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"Antitéatre – Diptyque" de Rainer Werner Fassbinder, mises en scène par Gwenaël Morin. Plus qu'un spectacle, une expérience théâtrale !

Publié le 16 octobre 2013 par Hizine2t @HizineMag
"Antitéatre – Diptyque "Jusqu’au 11 octobre au théâtre de la Bastille (Paris) puis en tournée.
Anarchie en Bavière et Liberté à Brême . Pièces de Rainer Werner Fassbinder, mises en scène par Gwenaël Morin.  
ANARCHIE EN BAVIÈRE avec Renaud Béchet, Mélanie Bourgeois, Virginie Colemyn, Julian Eggerickx, Barbara Jung, Ulysse Pujo, Natalie Royer, Brahim Tekfa.
LIBERTÉ À BRÊME avec Renaud Béchet, Mélanie Bourgeois, Virginie Colemyn, Kathleen Dol, Julian Eggerickx, Pierre Germain, François Gorrissen, Barbara Jung, Ulysse Pujo, Natalie Royer, Brahim Tekfa.théâtre
"Dans un décor bavarois typique, des anarchistes de folklore tentent de libérer les citoyens contre leur volonté. Une classe voulant toujours en éduquer une autre, c’est l’éternelle histoire des rapports dominants-dominés qui recommence. 
"Un fait divers de 1831 donne naissance à une tragédie agressive, faussement naïve, dénonçant la cruauté soigneusement dissimulée dans la mesquinerie de la vie bourgeoise. La violence de l’héroïne libérera finalement les oppresseurs comme les opprimés "
Au Théâtre de la Bastille (pour l’heure en travaux), on y joue une pièce sans décor, ce qui ne manque pas surprendre et aiguiser la curiosité des spectateurs qui viennent de prendre place dans la salle. Une atmosphère pour le moins pesante s’immisce d’une rangée à l’autre, quand les comédiens font leur entrée, comme si de leurs visiteurs, ils attendaient le jugement. 
Dès lors les comédiens sur scène, la magie propre à ces moments de théâtre s'évanouit à jamais. 
Actions ou situations peu banales (voire improbables) auront raison de la meilleure volonté de quelques spectateurs impatients, provoquant leur départ prématuré dans une tentative d’oubli de ce qui vient de leur être donné à voir. Car de théâtre conventionnel, il n’est guère question ici. On reste ébahis devant ce spectacle, cette " pénitence " qui s'offre à nos yeux... 
Mais déjà ou enfin, la première partie de ce diptyque se termine. Sans répit, s’enchaîne alors la deuxième partie dont les plus « puritains » espèrent qu’elle ne puisse plus malmener les bases mêmes du théâtre… 
Il faut pourtant se rendre à l’évidence : il ne faut que trois heures pour jeter, brutalement, tous les codes théâtraux au fond d’un puits… 
Au moment des applaudissements, après trois heures de diptyque ou six d'intégrale, vous vous surprenez à saluer la performance et l'audace des comédiens : vous venez de voir "Antiteatre". 
Quentin Brunel. 

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