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Les leçons de "la France en face"

Publié le 05 novembre 2013 par Despasperdus

Il arrive parfois que la télévision de service public remplisse sa mission. Hier soir, j'ai regardé une conserve, La France en face, un excellent documentaire diffusé lundi 28 octobre.

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Synopsis du documentaire :

« Comment vit-on à Saint-Dizier en Haute- Marne ? Mieux qu’à Neuves-Maisons en Meurthe-et-Moselle ? Ou moins bien qu’à Villaines-la-Juhel en Mayenne ? Vaut-il mieux être paysan en Languedoc- Roussillon ou soudeur à Saint-Nazaire ? Ces quelques territoires qu’a priori tout oppose ont pourtant un point commun : la fragilité sociale. 60 % de la population vivent dans cette France, dont on ne parle jamais, à l’écart de la mondialisation. Comparés à Paris ou Montpellier, c’est le jour et la nuit. Les 25 grandes métropoles françaises rassemblent, elles, 40 % de la population. Ici vivent la plupart des cadres, des techniciens spécialisés et l’essentiel des immigrés. Deux France pour un même pays ! Plus qu’un gouffre, c’est une fracture qui explique l’hypertension que nous ressentons tous. Grâce aux travaux des chercheurs en géographie sociale, économie et histoire contemporaine, Jean- Robert Viallet est parti un an sur les routes de France. Le tableau qu’il dresse redessine la géographie sociale de la France. »

Sur la base d'études démographiques, d'enquêtes et d'interviews se dessine le vrai visage d'une France coupée en deux. Une population de cadres qui vit dans les grandes métropoles, et celle de la ruralité et du péri-urbain qui subit le chômage ou les temps partiels sous-payés.

C'est la France de la mondialisation après 30 années de politiques néo-libérales, avec des territoires qui concentrent l'essentiel de l'activité économique, et d'autres qui ne cessent de perdre leurs activités industrielles et leurs services publics. Elle se caractérise par la disparition des classes moyennes déclassées et la présence d'une importante classe populaire, fragilisée socialement et ignorée par les partis gouvernementaux qui ne s'intéressent à elles que par intermittence.

Enfin, c'est une France marginalisée qui ne se reconnaît plus dans le clivage gauche-droite et qui s'abstient ou vote Front National.

Mais plutôt que de paraphraser cet excellent documentaire, je vous encourage à le regarder.

J'en suis ressorti très pessimiste au regard de la politique du gouvernement Ayrault et de l'état actuel du Front de gauche, seule force politique à même à la fois d'éviter l'arrivée du FN au pouvoir et d'apporter les réponses pour mettre un terme au gâchis économique, social et écologique des politiques néo-libérales.

Pessimiste parce que le cartel du Front de gauche est englué dans des divisions et des logiques d'appareils qui sont étrangères aux préoccupations des classes populaires, alors que le Front national a le vent en poupe, s'implantant même dans d'anciens bastions ouvriers.

Pessimiste parce que je ne suis pas persuadé que la stratégie front contre front, qui repose essentiellement sur le dénigrement du FN, puisse avoir quelque influence sur le vote des classes populaires. Il me semble que le FDG se condamne à la marginalité politique tant qu'il ne reformulera pas son discours politique. En d'autres termes, le FDG devrait se réapproprier des thèmes traditionnellement de gauche qui sont dévoyés par le FN : la souveraineté populaire (sortir de l'UE qui détruit toutes les conquêtes du mouvement ouvrier) et le protectionnisme (social et écologique).


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