyable gourmandise. Bien davantage que de l'énergie, c'est, je crois, cette joie (le mot devant être ici entendu au sens fort, presque spirituel) qui, sous des dehors volontiers légers, joueurs, voire farceurs, confère toute sa nécessité à sa musique. On se dit parfois qu'il ne joue que pour approcher la transe ; indécrottable romantique, il va chercher dans la musique, et dans son instrument, tout ce qu'ils peuvent lui procurer de sensations ; du rythme et de la mélodie : voilà ce qu'est pour lui la musique, voilà l'éthique de ce musicien qui, sans se soucier des modes ou des postures, sait donner une touche assez unique au moindre standard comme à la moindre ritournelle, et qui n'en finit pas de donner à sa musique une fraîcheur qui, tout bien pesé, n'est pas si fréquente.

Voici donc deux témoignages filmés de cette soirée (je ne suis guère équipé, pardonnez la qualité des enregistrements, pas mauvaise mais tout de même relative...) :
- dans le premier, l'excellente et très prometteuse flûtiste Amina Mezaache donne sa version d'Armando's Rhumba (de Chick Corea) - qu'Ahmet a eu la grande gentillesse de me dédier. Ahmet Gülbay est au piano, François Barnoud à la contrebasse, et Lukmil Perez à la batterie.

- dans le suivant, le Paris Cuban Quintet interprète Da norte a sur, composition de ce saxophoniste assez époustouflant qu'est Irving Acao.
Ahmet est bien sûr au piano, accompagné, donc, d'Irving Acao au saxophone, José Caparros à la trompette, Felipe Cabrera à la contrebasse, et toujours Lukmil Perez à la batterie.

Photo : Olivier Camax


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