Aujourd’hui j’avais prévu de vous écrire mon réveil, tardif, ma journée. J’avais prévu de vous raconter ma balade dans ma ville, seule, seule avec pour seul but de me retrouver, et puis ma visite du MUCEM, vêtue d’un Tee-shirt recouvert par un léger pull, mon café en terrasse, ensoleillée comme il se doit, le sourire aux lèvres, un bon livre pour toute compagnie. Mon programme était fait, mes rendez-vous étaient pris.
Bref, je le reconnais de vous narguer, sûre qu’après un haut-le-cœur vous m’auriez enviée mais pardonnée, moi la galérienne estivale, je vous aurais dit être en vacances. Alors je vous le dis c’est trop injuste, c’est vraiment trop injuste, parce que vacances se doivent de rimer avec soleil, et là c’est pas gagné … Parce que chez moi dans le moi dans le midi, quand la pluie s’abat, on ne rigole pas, le parapluie n’est qu’un accessoire pour s’agripper pas pour s’abriter, se donner une contenance, protéger son chignon bun. Ici quand il pleut c’est de l’eau qui mouille qui s’abat sur nos corps, traverse les textiles, frappe nos peaux, nouille jusqu’aux os. Le ciel étrangement clair se déchire, éclate, tonne, hurle, explose, et moi je sursaute, râle, murmure même pas peur … mon œil ! J’aime l’orage et je le crains, crains que mon toit n’y résiste pas, mon vieux toit fragile, mon vieux toit qui n’aime pas la pression, qu’il ne faut pas maltraiter.
Alors, je vous écris assise sur mon lit, en attendant une accalmie, parce que c’est vraiment trop injuste comment peut-on me faire ça à moi, il pleut la mer et les poissons, la sardine marseillaise je l’ai en travers du gosier
J’attends. J’attends l’apaisement, j’attends l’accalmie, habillée, maquillée, manucurée, sac à mes côtés, j’attends le rayon de soleil salvateur, pour m’en aller, sauter dans les flaques, à pieds joints dans les rigoles, parce que j’ai le droit je suis en vacances, et en vacances j’ai 10 ans !
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