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FKA Twigs – EP2

Publié le 07 octobre 2013 par Hartzine

Ça suinte lentement, ça pénètre lentement. Le R’n'B introspectif de FKA Twigs est visqueux. Il a quelque chose d’organique mais aussi de mécanique : c’est une technologie monstrueuse. Les rouages électroniques introduisent un mouvement hypnotique, construisent une intimité sonore bizarre, comme une impression de fragilité de la matière.
Depuis la fin de l’été déjà, le clip Water me avait passionné les amateurs de sensations déviantes. La sortie de cet EP2, parce qu’elle annonçait de nouvelles difficultés, ne pouvait passer totalement inaperçue. De fait, ce mini-album imprègne l’esprit et l’obsède même par intervalles. Aucun titre ne déçoit car tous s’enchevêtrent dans un monde commun à la rencontre du trip-hop et de la grâce tragique de la chanteuse Aaliyah.
La musique de la chanteuse anglaise, d’origine espagnole et jamaïcaine, est difficilement dissociable de l’univers visuel qui l’entoure. Dans les différents clips qu’elle co-réalise souvent, la mise en scène de son corps étroit est omniprésente : ce corps est toujours passif, réifié, transformé, inachevé… Le visage de la chanteuse mute tranquillement dans les plans fixes de Water me. Son buste moite se retrouve étreint dans une scène aussi dérangeante que sensuelle pour le clip de Papi Pacify. Elle disparait totalement dans How’s that pour déconstruire une silhouette en images de synthèse.
Cet habillage esthétique n’est pas un cache-misère arty. Il densifie une musique déjà infiniment dense. La voix douloureuse de FKA Twigs évoque à elle-seule des images tortueuses et des mouvements accidentés.

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