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Mettre fin à l’esclavagisme de la prostitution par les réseaux mafieux tout en réglementant la prostitution librement consentie

Publié le 17 novembre 2013 par Jeanlucromero

Le débat sur la prostitution ressemble à celui sur la drogue. C’est d’abord un débat idéologique et moralisant avant d’être un débat pragmatique.
Depuis des années, la pénalisation de la prostitution est le fil conducteur de la France qu’elle que soit la majorité au pouvoir.
Un monde merveilleux sans drogues et sans prostitution nous promettent les abolitionnistes de tout poil.
Sûrs d’eux, ils promettent qu’avec des lois très répressives, ces deux problèmes seront définitivement résolus. Un monde sans drogues, un monde sans prostitution. Qui n’adhérerait pas à un tel slogan ?
En y réfléchissant objectivement, chacun sait que cela n’est pas réalisable. Et au fond, est-ce même souhaitable pour la prostitution ?
En globalisant et résumant la prostitution à l’esclavagisme de femmes contraintes – on ne parle jamais des gigolos d’ailleurs ! - par des réseaux mafieux à vendre leur corps, on tente de donner mauvaise conscience à celles et à ceux qui soutiennent les demandes des représentant(e)s des prostitué(e)s libres et volontaires.
Car tout le monde partage l’idée qu’il faut s’attaquer sans fléchir contre les réseaux mafieux qui exploitent des femmes souvent mineures. Cet esclavagisme est immonde et tout doit être fait pour le combattre.
Mais, à côté, ces femmes et ces hommes qui ont choisi librement de vendre leurs charmes ne seraient-ils toutes et tous que des victimes ?
Ainsi, il serait temps d’oublier le moralisme d’antan et un certain féminisme puritain. Mettre tous les moyens pour démanteler les réseaux de prostitution, oui. Pénaliser travailleurs du sexe et clients, non !
Chacun sait bien que la prostitution continuera mais dans une telle clandestinité qu’elle va, comme avec les lois de 2001, 2002 et 2003, fragiliser essentiellement les femmes qui exercent librement cette activité sans démanteler les réseaux esclavagistes.
Le sort des prostitués et de leurs clients semble être scellé en France. Droite et gauche voteront des deux mains ce texte. Parmi les votants, il y aura à n’en pas douter des « élus-clients », qui se tairont.
Car, en ces temps de grand moralisme, essayer de dire que la seule politique qui vaille est la réglementation est un excellent moyen de se faire bannir par les ligues de vertu.
Dommage, car ce débat mérite mieux que les solutions simplistes, moralistes et surtout illusoires et inefficaces.


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