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CRITIQUE DU FILM : Frozen, d'Adam Green (2010)

Publié le 10 octobre 2013 par Redrum @Ingoruptibles

Une banale journée de ski se transforme en un cauchemar glacial pour trois skieurs quand ils se retrouvent bloqués sur le télésiège avant leur dernière course, alors qu'une tempête est annoncée. Alors que la patrouille de ski éteint les lumières de nuit, ils se rendent compte avec la panique grandissante qu’ils ont été laissés ballants haut au-dessus du sol sans aucun moyen de descendre…

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Brundlefly : Adam Green a vraiment un esprit malade et indubitablement sadique ; après avoir mis en scène une bande de touristes inconscients en proie à un redoutable crétin dégénéré accro aux démembrements divers et variés au fin-fond des marécages de la Nouvelle Orléans, il nous coince trois jeunes tout aussi imprudents sur un télésiège immobile pendant deux longues journées à très haute altitude. Mais pour le coup, son film n’a rien d’une série Z régressive bien conne qui tâche. Ce qu’Adam Green nous sert est un véritable film de survie ultra dur, crédible, poignant, tétanisant et foutrement réaliste. Même s’il est plutôt casse-gueule de mettre en scène trois personnes sur un télésiège pendant 1h30, c’est sans compter sur le talent de Green et de ses acteurs, souvent impressionnants et saisissants d’empathie. Green sait faire monter la température (sans mauvais jeu de mot), ses personnages sont bien écrits et tiennent la route dans les choix et décisions qu’ils entreprennent pour fuir cet enfer glacé en suspension, et même si les scènes choc sont rares, elles restent toujours redoutables et puissantes de cruauté, malgré une légère exagération des faits dans certaines situations. Dans Frozen, la catharsis fonctionne, les engelures font mal, le rythme est soutenu et le choc au rendez-vous. Jamais une piste de ski ne m’aura inspiré autant de terreur. 3,5/5

Ben Willis : Frozen surfe avec une belle habilité sur un nouveau sous-genre, celui du survival d'isolation, dans lequel des personnages tentent de survivre dans un environnement fermé. Ici, le metteur en scène filme un huis clos à ciel ouvert (!) et nous livre une petite boule de stress, sans prétentions, mais non sans ambition. En partant d'un postulat de base plausible, Green développe une histoire crédible, parfois sacrément intense. Les personnages sont très attachants (les acteurs sont d'ailleurs formidables) et participent à la réussite d'un projet non sans défaut (une petite tendance au mélodrame, certaines séquences un brin tirées par les cheveux) mais qui vous coûtera un ongle ou deux. Frozen est un film qui mérite d'être vu, de par sa beauté visuelle, l'excellence de l'interprétation, et la rigueur de son traitement. De quoi oublier les deux/trois petites tâches, qui ne viennent que partiellement ternir un tableau qui a presque tout du coup de maître. 4/5

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Ganush : Après The Reef, Open Water ou encore Dérive Mortelle, se retrouver coincé au beau milieu de l'océan en compagnie de requins commençait à devenir un peu ringard. Du coup, en 2010 un certain Adam Green renouvelle la formule en troquant l'océan contre un télésiège paumé, et les requins contre des loups affamés. Avec ça, on aurait pu s'attendre à une bouse notoire, et pourtant Frozen réussit largement à tirer son épingle du jeu. Les trois jeunes manquent parfois de discernement, mais d'un côté quand il s'agit de choisir entre mourir d'hypothermie ou se faire dévorer par des loups, on n'a pas forcément les idées claires. La difficulté de ces huis clos extérieurs est de tenir le spectateur en haleine du début à la fin mais aussi d'éviter à tout prix la redondance et c'est là que le réalisateur fait preuve d'un grand talent. Plus les chances de survie de nos protagonistes diminuent, plus la tension grandit et notre empathie déborde. Sans jamais prendre un ton trop larmoyant et tout en restant simpliste et minimaliste, Frozen parvient à mettre en place un réel climat d'angoisse. Un film sans prétentions qui, pour le bien de nos tibias, nous rappelle l'importance de ne pas de sauter d'un télésiège. 3,5/5

Redrum : Pour savourer pleinement Frozen, il faut d’abord être capable de fermer les yeux sur le caractère parfaitement invraisemblable de la situation de départ, à savoir 3 skieurs "oubliés" sur leur télésiège à la fermeture des pistes. Impensable aujourd’hui, même pour les héritiers de Jean Claude Dusse. Une fois cette énormité acceptée, on plonge dans un film d’horreur glacial et glaçant, qui refroidira, au choix : ceux qui ont peur du noir, du ski, du vide, de l’isolement, des loups, du froid…ou un peu tout ça à la fois. Adam Green (à ne pas confondre avec son homonyme, chanteur des Moldy Peaches) nous livre, après Butcher, un film d’horreur malin et vicieux, plus rafraichissant qu’un Magnum. Aux côtés des malheureux héros, on souffre, on suffoque, on prie. L’une des réussites de Frozen, c’est aussi sa capacité à faire naitre l’angoisse avec un minimum d’effets et finalement assez peu de sang. Ne vous fiez pas aux apparences, Frozen n’est pas une modeste série B mais bel et bien un très bon film "catastrophe", certes sans prétentions mais bourré de bonnes idées. Une sorte de cousin enneigé d’Open Water. 3,5/5

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Genre : Thriller / Survival horror
Réalisateur
: Adam Green
Acteurs
: Emma Bell, Shawn Ashmore, Kevin Zegers…
Durée
: 1h34
Année de production
: 2010 (Etats-Unis)


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