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Au revoir là-haut

Publié le 01 novembre 2013 par Pralinerie @Pralinerie
Pierre Lemaître signe un très bon roman sur les profiteurs de guerre.  Albert Maillard n'a pas de bol. La guerre se termine mais le lieutenant d'Aulnay-Pradelle veut en découdre une dernière fois avec les allemands et faire bouger de quelques mètres la ligne de démarcation. C'est le truc bête de mourir à quelques jours de l'armistice !  Ce roman commence avec la fin de la Première Guerre mondiale mais se poursuit jusque 1920. Il présente des personnages revenus des tranchés avec des atouts très différents. D'Aulnay-Pradelle monte de grandes entreprises et des escroqueries plus vastes encore autour des cimetières de poilus. Ses soldats rentrent chez eux défigurés, blessés, sans le sou et sans emploi. Très vite, la nation oublie ceux qui ont combattu pour elle. Sur ce contraste, le roman peut débuter et les projets autour des monuments aux morts, des ossuaires et des cercueils se monter.

Guerre-mondiale

Arman, Home sweet home, Centre Georges Pompidou

C'est un livre qu'on a du mal à laisser de côté pour retourner bosser. On a envie de voir jusqu'où iront les personnages : cynisme, avarice ou vol, aucun protagoniste ne rachète l'autre. Le sujet est passionnant (et visiblement, inspiré de faits réels) mais c'est le style qui emporte l'adhésion. Le narrateur omniscient ne manque pas d'humour et d'à-propos. Il joue avec son lecteur. Les personnages sont croqués avec justesse. Tout est savoureux : le rythme, la gouaille et les situations. Un roman étonnant, qui fonctionne sur le rebondissement, et qui ne trahit pas l'esprit des années 1920 : on ressent cet abandon de l'Etat envers ses soldats, cette méfiance des gens de l'arrière envers le poilu, leur répugnance pour ces hommes amputés et défigurés, choqués physiquement et moralement. Comme si seuls les morts comptaient.  Du même auteur, j'ai moins aimé Robe de marié

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