Pinkunoizu

Pinkunoizu

The Drop

(Full Time Hobby / Pias)

Derrière le nom de Pinkunoizu, se cache un quatuor danois qui n’a pas froid aux yeux. Avec leur deuxième album The Drop, Pinkunoizu propose un album en forme de voyage stellaire à travers l’histoire de la musique de ces quarante dernières années, psychédélique, electro, krautrock, pop, rock, expérimental… mélangeant le tout avec une science qui fait mouche. Leur musique aime prendre de l’altitude et dérouler ses mélodies sur la longueur, appuyées par des rythmiques métronomiques dessinant des tapis de velours sur lesquels les guitares peuvent s’étirer et tresser de longues litanies aux montées noise explosives, à l’image de l’épique Necromancer, dont les 10 minutes d’envolée astrale aux contours kraut prog sont à tomber par terre. Enregistré en partie dans le quartier anarcho-utopique de Copenhague, Christiania, The Drop est habité par cette liberté de ton que l’on retrouve dans ce bout de ville isolé du reste du monde, avec ses propres règles et sa propre autonomie. Une musique libertaire qui puise son essence sur ces terres de permissivité, enrubanné par le souffle amusé et émerveillé de l’enfance qui habille et façonne les échappées belles de ces danois en roue libre, au savoir faire merveilleux et à l’audace totalement maitrisée. Pinkunoizu brouille les pistes sur Moped, avec ses phrases scandées héritées d’un post punk danseur sur lesquelles se balance une cohorte de guitares noisy et de batteries syncopées, chaussant des skis dotés de crampons pour escalader des pistes d’acier corrosifs sur The Swollen Map, invitant un blues primitif à fricoter du coté d’un 22 Pistepirkko en tenue de comonaute, Pyromancer, défiant Jon Blues Explosion sur Tin Can Valley en mode hilly billy gonflé aux champis, finissant leur traversée musicale en mode folk pastoral à coups d’arpèges éthérés, avec le somptueux Down In The Liverpool Stream. Pinkunoizu ou l’art de défier les genres en mode glouton. Très fortement recommandé.

Roland Torres

Site : www.pinkunoizu.com