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Au maroc, les français sont-ils des escrocs ? (Episode 2)

Publié le 07 mai 2008 par Caryl

Les premiers m'ont menacé " d'abandon de lecture ", les suivants m'ont presque insultés en me reprochant de ne pas tenir mes promesses et les derniers ont cru que j'étais mort ! Alors voici la suite de mon article....plutôt attendue compte tenu des mails et commentaires que j'ai pu recevoir.

Pour votre information, le premier épisode de ce " feuilleton " s'est hissé dans le top 3 des articles les plus lus de mon blog ! Impressionnant (et navrant ?) d'autant plus que l'analyse a même fait apparaître que certains sont arrivés sur le site en tapant les mots clés " escrocs français maroc " ! Ce qui veut dire qu'il y a une vraie inquiétude de la part des investisseurs, j'irais même jusqu'à dire une tendance voire une " mode " de l'escroquerie....très révélateur ! A ma décharge donc, ma fébrilité à vous pondre un article dans la digne lignée du précédent m'a donc un peu angoissé, vous le comprendrez aisément.

Revenons donc à notre Marcel bien aimé....

Après son premier chèque remis en " mains propres " (expression totalement inadaptée), la fine équipe de bâtisseurs a préféré recevoir la contre-partie en espèce pour pouvoir engager les premiers travaux. Normal et puis c'est tellement plus facile d'échapper aux impôts comme cela. Marcel, confiant (entre compatriotes on ne le serait pas moins), après avoir remis l'enveloppe, a demandé à ce qu'on détruise le chèque (on parle tout de même de plus de 100 000 Dirhams).

Le gros chien, le plus compétent de l'équipe rappelez-vous, et certainement en charge de la comptabilité, avait dû croiser les pattes le jour de cette transaction...

Notre ami est donc rentré dans sa France natale rassuré d'avoir confié son argent à de tels cabots français. Il avait tellement entendu parler d'arnaques au Maroc qu'au moins là, il pouvait dormir sur ses 2 oreilles : " C'est fou des chiens aussi intelligents et architectes en plus " se disait-il avant de rêver à sa future maison.

Après 6 mois de gros oeuvre, 3 mois de finitions, 12 emails accompagnés des photos de suivi de chantier (dans un tout petit format), et surtout 3 envois d'espèces, Marcel allait enfin pouvoir découvrir le lieu de ses rêves. Avec les derniers 7000 Dirhams qu'il restait à payer en poche, retenant son souffle, il est entré...

...une catastrophe !

Peintures criardes qui débordent partout (classique ici, je pardonne), menuiseries déplorables, amas de câbles dans les compteurs électriques, matériaux d'occasion (quincailleries, bejmat, compresseurs pour alimenter les étages...etc), plomberie défoncée, ouvriers ayant élu domicile dans les chambres et surtout des puits de lumière comme des passoires (à Essaouira, vaut mieux éviter)....bref, une horreur et je fais court dans la description.

Le vieil Archi tecte nul, accompagnée de sa collaboratrice/fiancée/chef de chantier en talons aiguilles, ravis de présenter leur chef d'oeuvre ont été étonnés de la réaction de ce pauvre Marcel au bord du vomissement.

" Ah oui, c'est vrai, effectivement, je pense qu'on est plus fort en gros oeuvre qu'en finition " lui ont-ils rétorqué pour le soutenir dans cette épreuve....

Bien entendu, révolté et accablé, Marcel a utilisé son ultime moyen de pression pour tenter de faire face au plus urgent. " Bande d'enfoirés, vous n'aurez vos derniers 7000 Dirhams que lorsque vous aurez au moins colmaté les trous dans la protection des puits de lumière ! "

3 mois plus tard et toujours aucun travaux réalisé, email du fils de p. :

" Salut Marcel, N'ayant toujours pas reçu ton dernier règlement de 7000 Dirhams,
j'ai encaissé le chèque de 100 000 (que mon chien avait conservé sous sa patte) et qui m'est revenu impayé. Si tu ne me remets pas cette somme la semaine prochaine, je porterais plainte auprès du procureur de la république. Bien entendu, à réception je te remettrai ton cahier de chantier te permettant d'obtenir ton permis d'habiter.
Signé : Le maître chanteur d'Essaouira (enfin presque). "

Larmes essuyées, Marcel a préféré payer et mettre en vente sa maison 2 fois moins chère qu'elle lui a coûté. Porter l'affaire devant les tribunaux marocains lui aurait sans doute épuisé le reste de ses économies.

Alors qu'en pensez-vous chers lecteurs, c'est pas une belle équipe d'escrocs ça. Je vous invite donc à être extrêmement vigilants d'autant plus que ce couple à trois sévit toujours à Essaouira.

A bon entendeur...

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