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SUPERMAN : RED SON L'homme d'acier est communiste

Publié le 05 octobre 2013 par Universcomics @Josemaniette
SUPERMAN : RED SON L'homme d'acier est communiste Superman est un extra-terrestre, et son apparition au coeur du Kansas n'est du qu'à un heureux hasard, son astronef ayant habilement choisi le sol américain pour déposer le bambin prodige. Mais à une douzaine d'heure près, le crash aurait pu se produire en Ukraine, et la face du monde (tel que vu par Dc Comics) en aurait été profondément bouleversé. Superman grandit donc dans un kolkoze soviétique (on ne verra rien de ces années de formation dans cette aventure) et devient à l'age adulte le bras droit de Joseph Staline, avant d'en être le successeur, après la mort du dictateur. Luttant contre les jalousies d'un des fils illégitimes de son protecteur, s'opposant aux américains et leurs visées déviantes inspirées par un Lex Luthor génial et dangereux (il parvient à créer une sorte de “Bizarro”, une réplique dégénérée du héros), Superman est le sauveur de l'Union Soviétique, puis du monde. Les américains résistent, et sur le sol russe, les rares opposants trouvent en Batman une figure courageuse pour entretenir l'espoir. Superman se rapproche également de Wonder Woman, ambassadrice de Thémiscyra, mais l'amour ne filtre jamais, étouffé par la politique et ses exigences. Le monde selon Superman finit par ressembler à une sorte d'utopie policière à la Orwell, où le bien commun ne s'embarrasse pas toujours du libre arbitre ou des libertés individuelles (qui conteste trop peut être “reconditionné” par Brainiac, allié de Superman). Le lecteur, lui, peut s'amuser à comparer les versions classiques des héros ou personnages secondaires de l'univers Dc, ici revisités souvent avec pertinence, comme Lois Lane, Hal Jordan, Jimmy Olsen, et d'autres encore. Une bonne salade russe. SUPERMAN : RED SON L'homme d'acier est communiste Honneur à Mark Millar d'avoir su pondre un récit totalement ancré dans une réalité virtuelle, et d'avoir su garder l'attention du lecteur sur l'ensemble de son oeuvre. Ce genre de projet peut vite devenir lassant, mais ici, l'analyse de ce que serait la réaction américaine face à la suprématie russe (qui détient avec Superman une arme comme chaque gouvernement en rêverait, sans oublier que c'est aussi un puissant argument de propagande), en pleine guerre froide de surcroit, est plutôt intelligente et éloquente. Superman garde en grande partie ses caractéristiques, il reste une force du bien, soucieux d'aider l'humanité, et pas seulement sa patrie d'adoption, mais les logiques de la politique globale, les concessions qu'elle implique, finissent par pervertir un homme bon et droit, et l'entraînent vers une série d'erreur de jugement qui le rendent peu à peu beaucoup moins sympathique que ce que nous connaissons habituellement. Coté dessins, Dave Johnson (puis Kilian Plunkett en renfort pour la fin de ce Red Son) mélange habilement le style graphique typique de l'art comuniste avec les exigences et habitudes des comic-books traditionnels. On fermera un oeil sur les visages féminins pas très gracieux, et on appréciera le fait qu'on ne s'ennuit guère dans cet album, qui tient en haleine avec une plongée glaçante dans les affres de l'équilibre (bouleversé) de la terreur, et se termine par une pirouette scénaristique intéressante, qui transforme Superman en une figure iconique et cyclique. Red Son, une des sorties incontournables de cet automne, chez Urban Comics.
SUPERMAN : RED SON L'homme d'acier est communiste

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