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"Tchador" de Murathan Mungan

Publié le 03 mai 2008 par Anom Yme

a0b601b048981001cf77d7fc2bc85bdf.jpg"Tchador" de Murathan Mungan

Date : 2008

Actes Sud

110 pages

Prix conseillé : 14€

Il n'avait plus envie de parler. Avec personne.
Il ne voulait pas laisser transparaître ses sentiments à travers le voile du langage.
Le silence est l'état naturel de l'homme. Il est nu, comme sa peau.
Akhbar ne voulait pas l'habiller de mots.
En l'absense de mots, l'homme doit se suffire à lui-même. 

 

   Ce livre est une véritable parade littéraire. Envolé lyrique peuplée de sons, de senteurs et de sensations qui nous fait voyager dans un pays que l'on ne nomme jamais mais qui ressemblé fort à l'Afghanistan.
L'histoire fort simple, et la taille de ce livre ne lui donne que plus de force.

   Akhbar, jeune homme dont nous ne savons pas grand chose, décide de rentrer dans son pays, sa patrie ; celle de son enfance, des rires et des fleurs odorantes, celle où la poussière vous entoure et dans laquelle le soleil brûle les corps de ses rayons.
Mais un retour n'est jamais facile : trop d'années d'exil, voulu puis forcé, lui ont fait oublier une partie de sa vie. Il reste quelques souvenirs certes, mais si peu.
Et lorsque Akhbar pose le pied sur le sol qui l'a vu naître voilà que, petit à petit, tout lui revient ; limpide et clair.

   Mais tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. La porte de la demeure familiale ne s'ouvre pas sur sa mère, mais sur une femme, ensevelie sous sa burqa, qui n'a jamais entendu parler de sa famille.
Et tout s'enchaîne. Son frère n'habite plus ici non plus, pas plus que sa soeur et son beau-frère. La ville ne le reconnaît, pas plus qu'il ne la reconnaît, et les habitants ne sont que des étrangers.
   Dans ce pays qui a connu une révolution récente, dans cet étrange partie du monde où l'Armée de l'islam fait régner la terreur, voilà que Akhbar, âme errante, cherche, se cherche.
A force de qualitatifs, de tournures fortes, Murathan Mungan nous emmène dans son univers.
Difficile de décrocher du livre avant la dernière page. On veut savoir, comprendre, et ce n'est plus akhbar qui cherche mais le lecteur, tout bonnement assis dans son fauteuil moelleux, loin des cafés qui sentent l'opium, loin des cimetières silencieux ; si loin et pourtant si proche...

   A lire absolument, tant pour la beauté des mots que pour celle du message véhiculé. 


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