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Come back réussi pour M.Schutz !

Publié le 02 octobre 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Les Palmes de Monsieur Schutz.jpg

24 ans après leur création aux Mathurins et un triomphe (mérité) de plusieurs saisons, "Les Palmes de M.Schutz" effectuent leur retour au Théâtre Michel dans une version reprenant la mise en scène originelle de Gérard Caillaud, ici coordonnée par Patrick Zard', comédien qui joua lui-même la pièce au moins mille fois. Si nous étions en droit de craindre un revival poussiéreux et pas très inspiré, il n'en est rien. Cette délicieuse comédie ciselée de Jean-Noël Fenwick n'a absolument pas pris une ride et se voit dotée d'une distribution de premier choix. Il se pourrait donc bien que tout ce petit monde soit lancé pour un bout de temps....

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Usant d'une imagination fertile et cocasse tout en respectant les faits historiques comme scientifiques, doté d'un formidable sens du dialogue et de la dramaturgie (pas une scène inutile ou maladroite), l'auteur narre la rencontre, dans un labo d'université en 1905, de Pierre et Marie Curie, leur découverte de la radioactivité de l'uranium, puis celle du radium. Soit le portrait empli d'humanité d'un couple amoureux de la vie et de la science, entouré d'une réjouissante bande d'hurluberlus à la fantaisie bien entendu créée, ou poussée, pour l'occasion. Citons le collègue Bémont qui brevette tout ce qui lui passe par la tête, fabrique et vend de l'alcool de contrebande ne donnant pas mal aux cheveux, ou l'inénarrable Monsieur Schutz, directeur de l'école qui ne pense qu'aux palmes académiques... 

Premier ou second rôle, chacun des six acteurs possède une partition savoureuse à défendre et lui fait honneur. Benjamin Egner, pour commencer, est à l'image de celui qu'il incarne (Pierre Curie). Rigoureux, précis, l'oeil vif, nourrissant en profondeur un jeu contenu et maîtrisé. Sa scène d'ébriété se révèle par ailleurs aussi remarquable qu'hilarante. Constance Carrelet est une Marie expressive, passionnée, généreuse. L'épatant Guillaume Bouchède nous régale de son Bémont  bonhomme et jovial. Daniel Hanssens campe un Schutz magnifique, à l'autorité survoltée, proche de l'hystérie, qui n'est pas sans nous rappeler la prestation de Gérard Caillaud dans le même rôle. Valérie Vogt sert pour sa part merveilleusement la nature simple et pleine de bon sens de la nounou des époux Curie. Michel Crémadès, enfin, incarne avec espièglerie un recteur à côté de la plaque.

Pari gagné pour Patrick Zard' qui portait depuis longtemps ce projet. Il a su rester fidèle au spectacle créé en 1989 tout en composant avec l'équipe de 2013, et nous offre un divertissement de fort belle qualité. 

Allez-y !

Au moins jusqu'à la fin de l'année.

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Photos : Franck Harscouêt


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