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Shutdown

Publié le 13 octobre 2013 par Wtfru @romain_wtfru

obamacare

Avec un été relativement catastrophique aux Etats-Unis d’Amérique, l’automne arrive avec son coup de mou saisonnier. Après avoir ressorti leurs pulls et leurs bas de laine troués, les américains s’apprêtent à sacrifier d’ici à la fin de ce mois 28,8 millions de citrouilles pour halloween selon les chiffres d’une ONG en charge de la sauvegarde de l’environnement. Tels des barbares, ce sont les enfants eux mêmes qui seront en charge de ce sacrifice. Sans même avoir étourdi leur citrouille, ils se chargeront de la vider de ses entrailles, parfois même en réunion dans des écoles, centres aérés ou en famille. Fait assez marquant pour être souligné, le hasard du calendrier offre au même moment la possibilité aux républicains et démocrates de sacrifier l’avenir de leur pays, organisant ainsi le « shutdown » de leur administration.

La pomme de discorde du bipartisme américain est le refus du vote du budget par les républicains pour l’exercice 2014 qui commence officiellement le 1er octobre. Après six mois de bras de fer, les négociations sur le budget ont échoué, et c’est le gouvernement entier qui se retrouve paralysé. « Concrètement, ce sont les administrations qui sont en première ligne. Au total, 800 000 fonctionnaires – jugés non essentiels – seront mis en congés sans solde, sans garantie de paie rétroactive ». A l’instar des chômeurs technique de chez PSA, ces derniers sont tenus de n’effectuer aucun travail pendant leur congé forcé, sous peine de lourdes sanctions. Il n’est pas garanti non plus qu’ils toucheront un salaire, même si cela a été le cas chaque fois par le passé. Quant à l’autre million de fonctionnaires, ceux jugés indispensables pour le bon fonctionnement du pays, ils continueront à travailler mais doivent s’attendre d’ores et déjà à un retard dans le paiement de leurs salaires.

Comment ont-ils fait pour en arriver là ? C’est très simple. Absolument hostiles à quelconque hausse d’impôts, les républicains ont tenté de faire pression sur l’« affordable care act » autrement dit, l’« Obamacare » pour ne pas ressembler aux européens.  C’est alors que Barack a posé ses couilles à l’édifice en annonçant solennellement qu’il ne cédera pas. En effet, il n’a pas cédé : le volet majeur de l’« Obamacare » est entré en vigueur le 1er octobre dernier. Dans cet affaire, le vote du budget fait figure d’acteur secondaire, au moins jusqu’au 17 octobre date à laquelle le déficit des States aura atteint la limite fixée par le Congrès et se retrouvera en défaut de paiement si son plafond n’est pas ajusté. Les deux camps ont encore quelques belles journées devant eux pour éviter à la première puissance mondiale (en termes de PIB par habitant en 2013) de perdre une grande partie de sa crédibilité sur les marchés internationaux – si ce n’est pas déjà fait.

Un beau bordel en somme avec comme leitmotiv un équilibre budgétaire, une administration au chômage forcé et les 48 millions de personnes sans assurance maladie pris en otage. Les deux visions de la société qui s’opposent apparaissent irréconciliables à l’écoute de la volonté du Tea Party de faire sombrer l’« Obamacare » pour sauver le pays. La tasse de thé empoisonnée risquerai bien d’entrainer des conséquences politiques, sociales et économiques bien plus grave encore pour un pays déjà en difficulté. 


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