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Cardillac de Hindemith par le Münchner Rundfunkorchester, un compte-rendu

Publié le 15 octobre 2013 par Luc-Henri Roger @munichandco
Le Münchner Rundfunkorchester offre plusieurs fois par an la possibilité de découvrir des oeuvres plus rarement jouées, et ce à un large public puisqu'elles sont radiodiffusées en direct. A l'occasion de Cardillac, les organisateurs ont pour la première fois tenté le live-streaming. On peut toujours en voir la vidéo en cliquant ici.

Paul Hindemith

Paul Hindemith

Le chef Stefan Soltesz a relevé un défi d'importance en abordant une oeuvre hors répertoire qu'il n'avait jamais dirigée, avec un orchestre et des choeurs qui ne l'avaient pas davantage pratiquée. Il en allait de même de la plupart des solistes, à l'exception de Julian Banse qui avait déjà chanté la fille de Cardillac, un rôle qu'elle apprécie beaucoup. Si Stefan Soltesz est familier du répertoire classique moderne, il s'avançait ici en terre inconnue, avec un nombre de répétitions limité. Sur le plan musical, ce fut une belle réussite, sa direction musicale a su restituer la modernité de cette oeuvre d'écoute plutôt difficile, dans l'esprit des années 20. C'est une de ces oeuvres qu'il est plus facile d'apprécier en assistant au concert qu'à la simple écoute, la voir exécuter permet d'en apprécier plus aisément la construction et les mouvements.
Si l'Orchestre radiophonique de Munich et le choeur philarmonique de Prague en ont donné une interprétation remarquable, le bémol est venu des froidures précoces qui ont touché deux des rôles principaux. Julian Banse, souffrante depuis une semaine, a cependant voulu chanter la fille de Cardillac, et on a pu apprécier le professionnalisme de la chanteuse qui a su malgré cet handicap rendre l'intensité du rôle. Ce fut moins le cas de Markus Eiche, qui paraissait lui aussi affecté d'un refroidissement et qui a donné un Cardillac sans folie, et beaucoup trop lisse, alors que la démence diabolique de ce personnage pygmalionesque qui tue pour récupérer ses créations et les préfère à sa propre fille est centrale dans la conception de l'oeuvre. La puissance et l'excellence de l'interprétation du ténor Matthias Klink dans le rôle de l'officier n'a pu compenser la faiblesse du rôle principal. Un très beau plateau était annoncé, le mauvais temps était malheureusement de la partie.
La soirée a recueilli un beau succès d'estime avec un public d'amateurs reconnaissants d'avoir pu entendre cette oeuvre rarement jouée, donnée par un des meilleurs orchestres munichois mené par une baguette des plus expertes.
Post précédent de présentation du concert: cliquer ici

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