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Trail World Tour, Via Francigena, étape 30: quand la foulée se délie. ..

Publié le 13 novembre 2013 par Sylvainbazin

Le sommeil me guette lorsque j'entame ma rédaction,  ce soir, dans l'hosteria municipale de Orio Lita où monsieur le maire,  en personne, nous a offert l'hospitalité en contactant spontanément Stefano. Alors pour revenir sur cette dense et belle journée,  avant de retrouver Morphee, je vais commencer par la fin.
C'est donc, , maire de la commune d'Orio Lita, où je repasserai demain sur le chemin car je me suis arrêté à une quinzaine de kilomètres de là comme c'était prévu mais avec ma voiture suiveuse je peux désormais facilement moduler, qui nous a très gentiment accueilli Stefano et moi ce soir,  après une étape de 55 kilometres. Nous avons ensuite dîné bien agréablement dans le petit et bon restaurant de la petite ville dont la mairie, splendide, est aménagé dans un ancien corps de ferme typique de la Lombardie. Sarah, une jeune femme dynamique qui travaille pour l'association européenne de la Via Francigena,  s'est joint à nous et les discussions étaient interessantes. Décidément ici, il semble qu'il y ait une réelle stimulation pour ce chemin. Le nombre de pèlerins,  432 cette année sont passés à Orio Lita, semble d'ailleurs l'attester.
Mais j'ai tout de même parcouru encore aujourd'hui un bon bout de chemin avant cette belle soirée. Nous repartons vers 8h45 de . Il ne fait que quatre degrés et je pars donc un peu emmitouflé,  doudoune sur les épaules. Mais je vais vite me réchauffer. J'ai changé de chaussures,  Stefano m'en a prêté une paire,  encore en très bon état.  Ces Mizuno feront d'excellentes remplaçantes à mes Jack Wolfskin solides mais tout de même éculées par ce voyahe et les 1500 kilomètres déjà parcourus.
Je sens d emblee la différence. J'avais terriblement mal aux mollets et aux genou hier, je ne ressens presque plus rien aujourd'hui. Dans une campagne assez plate mais pas du tout monotone, je cours en souplesse. Petites foulées,  mais qui me font avancer tout de même à un bon rythme le long d'un canal d'irrigation à sec en ce moment, ce n'est pas l'époque pour le riz cultivé ici. Je suis presque surpris par ces sensations bien meilleures que celles que je craignais.
A chaque croisement ou presque, je retrouve Stefano et son appareil photo.  Comme les couleurs et le ciel sont moins beaux aujourd'hui, il a sorti son fish eye pour varier les points de vue.
Je rejoins les bords de la large rivière Ticino. Plus qu'à suivre le bord jusqu'à Pavia et son pont couvert. C'est agréable.  Je déroule et profite de cette gentille nature fluviale, surprend un cormoran, croise un pêcheur.
A Pavia, nous avons rendez-vous. Madame l assesseur au tourisme nous attend et a même organisé un point presse: cinq journalistes sont là.  Stefano et moi répondons aux questions, prenons la pose pour quelques clichés. La télévision locale me fzit aussi l'honneur d'une petite interview. Dans mon italien pas scolaire (je ne l'ai jamais étudié) mais approximatif, ça doit être assez rigolo.
Ensuite,  nous rencontrons donc l assesseurs qui nous reçoit très aimablement et nous dit sa vision sur le développement possible de cette Via Francigena. Pour elle, une initiative comme la mienne ne peut qu'être porteuse pour un chemin qui appelle d'autres pratiques que celles des pèlerins les plus classiques, tout en respectant,  et c'est je pense mon cas, l'histoire et la "sensibilité" de ce grand itinéraire historique et culturel européen.
Nous déjeunons ensuite de nos sandwichs avec Stefano avant de repartir dans les rues de Pavia. Il est un peu moins de 14h et il me reste 25 kilomètres à parcourir pour gagner Santa Christina mais comme les jambes ont aujourd'hui décidé d'aller vite, je pense y parvenir avant le coucher du soleil.
Les petites routes et les chemins au sol régulier se prêtent bien à la course et je suis étonné de pouvoir courir de plus en plus vite. Les sensations sont bonnes. Le paysage de la calme campagne de Lombardie défilent,  de campanile en campanile. Mes pensees sont assez positives aussi. Je me sens bien dans le paysage. Mon ombre passe au dessus d'un champ de blé.  Je longe à nouveau un canal.
Certes, je repense aussi à ce qui fait que ma vie n'est pas une réussite complète. Aux femmes qui m'ont fait croire à l'amour alors que ce n'était qu'une vague distraction, pour elles. A tout le mal que cela m'a fait et que j'ai du mal, aussi, à oublier. Mais je vais oublier sans doute de ne pas tomber amoureux ces prochaines années,  quitte à être encore plus malheureux de ne pouvoir faire naître ce sentiment là dans le coeur d'une femme. Mais bon,  aujourd'hui je cours dans les champs et je me sens à ma place.
Tellement même qu'à cinq kilomètres du but je me sens presque euphorique. Ma foulée se délie et je suis quand même à 12 km/h... mais je me calme. Stefano m'ouvre la route jusqu'à un chemin trop embourbé pour la voiture, je termine tranquillement,  en profitant d'un pas de flânerie des derniers rayons de soleil pour gagner l'église. Je monte dans la voiture. Mes jambes sont tout de même fatiguée, mais c'était une belle journée. De bonnes vibrations que j'espère tant garder jusqu'à Rome!


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