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De l’égalité des sexes dans l’industrie musicale moderne

Publié le 30 octobre 2013 par Artetmanieres @ArtetManieres

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Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans les fans Miley Cyrus ne peuvent pas connaître… Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais j’ai l’impression que l’industrie musicale nous prend de plus en plus pour des demeurés. Un peu comme si le spectateur/téléchargeur-de-mp3 moyen n’attendait que l’autorisation des maisons de disque pour libérer le gros con de sexiste qui sommeille en lui !

Le théorème de Salerno

Popularisé à la fin des années 80 par la prestation clipesque remarquée de sa théoricienne Sabrina (elle n’a pas changé la petite ! Ah si, elle a trouvé des soutien-gorges à sa taille), la loi de Salerno veut que le nombre de syllabes des paroles d’une chanson soit inversement proportionnel à la surface couverte de son corps. Vous n’avez rien compris ? Et ben en gros, Barbara mettait des robes longues et Alizée des mini-shorts ! C’est plus clair là ? Les garçons aussi ont eu le début de leur période dénudée. Ne me dites pas que quand les 2Be3 (qu’on voit ici légèrement vêtus) ont enlevé leurs chemises sur le plateau de Jacques Martin, ça ne vous a pas fait des trucs. Même plus tôt, Carlos chantait « tout nu et tout bronzé », mais heureusement pour nous, il ne joignait pas le geste à la parole. Nagui, dans Taratata -paix à son âme-, au moins il nous sortait des chanteurs et des chanteuses habillés. Chiants mais habillés ! Pourtant, vue l’heure de programmation, ils auraient largement pu passer en mode classé X. Ça aurait fait décoller les audiences de Tonton Pflimlin et il n’aurait jamais pensé à arrêter l’émission.  Maintenant, les filles commencent même à avoir d’aussi mauvaises manières que les garçons. Nabilla, elle serait prête à se battre avec n’importe qui qui aurait un QI plus élevé qu’elle (ça commence à faire du monde ça !) alors qu’elle ne chante même pas encore. Edith Piaf, ça c’était une femme de classe. Ce n’est pas elle qui aurait fait venir un jeune compositeur d’origine arménienne à 3h du mat pour lui refuser une chanson. Faut dire que la voix de chèvre atteinte de parkinson d’Aznavour au milieu de la nuit, on peut comprendre que ça énerve !

La FNAC prochain partenaire des hots d’or

La situation semble s’être plutôt dégradée à partir du moment où les nouvelles chanteuses ont dû d’abord passer 3 mois dans un château à se faire mater sous la douche par la France entière avant d’envisager de faire carrière. Bordel, c’est une école quand même ! Quand je pense qu’on m’a collé une ordonnance de mise à distance de tout établissement scolaire pour une petite sortie nu sous mon imper beige ! C’est comme pour les gentilles chanteuses de notre enfance. Il n’aurait pas fallu qu’elles grandissent. Miley Cyrus, tant qu’elle se faisait des couettes* pour le compte de Mickey, c’était encore regardable par les enfants. Maintenant, même Will Smith, qui vient quand même de Philadelphie comme Rocky IV, est obligé de se cacher les yeux. et on le comprend

;)
  En France, les évènements musicaux n’échappent pas à la règle. Lors de la grand messe d’une radio panthère – l’animal pas le motif – la robe de Shy’m avait fait sensation et alors engendré un net regain d’intérêt pour son talent musical. Je ne suis pas sûr que si on avait glissé, à l’aide d’un chausse-pied, la silhouette sculpturale d’Adèle ou de Susan Boyle dans un rouleau de fil étirable taille 36, on aurait eu autant de succès auprès des photographes de la soirée et des magazines people.

Le plafond de vair

On a un peu l’impression que toutes les jeunes chanteuses sont victimes du syndrome de Cendrillon. Ah ça, tant qu’on fait la belle en prime time, ça chante, ça danse et ça minaude devant le prince grec Nikos 1er dit « l’autobronzé ». Mais dès que minuit sonne, ou plutôt 5h30 du mat’, on n’est plus au temps des princesses quand même, ça redescend sur terre et ça finit en gala sur le parking du super U de St-Sulpice-et-Cameyrac**. Dès l’école, certaines traînent déjà des passifs plutôt lourds. Tal par exemple. La pauvre petite se paie un prénom qui n’a pas dû lui rapporter que des trucs chouettes pendant l’adolescence, quand les blagues de récré sont sorties du niveau Carambar mais pas encore rentrées dans l’univers fin et délicat de votre serviteur. Rien que pour les « monsieur et madame », le filon agitateur de zygomatiques préféré de mon fils de 5 ans, les déclinaisons sont infinies. Monsieur et Madame « Erreduneconne » ont une fille. Ou encore Monsieur et Madame « Laconfiture » ont deux enfants…Samuel et Tal ! Il n’y a bien que dans les clips de rap qu’on n’habille pas les chanteuses comme des mannequins de vitrine pendant les soldes, nues avec juste un bandeau en papier fluo qui préserve l’intimité. Dans les clips de rap, on respecte la femme. On ne fait pas d’elle un objet sexuel. On ne veut que son bonheur ! Donc on la laisse inviter ses copines pour un promenade au parc avec des messieurs qui ont de jolies dents en or. Elle peut utiliser le Ruinard comme lait coprorel si elle en a envie. On lui propose un véhicule élégant et discret comme un Hummer rose ou une Honda CRV revisitée par Pimp my Ride, avec des sièges en vraie fourrure de léopard de synthèse. Et si elle se sent plus à l’aise dans un combi-short en vinyle noir légèrement ajouré aux tétons (là je ne vous ai pas mis de photos pour laisser du boulot à votre imagination), et bien on la laisse exprimer sa soif de liberté…et pis c’est tout !

Il y a quand même encore quelques exceptions à l’égalité hommes-femmes dans la musique d’aujourd’hui. On n’a toujours pas trouvé de chanteur pour enfiler une burka et faire un duo avec Diams.

Gabriel de Calomnie

Bonus : alors, comme vous êtes mignons comme des petits chats albinos, je vous offre deux immanquables de la lutte contre le sexisme (et la connerie) en vidéo.

#track1 : une version « filles » de Blurred Lines vraiment superbe qui nous vient du pays des moutons, des fougères argentées et des gros rugbymen qui font peur. Comme je sais que certains se feront la réflexion, je coupe court à toute rumeur. Non ! le petit musculeux du clip, ce n’est pas moi (même si la ressemblance est frappante je l’avoue)

#track2 : la campagne « It’s your fault » 12ème degré contre le viol en Inde par le génial collectif All India Bakchod

* Sinon, nous avec des couettes, on a Laam ! C’est bien aussi…

** Bon techniquement, Cendrillon n’a jamais mis les pieds sur le parking du-dit Super U, mais à la fin du conte, elle s’en colle quand même pour au moins 60 ans de lessives et de repassage pour que mOnsieur le prince soit toujours aussi élégant !



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