Magazine Cinéma

Prisoners de Denis Villeneuve avec Hugh Jackman et Jake Gyllenhall

Par Evenusia @Evenusia

prisoners

Sortie le 9 octobre 2013

Synopsis : 

Dans la banlieue de Boston, deux fillettes de 6 ans, Anna et Joy, ont disparu. Le détective Loki privilégie la thèse du kidnapping suite au témoignage de Keller, le père d’Anna. Le suspect numéro 1 est rapidement arrêté mais est relâché quelques jours plus tard faute de preuve, entrainant la fureur de Keller. Aveuglé par sa douleur, le père dévasté se lance alors dans une course contre la montre pour retrouver les enfants disparus. De son côté, Loki essaie de trouver des indices pour arrêter le coupable avant que Keller ne commette l’irréparable… Les jours passent et les chances de retrouver les fillettes s’amenuisent…

L'avis de Swann : 

A première vue, Prisoners est un thriller qui se situe entre Mystic River et Le Silence des Agneaux, ce qui est un gage de qualité quand on aime ce genre de cinéma. Et bien que la trame du film soit l’enlèvement d’enfants, l'histoire n’est, dans le fond, qu’un prétexte pour dépeindre une Amérique où le rêve n’existe plus où le quotidien, celui de la working class (Hugh Jackman le père d'une des petites filles enlevées) est d’aller à la chasse et de garder la foi en toute circonstance. Bon chrétien oui mais capable de basculer en bête sauvage.

Certaines scènes sont à la limite du supportable et le film flirte avec l'horreur mais le réalisateur est assez adroit pour ne jamais tomber dans le panneau. Tous coupables et les limites de l'auto justice sont également les thèmes qui reviennent tout au long du film. Ici pas de super flic moderne mais un inspecteur sombre, tatoué et bourré de tics: rôle interprété magistralement par Jake Gyllenhaal. Que dire de Hugh Jackman, à des années lumières de son personnage des X-Men et incroyable dans ce rôle d’ouvrier, désemparé et complétement limite. Les seconds rôles ne sont pas en reste: Maria Bello et Terrence Howard complètent ce prodigieux casting.

Pour son premier passage, avec un script made in Hollywood, le réalisateur canadien Denis Villeneuve (qui s'était déjà fait remarquer avec Maelström et Incendies) remplt pleinement son contrat avec ce petit bijou de deux heures trente, dégoulinant d'angoisse. Non seulement Denis Villeneuve maitrise son sujet, mais il a eu la classe et le privilège de pouvoir s'entourer de Joel Cox et Gary Roach pour le montage (monteurs de nombreux films de Mr Clint Eastwood) dont il est grand fan mais aussi Roger Deakins, directeur de la photographie et cadreur (Skyfall, Les Noces Rebelles et une grande partie des films des frères Cohen). On parle déjà de PRISONERS comme un sérieux candidats aux prochains Oscars.

Certains films vous laissent une trace ou deviennent cultes, on peux ranger Prisoners au moins dans une de ces catégories. Pour votre serviteur ce sont les deux.


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