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Un bordel pour tous

Publié le 17 novembre 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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Sans cirer gare, le projet de pénalisation des clients de la prostitution vient de nouveau frapper à la porte de nos parlementaires. En voulant bien faire, tout porte à croire que le Parti socialiste va de nouveau se mettre des bâtons dans les roues puisque de prime abord ce projet de loi ressemble à une coquille vide. Les arguments inconsistants s’entrechoquent et buttent face à une jurisprudence contradictoire. Ainsi, la sociologue Nathalie Heinich nous explique que les trois arguments mis en avant sont la dignité, le traumatisme psychique et la marchandisation du corps. Les trois piliers se laissent démonter assez allégrement.

La dignité – chez les Rougemont – s’oppose aux libertés individuelles. La prostitution des mineurs est déjà pénalisée en France et l’état actuel des choses ne permet pas de contrevenir aux libertés individuelles.

Si le projet de loi va à l’encontre de cet argument, il invoquera certainement le traumatisme psychique engendré par la prostitution ne permettant plus à la personne de discerner ce qui est bien pour elle de ce qui est mauvais. Donc, la police de l’inconscient évoquée par cette même sociologue aurait du fil à retordre. De plus aucun de ces deux arguments ne justifieraient une entrée en matière de la justice puisqu’ils concernent uniquement l’espace public. La jurisprudence du lancer de nains, (spectacle qui a été interdit pour atteinte à la dignité humaine alors qu’il se faisait avec l’accord des intéressés) concerne exclusivement l’espace public : ce qui est jugé attentatoire à la dignité dans le cas des nains, c’est la mise en spectacle (mais, dans l’intimité, ils peuvent faire ou se faire faire ce qu’ils veulent). La prostitution n’a pas vocation a s’exercer en public, bien au contraire. Elle ne concerne que deux adultes consentant ayant conclu un accord sordide argent contre sexe. 

Enfin, la seule jurisprudence concernant la marchandisation du corps est celle de la gestation pour autrui. Rien de similaire puisque de l’échange argent contre grossesse résulte en un troisième acteur qui est l’enfant. Les conséquences sur l’entourage de la mère porteuse, famille, enfants (si elle en a), nouveau parents etc… étant trop important et les affects si considérables que la GPA en a été interdite. Rien de tout cela dans la prostitution.

 Le manifeste des 343 salauds en hommage aux 343 salopes affirmant avoir avorté en 1971, nous a fait largement sourire. Frédéric Beigbeder y explique que « pénaliser les clients de prostituées revient à humilier des individus déjà frustrés, car ils n’ont pas accès à la merveilleuse jouissance promise par la publicité, le cinéma, les magazines et la télévision ». C’est vrai. Et pour être honnête avec vous, on l’a bien cherché ! En voyant un nibard à chaque pub pour le shampoing on imagine la frustration d’un mec qui imagine que faire l’amour aujourd’hui c’est baiser comme dans un porno. Et puis n’oublions pas que la prostitution ne touche pas que les femmes, mais aussi les hommes et les transsexuels. Ne revenons pas sur le fait que l’application pratique d’une telle loi est très périlleuse mais nous tenons absolument à être là lorsque la police coffrera une vieille et son escort boy tout en espérant que ce ne soit pas ta mère.

Ceux qu’il faudrait pendre par les couilles sont les patrons de réseaux mafieux et mettre au chaud dans des bordels ceux dont la vie est si misérable que, leur télé et du sexe tarifé deviennent leur seule et unique solution de survie. 


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