Magazine Cinéma

Mes kleenex disent merci à Alabama Monroe!!

Par Filou49 @blog_bazart
30 septembre 2013

alabama-monroe-photo-1 Je l'avais dit lors de ma présentation des films de cette fameuse semaine du 28 août  :  jusqu'à présent, en cette année cinéma 2013, j'ai pu voir un beau paquet de beaux, voire très beaux, films (ca va être dur de faire un classement final), mais aucun qui n'avaient réussi à me mouiller mes yeux restés à chaque fois désespérement secs, moi qui ai pourtant tendance à largement sangloter à la moindre petite scène tristoune et à la moindre corde de violons ( même si je sais qu'ils le font exprès pour que je chiale).

 Et si les deux autres films de cette semaine là, "Grand Central "et "Une Place sur la terre", pourtant annoncés aussi comme des drames bien chargés, n'ont eu aucune incidence sur mes glandes lacrymales, le dernier de cette sélection, que j'ai vu la semaine passée, a largement compensé les insuffisances des autres dans ce domaine.

Car même si on l'a déjà pas mal dit ici et là , notamment sur la toile qui s'est enflammé pour ce film belge venu un peu de nulle part, je le répète haut et fort : Alabama Monroe (puisque c'est lui qu'il s'agit) est un grand et magnifique mélodrame, et qui s'assume totalement comme tel, dans le sens littéral du terme: son but est de faire pleurer le spectacteur, et dans la salle  dans laquelle je l'ai vu ( à l'UGC Cité des Halles , cinéma fétiche de mes années 2000, où j'ai refait un petit pélerinage de passage sur la capitale,) même les plus réticents à ce genre ont déposé rapidement les armes...et ont cherché dans leurs sacs leurs kleenex.

 Je peux comprendre que certains spectacteurs ( j'ai eu, pas sur ce film , mais sur d'autres de la même veine, de longues discussions à ce sujet avec des amis qui détestent les mélos) soient un peu rétifs à ce genre de sujet éminemement casse gueule (comme la bande annonce n'en parle pas, je ne rentrerais pas dans les détails, même si cela se sait dès le tout début du film) et trouver que le film nous fait du chantage émotionnel, car l'émotion peut parfois , en une ou deux scènes, à la limite du supportable.

Mais comme pour ma part j'adore qu'un film me ravage le visage, me bouleverse, et avec cet Alabama Monroe, qui n'a pas peur d'y aller parfois en force et de nous offrir des passages vraiment durs, a fortiori lorsqu'on a des enfants, j'ai été servi, tant le film est un magnifique mélo qui parvient miraculeusement à tenir sur le fil parfois ténu qui mène  de l'émotion au ridicule.

Mes kleenex disent merci à Alabama Monroe!!

Evidemment, la musique joue un rôle déterminant dans ce facteur émotionnel :  je n'avais au départ aucune affinité pour ce genre  de muisque Bluegrass, que j'avais tendance à ranger comme la country comme des chansons de cowboy sans grande sensibilit. Or, il faut reconnaitre en toute bonne foi que les morceaux choisis et réellement interprétés par les acteurs du film sont tout bonnement fabuleux, et surtout la musique est parfaitement et totalement intégrée à l'action, chose finalement assez rare dans les films musicaux, mais qui, lorsque cela fonctionne ( le plus récent exemple d'avant celui ci étant "les Biens aimés" de Christophe Honoré) rendent l'oeuvre, comme ici, assez merveilleuse.

 Ce ne sont pas de simples intermèdes musicaux, mais des vrais scènes clés, comme l'est ce  magnifique  morceau "If I needed you" , situé vers la fin du film, où tout est dit jute avec les mélodies et la magnifique interprétation des acteurs.

Une des autres  réussites majeures de cet Alabama Monroe, c'est qu'il aborde des thèmes profonds et radicaux ( le couple, l'euthanasie, la maladie infantile,  le suicide, la relagion) en utilisant une construction éclatée, avec des flash backs qui peuvent peut-être gener la compréhension au tout début, mais qui très vite s'inscrivement complétement dans lo cohérence du film, et paradoxalement,  ce récit fragmenté nous permet d'approcher les personnages dans leur intimité, et de sentir presque en symbiose avec eux, alors qu' au départ, je n'ai pas grand chose en commun avec ces bluesmans barbus, tatoués qui vivent dans une caravane. 

Car le scénario est très fort, dans ce qu'il raconte sur les relations entre les personnages, si profondément humains, avec leur bétises, leurs impuissances, leurs erreurs devant les épreuves terribles de la vie. Et ces amoureux, si fiers et si surs d'eux aux prémisses de leurs histoires deviennent finalement assez pathétiques ( mais terriblement touchants également) dans leurs difficultés à gérer leurs souffrances et leurs chagrins.

Mes kleenex disent merci à Alabama Monroe!!

Si on voulait faire des parralèles avec des films récents, la similitude avec "La guerre est déclarée" s'impose, au moins pour un des thèmes du film( eufh, heureusement que je devais rien dire dessus), mais j'ai pour ma part plus pensé à "Blue Valentine", ce très beau film de Dereck Cianfrance qui lui aussi mélange scènes passées idylliques de début d'une relation et la tragique fin de celle ci.

Sauf que Blue Valentine optait quand même pour une tonalité plus sobre, plus intimiste, aux tonalités plus noires, et qu'Alabama Monroe verse plutôt pour une mise en scène lyrique, ample, magnifiée par un remarquable travail sur la lumière qu'on ne peut passer sous silence.

Bref, lorsque toutes les qualités sont réunies pour la réussite d'un film, autant s'incliner devant la beauté du film et bien sûr penser à ouvrir son paquet de mouchoirs, sans bien sur trop déranger son voisin...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Filou49 15144 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines