Parme – Milan : la défaite inacceptable de trop

Alors que ce Milan – Parma était un match fondamental, celui à remporter pour définitivement enterrer le début de saison désastreux et relancer les ambitions des Rossoneri après les deux prestations solides face à Udinese et Barcelone, l’équipe d’Allegri a une nouvelle fois déçu. A Parme, l’AC Milan a subi sa 4° défaite en championnat (3 en déplacement) avec de nouveau 3 buts encaissés (16 au total, 13 en déplacement) et toujours les mêmes problèmes, jamais réglés : une équipe pas motivée ni concentrée qui se réveille après être menée 2-0. Les buts de Silvestre et Matri n’ont pas suffit, le fourbe Parolo, bien aidé par l’arbitre, Birsa, Matri et légèrement Gabriel a fixé le score à 3-2. Les objectifs s’envolent, à Milan, c’est la crise profonde.

Il n’y a rien à faire, ce Milan n’arrive pas à maintenir le cap et continue à tituber. Ce qui est le plus frustrant et le moins compréhensible, c’est de voir un Milan presque parfait face au Barça (qui n’a presque rien concédé à Messi, Neymar, Sanchez & co) et désastreux trois jours plus tard à Parme (où Biabiany et Cassano faisaient ce qu’ils voulaient). Il s’agit très clairement d’un manque de motivation inacceptable. Appelés à relancer la saison et tenter une remontée aussi fantastique que compliquée vers le podium, les Rossoneri ont failli à leur mission. La fatigue post-Barça ne peut pas être une excuse à ce relâchement total.

Trop de joueurs (inutile de les mentionner) ont joué en deçà du minimum requis, enchainant erreurs techniques, tactiques mais surtout un manque de concentration et détermination, avec comme résultat une prestation insuffisante et une défaite. Tout cela face à une équipe de Parme qui a parfaitement préparé la rencontre et a disputé une belle prestation. Cette nouvelle défaite est celle de trop, arrive à un très mauvais moment et risque d’avoir de lourdes répercussions pour la suite. A peine après 9 journées de Serie A, Milan est à des années lumières de la Roma et à 11 points du podium.

L’ambiance à Milanello est tendue. Allegri reste serein face à la situation (comme toujours) mais sa place sur le banc de Milan devient précaire. Galliani, lui, est furieux, non seulement sur l’arbitre Valeri (qui nous avait déjà couté le derby la saison passée), qui a nié deux penaltys assez évidents (faute de main et faute sur Matri) mais aussi sur les joueurs qui « oublient » à chaque fois ce que signifie porter le maillot de Milan. Entre les nombreux jeunes, les joueurs venant de petites équipes et l’absence de grands champions qui montrent l’exemple et transmettent les valeurs de Milan (Kakà aide à cela mais est trop seul), cette équipe n’a pas de personnalité. A commencer par celui qui devrait porter cette équipe mais qui a laissé son talent au vestiaire avec sa crête (il est probable qu’il se retient tellement au niveau comportemental qu’il en perd son football…) mais ne l’a malheureusement pas échangé avec quelques neurones et n’a pas oublié comment simuler stupidement. Sa sortie à la mi-temps est un message clair (il n’est pas intouchable) et a curieusement (ou pas) coïncidé avec la remontée momentanée de Milan.

Allegri fait le maximum mais l’équipe ne le suit pas. Soit parce qu’il ne sait pas la motiver (ça a toujours été sa plus grande lacune), soit parce que les joueurs ne sont pas réceptifs (et vu la mentalité et / ou intelligence de certains, il y a peu de doutes là dessus). Certainement un peu de deux. Mais si la société soutient autant l’entraineur c’est probablement car ils retiennent que le problème vient principalement des joueurs. Bref, un désastre qui démarre du mercato insuffisant et poursuivi par l’entraineur et les joueurs. Il y a des manquements à tous les niveaux.

Résultat? Un probable confinement prolongé à Milanello pour tenter de secouer encore une fois l’équipe, appelée à réagir immédiatement face à la Lazio (mercredi) et ensuite la Fiorentina, tous deux à San Siro avant le match retour face à Barcelone. Milan (et Allegri) n’a plus droit à l’erreur. Ce n’est pas concevable d’avoir une équipe qui tient tête au Barça pour ensuite encaisser trois buts à Parme alors qu’il y a un classement à remonter. Comme la saison passée, Allegri se retrouve sur un siège éjectable : ce Milan n’est certes pas construit pour remporter le Scudetto mais pas non plus pour être si loin de la zone Champions League. Si la situation ne change pas et que les dirigeants considèrent la saison comme totalement compromise, ils éjecteront Allegri pour au moins faire réagir l’équipe et sauver ce qui peut encore l’être. Face à une situation extrême, les remèdes ne pourront être que radicaux, même si le résultat n’est pas garanti… En attendant de savoir à quelle version de Milan on aura droite face à la Lazio et la Fiorentina, on ne peut qu’observer le classement avec colère et désespoir.