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Pitchfork music festival paris 2013 | le report à-la pitchfork

Publié le 06 novembre 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

On avait raté sa première édition (en s’en mordant les doigts), on avait été à la deuxième et on vous l’avait racontée en évitant d’écrire ce-mot-si-galvaudé-pour-parler-des-gens-qui-portent-la-barbe, nous étions ce week-end à la troisième édition du Pitchfork Music Festival Paris (aka #P4kParis pour les twittos et autres intimes), déclinaison européenne du festival américain lancé par le webzine musical le plus influent de la Terre en 2006. Les bons (et les mauvais) lecteurs de Pitchfork le connaissent notamment pour les notes qu’ils donnent aux albums, dont la décimale semble résulter d’une méthode de calcul scientifique parfois un peu aléatoire, ainsi que pour le label BNM (pour «Best New Music») qu’ils apposent aux meilleurs albums.

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Across The Days n’est pas et ne sera jamais Pitchfork, mais il est évident que trois jours durant, nous avons pris un malin plaisir à nous imaginer en Ryan Schreiber (fondateur du site à la fourche) en écrivant sur nos petits carnets, tant et si bien qu’on s’est pris au jeu, et avons commencé à mettre des virgules fantaisistes aux concerts vus dans La Grande Halle de La Villette. Let’s go.

Day one : du swag et du cool.

Only Real : 6.8

Un Anglais roux et amateur de bobs monte sur scène à Pitchfork. Non, ce n’est pas King Krule, mais bien Only Real, coqueluche indé 2013 (il en faut toujours une), qui fait le job, enchaîne ses morceaux, repensés pour le live, avec une mignonnerie indéniable. On sent parfois un peu trop le calcul et le manque de naturel, mais on ne boude pas notre plaisir.

Iceage : 3.2

Déjà subis à la Route du Rock, ils reviennent, toujours aussi patauds et désagréables. On passe notre chemin pour acheter des tokens, fausse monnaie locale qui permet l’achat de pintes qui coûtent autant qu’un Maxi Best Of et qu’on achète avec du vrai argent.

Blood Orange : 8.2 / Best New Music

Premièrement, Devonté Hynes est l’homme le plus swag du monde (sachez qu’on utilise les mots qu’on veut). Deuxièmement, c’est l’homme derrière Blood Orange, cette pop teintée de r’n'b qui pourrait passer sur les pires ondes FM si elle n’était pas produite avec autant de finesse et jouée avec autant de classe. Quand le concert commence a capella avec Everything Is Embarrassing (composée pour Sky Ferreira) et se clôt par une fin dantesque et extatique, on se prend pas une claque mais une bonne petite tape sexy sur nos fessiers qui bootyshakent avec entrain.

No Age : 4.3

On remercie ici les organisateurs du festival de programmer deux groupes qui jouent fort et dont le nom finit en « age » sur la même scène à même pas une heure d’intervalle, et on guette le premier qui les confondra. Si on a pas trop de mal à faire la différence, on apprécie guère plus No Age qu’Iceage. Mélodies absentes et grand-guignolisme à faire pâlir Bouglione et Pinder (un déguisement de squelette, vraiment ?), on se sent un peu pris pour des cons.

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Mac « look how cool I am » DeMarco ©Ton Spray

Mac DeMarco : 6.6

Incarnation humaine du mot «cool» et adulescent un peu cliché (Mac aime bien la bière, les filles, le rock, les cigarettes et le skate) à la démarche de glandeur, il faut reconnaître au beau gosse son charisme et sa déconne facile. Plus difficile en revanche du lui reconnaître un vrai sens du show et un réel talent de composition. On repassera dans quelques années voir ce que ça donne, mais d’ici là on vous le laisse, c’est un peu fatiguant.

Savages : 6.4

Après avoir raté les wild girls plusieurs fois, on chope au vol leur dernière date française de l’année. Là où ça répond aux attentes, c’est que c’est aussi noir et gras qu’espéré. Le problème c’est que ça finit par être un peu lisse et parfois même carrément plat, et on repart presque sur une déception.

Mount Kimbie 8.5 / Best New Music

Un peu décevant à son début pour finir par être complètement hallucinant au bout d’une demi-heure, le Mount Kimbie est belle et bien une montagne : il faut gravir les premiers denivelés avec acharnement pour finir par apercevoir le panorama. Et quel panorama ! Hypnotique de bout en bout, fascinant dans sa construction, c’est seulement plus tard, avec le recul nécessaire qu’on applaudit. Your Took Your Time, doivent-ils penser s’ils nous lisent (on en doute).

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Darkside ©Tom Spray

Darkside : 7.6

Le moment attendu fébrilement toute la journée arrive enfin : Nicolas Jaar et moi sommes dans la même salle, qu’importe que Dave Harrington soit sur scène (et me tourne le dos) et qu’on soit entourés de milliers de personnes. C’est notre heure. Le visuel minimaliste mais imposant me plaît déjà, cependant j’attendais le duo au tournant, et si les doux morceaux de Psychic font battre mon cœur, je suis un peu peiné quand Jaar force mon cœur à battre en faisant résonner la grande halle à grands coups de basses amenées avec un peu trop de facilité. Le plaisir coupable, donc, n’est pas le plus beau de tous ; il reste du plaisir et la guitare de Dave ainsi que les basses de Nicolas résonneront plus fort et plus longtemps dans nos souvenirs que sous les arcades de La Villette.

The Haxan Cloak : 5.9

On a entendu dans le public un injuste mais clair «c’est chiant mais expérimental, Darkside c’était juste chiant», et The Haxan Cloak n’est en effet pas le dernier venu quand il s’agit de faire des expériences. Comme par exemple «jusqu’à quelle fréquence est-ce que les murs de la Halle résistent à nos basses ?» (heureusement pour nous, l’expérience a été interrompue par un semblant de mélodie). Moqueurs nous sommes, mais fascinés nous fûmes face à ce set abrupt et inégal.

The Knife : 0..o

La rédaction d’Across The Days refuse de couvrir ce cours de fitness sous acides car n’encourage pas la consommation de substances illicites ni les concerts en play-back.
En vous remerciant de votre compréhension.

Day two : un (petit) fantôme et des spectres (d’artistes annulés)

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Petit Fantôme : 10.0 / Best New Music

À peine plus de cinq mois qu’on se repasse Stave en boucle, cette fascinante mixtape nous habite comme un fantôme habite un manoir hanté, elle dort en chacun de nous, tapie dans notre cœur, et on vit avec. Cinq mois plus tard, nous voilà à découvrir Pierre et son band bordelais sur scène. Monstrueux d’assurance tout en étant incroyablement touchant, on sentait nos larmes au coin de l’oeil de Peio a Teahupoo. S’il y avait un set à retenir de ce festival, Petit Fantôme se tiendrait seul sur le podium, occupant la première place et laissant les autres concurrents se battre pour n’arriver que loin derrière.

Deafheaven : 5.8

Difficile de passer du petit nuage bordelais à la hargne américaine. Tous habillés en noir et chanteur ganté, le deaf metal (facile, on sait) de Deafheaven nous fait enfoncer nos premiers bouchons d’oreille du week-end. Interloqués par les cris et les saluts nazis pas tout à fait dissimulés, surpris par les instrumentations, on est attentifs, mais on voit bien qu’il y a là quelque chose qui se passe. On a pas tout à fait percé le mystère et on est pas sûrs d’être fan, mais on est toujours curieux.

Wall Of Death : 4.1

Ariel Pink ayant annulé, les Parisiens ont répondu à l’appel pour le remplacer au pied levé. On boude à cause de l’absence d’Ariel, alors on ne regarde que de loin ce set vu deux mois plus tôt à Rock en Seine et qui ne nous séduit pas beaucoup plus.

Warpaint : 7.4

C’est la première fois qu’on les voit alors qu’on se revoit encore écouter The Fool en boucle. Alors pour cette première, on se réjouit d’autant plus d’avoir le droit d’écouter de morceaux issu de Warpaint, le deuxième album prévu pour janvier 2014. Noires, belles, justes : les chansons s’enchaînent et nous prennent par la main. On finit par se lasser un peu, mais on prend du plaisir, et c’est bien ça qui compte.

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Colin « belle teub » Stetson ©Tom Spray

Colin Stetson : 6.3

Après avoir halluciné devant la performance du Montréalais aux #Trans2011, le retrouver ici dans cette halle immense laisse un goût étrange et un peu amer. S’il maîtrise toujours aussi bien sa technique du souffle continu dans son saxophone basse, il semble ici perdu, et son live perd de sa capacité de fascination.

Junip : 7.1

Oui, ils sont beaux et délicats, ils nous l’avaient montré à la #RDR2013, même. Mais là, ils veulent frapper plus fort pour éviter «l’effet Stetson» (lire juste au-dessus), et l’ensemble perd de son charme. On admire, mais difficile de ne pas repartir un peu déçu.

Jagwar Ma : 8.6 / Best New Music

Madchester revit à Paris le temps d’une heure de sourires, de sautillements, de bras levés et de toutes les autres marques possibles de la réjouissance. On pense (évidemment) aux Happy Mondays, mais on pense surtout à faire la fête, avec un groupe heureux d’être là et qui ne s’en cache pas. Comment marquer les mémoires des Pitchforkers ? En s’amusant, et Jagwar Ma l’a bien compris. Tout le monde repart rempli de bonheur se chercher une pinte à sept euros.

Connan Mockasin : 5.0

Pas facile pour le remplaçant de Deerhunter de convaincre après la fête qui a retourné nos neurones. Pas réellement déplaisant, le set semble pourtant ne jamais décoller. Pas un seul réel instant de folie dans un set où ils auraient pu être nombreux. Tant pis, on écoutera Caramel chez nous sous la couette et ce sera encore mieux.

Danny Brown : 4.20

«I’m fucking high… Let’s smoke !» tente-t-il face à une foule de vapoteurs circonspects. Le son absolument dégueulasse (à croire que les ingés son ne travaillent pas les jours fériés) n’aidant pas à laisser les indie lovers se laisser convaincre par le pourtant très intéressant hip-hop de l’Américain, c’est entouré de haussements de sourcils et d’épaules qu’on essaie d’apprécier le show. Peine perdue, on retrouvera Danny ailleurs, en meilleure forme, avec un meilleur son.

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Danny « Picole » Brown ©Tom Spray

Disclosure : 6.8

Avant l’intro sur F For U qui précède When The Fire Starts To Burn, on a surtout eu droit à un inter-plateau d’anthologie, finalement bien plus appréciable que ce live qu’on commence à connaître par cœur (cinquième fois qu’on croise leur route en un an, et on ne leur a pourtant pas vraiment couru après). À l’auteur de cette sélection irrésistible, on tire notre chapeau, quant au duo anglais, on aimerait simplement qu’ils se renouvellent un peu. En attendant, on danse joyeusement.

Day three : douze heures de fête et un peu de sieste

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Empress Of, lil’ sista ©Tonje Thilesen

Empress Of : 8.0 / Best New Music

Il faut croire que Pitchfork réserve ses meilleurs sets aux premiers arrivés, tant les premières notes qui emplissent la halle font chaque jour partie des plus mémorables. Empress Of ne déroge donc pas à la règle, à peine plus d’un an après ses premières colorminutes diffusées en ligne (des « morceaux » uploadés sur YouTube d’environ une minute dont l’image n’est qu’une couleur différente à chaque fois) : vraie ampleur pop, chansons bourrées d’idées, charisme hallucinant. Timide, la chanteuse emporte la palme du coeur, toute mignonne à minauder entre chaque chanson, ne sachant vraiment quoi dire, quoi faire. On aimerait bien qu’elle soit notre petite sœur, regarder la télé avec elle le soir en mangeant des pizzas.

Pegase : 7.3

Le Nantais, toujours accompagné de ses fidèles et excellents musiciens, livre une fois de plus un set dans les nuages, là-haut, très haut. On se prend à rêver d’être un cheval ailé, nous aussi. Là-haut, on chanterait Ladybug toute la nuit et on serait heureux. En attendant, collés à la barrière, on saisit les regards complices et on se réjouit des nouveaux morceaux, sourire aux lèvres.

Majical Cloudz : 5.9

Probablement habité par des forces obscures (la drogue), le chanteur est à côté de la plaque comme on l’a rarement vu, incapable de lire sa setlist (ou peut-être n’en avaient-ils pas préparé ?), n’ayant aucune idée de la durée du set ni même où il en est. Restent quelques morceaux de grâce remplis de basses qui font vibrer toute l’armature de la halle. Pas grand chose à retenir de plus, malheureusement.

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Sky « comedown » Ferreira ©Tonje Thilesen

Sky Ferreira : 6.5

Elle aussi ravagée par la drogue (on l’a en tout cas aperçue la veille ravagée par des pilules magiques), elle monte sur scène dissimulée par une perruque noire (qu’elle finira par abandonner en fin de set) et de grandes lunettes aux montures blanches, demande à baisser les lumières, tente vainement de comprendre ce que le public lui hurle… Manifestement pas dans le concert, elle le maintient difficilement à bout de bras avec des interprétations qui, à défaut de rendre justice aux morceaux, rendent le concert intéressant pour son personnage de pop star destroy. Espérons simplement qu’elle ne meure pas à 27 ans.

Youth Lagoon : 7.2

Trevor est mignon, Trevor est gentil, Trevor est fascinant. Trevor est le gendre idéal. De ses pop songs sensibles, on retiendra surtout l’atmosphère du public attentif, et il faut le dire, conquis d’avance. Parce que si son album est sans doute un des plus beaux de l’année, la transposition live ne se fait pas forcément à son avantage…à l’exception de cette version longue Dropla, sublime.

Baths : 5.8

Face à face, le duo déroute nos oreilles quand il déroule son set parfois à la limite de l’expérimental. Là où l’album était captivant, on fait face à un live décevant, et clairement en deçà des possibilités, bien dommage.

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« Yay » La Tengo ©Tom Spray

Omar Souleyman : 8.9 / Best New Music

Quel chanteur de mariage peut se vanter de faire produire son album par Four Tet ? Il y a quelques mois, la réponse aurait été «personne», mais Omar Souleyman est passé par là. Dabke music à fond la caisse, le papy syrien ne semble pas en grande forme, tout perdu sur cette immense scène et face à un public extatique à l’idée de bouger son boule sur Wenu Wenu. Il ne comprend rien à ce qu’il se passe devant lui, son acolyte aux claviers non plus, mais tout ce qu’on voit nous c’est une foule délirante qui fait vraiment la fête pour la première fois du week-end. La claque inattendue mais tant espérée a bel et bien eu lieu.

Yo La Tengo : 6.5

Dur dur pour ces autres papys moins amateurs de fête de passer après le tsunami Omar, et si on approuve les douces mélodies qui emplissent nos oreilles, nos yeux ont du mal à accrocher à l’absence totale de show, encore moins aux arbres en contre-plaqué qui servent de décor et auraient plus leur place dans une cour de récréation pour maternelles.

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Panda « d4rk » Bear ©Tonje Thilesen

Panda Bear : 7

Si d’aucuns considèrent 7 comme le chiffre parfait, il désigne ici un set brouillon mais plaisant. Tout du long, on essaie de s’accrocher, saisissant au vol des perches lancées au public qui réussit à suivre le panda dans son voyage psyché. On finit par échouer, fatigués d’avoir sans cesse à courir après ce mangeur de bambou, mais on a compris un petit bout de ce qu’il se passait dans son cerveau bordélique, et c’est déjà pas mal.

Hot Chip : 7.7

On est venus faire la fête avec les Anglais, et ils ont mis un peu de temps avant de nous laisser rentrer : ils commencent avec un son plat et pas spécialement d’envie, mais finissent en fête extraordinaire. Inviter Yo La Tengo pour reprendre Pale Blue Eyes ne fut qu’un bonus à la gigantesque party qui avait lieu dans mon cerveau.

Glass Candy : 4.9

On veut continuer sur cette lancée avec Johnny Jewel et sa comparse pailletée, mais il semblerait qu’on ait plutôt droit à un set d’eurodance revisitée pour faire plaisir au public de 2013. On y retrouve des bouts de Kavinsky, des morceaux de The Knife, et des paillettes de Crystal Fighters, dans une bouillie difficilement audible. Ouch.

Todd Terje : 9.4 / Best New Music

L’amour, la joie, l’extase, le bonheur. Todd, ou plutôt God(d) Terje est un grand, très grand, et il le prouve une fois de plus avec une sélection acérée, dansante et ô combien jouissive. De l’intro sur Rocket Number 9 de Zombie Zombie (on aurait aimé voir la tête d’Etienne Jaumet, présent dans la salle) à ce Love Is In The Air en plein milieu du set, chaque seconde du mix était parfaite et la communion habitait chaque danseur devenu soudainement amoureux du beau moustachu.

A-Trak

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(voir ici)

On vous laisse établir un top 5 supposément représentatif de notre avis, sachez que ce qu’on a préféré c’était avant tout faire la fête avec les copains croisés ici et là. L’an dernier, nous étions rentrés un peu déçus mais avec une grande hâte de revenir voir ce que Pitchfork avait dans le ventre. Cette fois-ci, nous rentrons tristes que ce soit fini, ce qui est forcément bon signe. L’an prochain, on aimerait voir une résidence de Todd Terje, qui curaterait les afters et ferait un set all night long le samedi; dans nos rêves les plus fous, tout du moins. On a encore un an pour en rêver.


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