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La pilule est amère

Par Monarchomaque

Foudroyée à l’âge de 19 ans par un AVC provoqué par sa pilule, Marion Larat a été la première à porter plainte contre un labo. Et à rendre public un énorme scandale sanitaire. Elle raconte son combat dans « La pilule est amère ». Interview.

Lorsque Marion Larat a déposé plainte, en décembre 2012, contre le laboratoire Bayer, elle ne s’attendait pas à déclencher une crise sanitaire. Terrassée six ans plus tôt par un accident vasculaire cérébral provoqué par sa pilule de troisième génération, elle n’était alors que colère face à l’injustice de sa vie brisée. Cette brillante étudiante à Bordeaux, qui venait de passer le concours de HEC, prenait Meliane depuis trois mois lorsqu’elle s’est effondrée, le 13 juin 2006, à l’âge de 19 ans. Le dépôt de sa plainte a fait l’effet d’une bombe : pour la première fois, une femme se retournait contre un laboratoire et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour dénoncer le défaut d’information des patientes quant au sur-risque d’accidents veineux lié aux pilules de troisième et de quatrième génération. Le déremboursement de ces pilules, la recommandation des autorités de santé de prescrire en premier lieu des pilules de deuxième génération,la réévaluation du traitement Diane 35… Marion, handicapée à 65 %, a suivi tout cela de près, contactée régulièrement par des victimes d’AVC et de thrombose décidées elles aussi à aller devant la justice. Depuis, son avocat, Me Jean-Christophe Coubris, a déposé 80 plaintes contre des laboratoires, en conserve 200 sous le coude en attendant la fin de l’enquête préliminaire confiée au pôle santé de la gendarmerie de Paris, et en a encore 500 en cours de constitution… « Je ne m’attendais pas à ce qu’autant de femmes dans le même cas que moi se fassent connaître », confie aujourd’hui, à l’occasion de la sortie de son livre, « La pilule est amère » (éd. Stock)*, une Marion presque apaisée. Presque, parce que cette longue fille de 26 ans, qui pose sa main droite recroquevillée sur ses genoux comme une aile brisée et peine encore à terminer ses phrases, n’a pu reprendre son envol.

Source : Elle

Complément 1 : plusieurs podcats de l’auteure ici.

Complément 2 : La pilule cause 2500 accidents et 20 décès par an en France [France Bleu]

Complément 3 :

Une étude de 2011 montre que la pilule affecte la mémoire des femmes qui la prennent. Des photos d’un accident de voiture impliquant un jeune garçon ont été montrées à deux groupes de personnes du sexe féminin, l’un sous contraception hormonale, l’autre ne prenant pas la pilule, et son récit incluant la visite du garçon à l’hôpital leur a été fait.

Les femmes prenant la pilule se souvenaient davantage des aspects émotionnels de l’histoire : les blessures du garçon, ce qui lui arrive à l’hôpital. Les autres étaient plus suspectibles de bien se rappeler les détails de la scène de l’accident, à quoi elle ressemblait, la disposition des objets et des personnes. Pour Holly Grigg-Spall, dès lors que la mémoire contextualise nos expériences passées et régit notre comportement futur ainsi que notre compréhension du monde, un médicament qui l’altère, même très légèrement, pourrait avoir de lourdes conséquences.

Source : Nouvelles de France


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