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pourquoi du crowdfunding ?

Publié le 08 novembre 2013 par Phiip

On m'a posé plusieurs fois la question depuis le lancement de notre campagne de crowdfunding : mais qu'est-ce que vous avez besoin d'argent chez lapin et pourquoi aller embêter les gens avec ça, enfin ? Et puis cette histoire de crowdfunding, c'est quand même super-louche...

Lapin a toujours été gratuit, mais lapin ne coûte pas tout à fait rien. Il faut un serveur, enfin deux pour être très précis, de la bande passante et énormément de volontaires : animateurs, traducteurs, informaticiens. Si tout le monde travaille gratuitement, c'est aussi dans la mesure de leurs moyens, et là, on a atteint une limite. Lapin est visité par 7 000 à 10000 personnes par jour pour un nombre de pages vues allant de 50 000 à... 150 000 par jour les jours de pic. Le crash récent de la librairie nous a aussi montré certaines limites de nos petits bricolages.

lapin  au bureau

S'il faut moderniser lapin, comment on fait ? On pourrait le faire seuls, sur la base du volontariat. On pourrait faire sans les sous. Mais si Elfi et Etienne font ça sur leur temps libre, on en a en fait pour plusieurs années... Pour concentrer nos effort en un moment précis, il faut mieux. Elfi étant aussi un informaticien pro du libre, si on le paye, il peut consacrer du vrai temps de travail dessus et on boucle tout en trois à six mois. Pour le design, c'est plus simple : vu le temps et l'énergie nécessaire, on doit forcément passer par une mission rémunérée. Jane, notre graphiste, a beaucoup donné pour l'autre version de Lapin, les éditions lapin, il est temps de lui renvoyer l’ascenseur. Et elle non plus ne peut pas travailler gratuitement à cette échelle.

Mais si on doit payer, d'où viendront les sous ? Phiip et les Lapin originaux ont investi pas mal dans les serveurs successifs, payé les hébergements nécessaires. Ayant beaucoup donné, on se tourne un peu vers vous. Vous connaissez lapin, accès gratuit sans prise de tête comme on a toujours dit. Un site fondé sur l'entraide et la collaboration, le partage de l'huile de coude. Mettons que tous les dix ans, il faille balancer quelques pépettes pour le maintenir au top, et que vous, nos lecteurs soyez mis à contribution pour cela. Ça ne semble pas si absurde, si ?

On est loin des modèles de la "bande dessinée numérique" où on vous vend des albums scannés et animés à la hâche, loin des Apple Store ou du Google Play. Si on doit comparer ça à un modèle, c'est plus Wikipédia, qui est gratuit tout le temps, mais de temps en temps, ceux qui ont des sous en donnent, même pas beaucoup et c'est reparti pour un tour ! C'est quand même autre chose que d’acheter une encyclopédie statique. Ou une bande dessinée papier. C'est de l'économie collaborative. Les sous signifient un meilleur site, plus de séries traduites (et le projet secret, n'oublions pas le projet secret !!!)

Ah ouais, on devrait en faire notre slogan. Lapin, le wikipédia de la bande dessinée. Ça jette, hein ?

Et je ne parle même pas des régies publicitaires. On est souvent contactés et démarché chez lapin pour signer avec telle ou telle régie. Mais quel rapport entre Lapin et des banques, des assurances, des voitures ? Qui veut des pubs animées, des pop-up, des pop-under, des slide forward ou fuck backwards ? Personne.

hourra !

Avec le crowdfunding, on sait d'où vient l'argent, où il va. On sait qu'on donne 8% à Kisskissbankbank, mais après c'est fini. Personne ne va surveiller nos activités, nous expliquer que les bites, là, ça a fait grogner les Assurances Mémé qui exigent qu'on se calme. Pas de banque qui va dire que ce modèle n'est pas sérieux. Pas de subvention à demander à des organismes publics qui ne captent RIEN à l'internet (et quand je dis rien, je suis gentil). En donnant quelques sous, vous participez à la vie de Lapin, c'est aussi simple que ça, c'est comme donner des heures de traduction, c'est comme quand Elfi m'aide à gérer la newslettre, c'est comme quand Hervé relis et corrige nos fautes, c'est comme quand Jim fabrique un serveur avec des bouts de ficelles ou quand Bubble's règle les paramètres de la librairie. Ça semble toujours fumeux de parler "d'économie collaborative". Je ne pense sincèrement pas que ça le soit. Cette économie permet de faire émerger des projets qui sortent des canons acceptés par les financeurs classiques et surtout qui sortent du carcan de leurs contraintes.

Et je pense que Lapin s'y inscrit parfaitement. Et que pour ça, ça vaut le coup de filer des pépettes sur KisskissBankbank.

ourse de ménage


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