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NEURO et OBÉSITÉ: Quoi de neuf dans notre relation à la nourriture? – Neuroscience 2013

Publié le 15 novembre 2013 par Santelog @santelog

Ce que nous donnons à notre corps façonne aussi notre cerveau, pour le meilleur ou pour le pire, ce sont les experts de la Réunion annuelle Neuroscience 2013, qui le disent et nous propose ce point sur les découvertes saillantes concernant l’impact de l’alimentation sur le fonctionnement du cerveau et vice et versa. Nouveau traitement de la boulimie, association entre consommation de cannabis et obésité, liens entre l’activité cérébrale et les troubles alimentaires, autant de nouvelles connaissances pour décrypter notre relation à la nourriture et lutter contre la suralimentation et l’épidémie d’obésité.

Des millions de personnes dans le monde souffrent de troubles de l’alimentation tels que l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie boulimique, principale cause de l’obésité. Ces nouvelles données sont donc primordiales pour comprendre la façon dont les circuits neuronaux de la récompense et de la maîtrise de soi peuvent jouer un rôle dans la suralimentation et l’épidémie d’obésité, prévenir le risque accru et développer de nouvelles stratégies pour ces maladies à la fois psychiatriques et chroniques. Quelle est la passerelle entre le cerveau et l’obésité ? Le modèle de la dépendance, connu pour d’autres substances, peut-il être appliqué à la nourriture et aux troubles du comportement alimentaires ?

Plusieurs études, présentées à Neuroscience apportent de toutes nouvelles conclusions :

·   Sur l’impact du régime alimentaire sur le cerveau, des chercheurs démontrent,

-   qu’un régime à base de viande rouge et d’aliments transformés durant une période de 3 ans seulement est lié à un déclin cognitif chez les personnes âgées,

-   que consommer des sucreries ou un repas riche en graisses déclenche une série d’événements qui comprend la libération d’insuline et la suppression de dopamine, le tout réduisant notre intérêt pour d’autres aliments ou ce qui évoque l’alimentation dans notre environnement.

·   Sur l’impact du cerveau sur l’obésité, d’autres chercheurs suggèrent que l’usage du cannabis a des effets sur le poids corporel de la descendance et sur plusieurs générations.

·   Sur le plan biologique, la sérotonine, l’ » hormone de l’humeur  » est impliquée dans l’hyperphagie boulimique. Des rats plus impulsifs ont tendance à consommer plus de calories et «  avec frénésie  ». Les résultats de cette étude suggèrent un déséquilibre dans le système de la sérotonine du cerveau.

·   Sur le plan des thérapies : La stimulation magnétique ciblée du cerveau révèle son efficacité à réduire les symptômes de troubles du comportement alimentaire sévères, dont les crises de boulimie.

NEURO et OBÉSITÉ: Quoi de neuf dans notre relation à la nourriture? – Neuroscience 2013
Habitudes alimentaires et déclin cognitif : Cette recherche australienne menée sur 527 personnes, suggère qu’une large part des aliments couramment consommés dans un régime alimentaire occidental est associée à un risque accru de déclin cognitif. Sont tout particulièrement visées, les viandes rouges et transformées, les produits à base de matière grasse laitière, les chips, les céréales raffinées, les pommes de terre, les sucreries et les sauces. L’étude confirme aussi que le régime méditerranéen est bien associé à un moindre déclin dans la fonction exécutive. Des conclusions qui peuvent contribuer, selon leurs auteurs, à lutter contre la prévalence croissance de la maladie d’Alzheimer.

Aliments gras et sucrés, circuit de la récompense court-circuité :

Cette étude de laboratoire, canadienne, publiée également dans la revue Nature Neuroscience met accent sur le rôle de l’insuline. La consommation de nourriture riche en graisses ou sucrée entraîne des niveaux insuline élevés qui entraînent une inhibition de la libération de glutamate sur les neurones dopaminergiques appelée «  dépression  » qui affaiblit de manière sélective des synapses spécifiques et réduit la production de données par les neurones affectés. A tel point que lorsque l’insuline est injectée dans le cerveau de souris, les souris ne vont même plus vers la source de nourriture et ne sont plus capables d’anticiper pour s’alimenter. En décryptant le mécanisme cellulaire sous-jacent qui explique, qu’après un bon repas, nous ne sommes plus sensibles «  à l’appel de la nourriture  » permettent de mieux comprendre les effets de l’insuline sur le circuit de la récompense en cas d’hyper-insulinémie ou d’obésité.

Cannabis, l’effet «  obésité  » sur plusieurs générations :

Le principal composant psychoactif du cannabis, le Δ9 -tétrahydrocannabinol (THC), montre un effet prolongé tard dans la vie comme une conséquence de l’exposition prénatale ou à l’adolescence et peut contribuer au développement d’anomalies comportementales sur plusieurs générations, selon cette étude du Mont Sinaï à New York, menée sur l’animal. L’exposition au THC parental de la progéniture modifie le système de récompense, accroît l’anxiété et les comportements compulsifs et apparaît associée à une augmentation du poids corporel. Cette recherche suggère ainsi que l’exposition au THC via l’usage parental pourrait induire des modifications épigénétiques entraînant un dérèglement métabolique, héréditaire. De plus l’étude confirme, au-delà de ces effets «  héréditaires  » que l’usage du cannabis influe directement sur le comportement de son consommateur, sur son métabolisme et sur son poids corporel.

.

L’association boulimie et impulsivité est démontrée avec cette étude sur l’animal de l’Université du Texas, qui conclut à la responsabilité, pour ces deux troubles, d’un déséquilibre dans le système de la sérotonine du cerveau. L’étude montre que le niveau d’impulsivité dans le comportement peut prédire l’ampleur des crises de boulimie, en particulier vis-à-vis d’aliments riches en sucre et en graisses. Les 2 comportements d’impulsivité et d’hyperphagie boulimique sont médiés au niveau moléculaire par le système de la sérotonine du cerveau. Les conclusions suggèrent l’opportunité de médicaments ciblant le système de la sérotonine du cerveau pour «  corriger  » ces deux types de troubles.

La stimulation magnétique magnétique transcrânienne répétitive (SMTr), une nouvelle thérapie non invasive basée sur de puissantes impulsions magnétiques ciblées pour stimuler certaines régions du cerveau connues pour être impliquées (du cortex préfrontal), semble aider certains patients souffrant de troubles de l’alimentation graves impliquant des crises de boulimie. L’étude, menée sur 20 patients, présentée par des chercheurs de l’Université de Toronto conclue à une amélioration significative des symptômes chez près de la moitié des participants, et chez un patient sur 3, la thérapie permet une réduction de 80 à 100% des crises. L’amélioration de l’activité dans la zone du cerveau ciblée contribue à aider les patients à maîtriser leurs pulsions, à soulager leurs symptômes de dépression et d’anxiété. C’est donc une nouvelle thérapie prometteuse pour certains types de patients, détectables par imagerie, souffrant de troubles alimentaires.

Vous êtes ce que vous mangez, résume un expert de l’Université de Californie, Los Angeles, le Pr Fernando Gomez- Pinilla. On ne peut séparer les bienfaits nutritionnels pour le corps de l’alimentation, de ceux de l’esprit.

Source: Neuroscience 2013 OUR RELATIONSHIP WITH FOOD: WHAT DRIVES US TO EAT AND NEW INSIGHTS INTO EATING DISORDERS (Visuel© Tijana – Fotolia.com)

NEURO et OBÉSITÉ: Quoi de neuf dans notre relation à la nourriture? – Neuroscience 2013
Lire aussi : OBÉSITÉ et ADDICTION: La nourriture en est-elle vraiment une?

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