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De la taxe de promotion touristique.

Publié le 18 novembre 2013 par Fouzi53 @fouzi53
De la taxe de promotion touristique.

Le moins que l’on puisse dire est que le projet de la loi de finances 2014 n’a pas été propice pour le secteur du tourisme et cela confirme la rumeur qui disait que le Tourisme n’était hélas plus dans les priorités du gouvernement.

Le bon sens aurait voulu que les secteurs productifs puissent bénéficier de budgets conséquents afin de mener à bien les chantiers en cours et le tourisme est aujourd’hui un des rares secteurs à participer à l’équilibre de la balance commerciale du pays par le rapatriement de  devises effectué par ses acteurs. Cette bourde semble avoir été quelque peu rectifiée par le récent amendement proposé par le Ministre du Tourisme et qui instaure une taxe à compter du 1er avril 2014 pour la promotion du tourisme et l’appui au fonds de la cohésion sociale.

Depuis, les commentaires vont bon train sur la manière dont cette taxe sera perçue et utilisée et d’aucuns avancent que la priorité sera pour l’aérien sans pour autant préciser le comment du pourquoi de la chose.

Tout d’abord, on annonce que cette taxe serait prélevée sur les émissions des billets dans le cadre des liaisons aériennes à l’international, sans préciser les lieux des émissions de ces billets? S’il s’agit d’émissions au Maroc, ce qui semble être le cas, cela concerne uniquement les voyageurs nationaux et résidents qui seront de ce fait taxés lors de leurs déplacements à l’étranger, en gros les hommes d’affaires, les étudiants, les pèlerins ( Hadj&Omra) et quelques rares touristes nationaux qui prennent l’avion pendant leurs vacances. En principe les MRE émettent leurs billets au départ de leurs pays de résidence et ne seront pas redevables de cette taxe. Je n’ai pas les chiffres exacts du nombre de billets émis toutes compagnies régulières confondues, mais cela ne doit pas aller chercher trés loin. Il est bien entendu que les lowcost, à part Air Arabia, ne font pas d’émission au départ du Maroc ou très peu, vu la contrainte de vente par internet et par carte de crédit.

En définitive, cette taxe va toucher les nationaux et résidents pour subventionner le tourisme? Cette taxe n’aurait de sens que si elle est appliquée à tous passagers transitants par les aéroport nationaux, quelque soit le pays d’émission de leurs titres de transport et quelque soit la compagnie qui les transporte.

Cette taxe devrait également être appliquée à tous les passagers par voie maritime aux différents ports marocains : les croisiéristes, les caravaniers, les MRE et également les nationaux qui traversent le détroit chaque année pour des séjours plus ou moins long en Europe et plus spécialement en Espagne.

Enfin, pour compléter le tout, cette taxe devrait également être appliquée à Sebta et Melia pour pour tout passage hormis les frontaliers.

La taxe de promotion touristique est une initiative des professionnels du tourisme dans les années 80 pour donner à l’ONMT les moyens de faire la promotion. Il s’agissait à l’époque, de 1 dh par personne et par nuit tout établissements d’hébergement confondus à l’exclusion des campings.

Malheureusement, avec le temps, cette taxe a été utilisée pour le fonctionnement de l’office qui était devenu budgétivore avec une masse salariale incontrôlable et des frais de gestion faramineux.

Pour rappel, la FNT en décembre 2004, dans le cadre du renforcement du budget de l’ONMT, avait proposé de sortir l’assiette de la TPT du périmètre hôtelier et de la déplacer vers les titres de transports internationaux en l’augmentant de manière substantielle. Cette option n’a pas été retenue par le Ministre des Transports du moment, qui était en pleines tractations pour l’ouverture du ciel, et ne voyait pas d’un bon oeil le transfert de cette taxe des hôtels vers les compagnies aériennes et le plus frustrant est qu’il n’y a même pas eu débat sur cela.

Lors d’un conseil stratégique du Tourisme en Juillet 2005, la FNT est revenue à la charge, toujours dans le cadre de la refonte du budget de l’ONMT, avec une taxe unique entre 50 et 100 dh, payable par tous les touristes à la sortie des frontières à l’instar de ce qui se faisait dans certains pays comme Cuba, la République dominicaine, la Thaïlande ou la Malaisie. Cette nouvelle option aurait permis de faire évoluer la TPT de 55M à 560M en 2006. Malheureusement, il ne fut donné aucune suite à cette proposition.

Il a fallut attendre 2007 et toujours sur proposition des professionnels pour faire évoluer cette taxe et l’élargir à l’ensemble des établissements touristiques conformes à la loi 61/00 en établissant une fourchette comprise entre 15 dh et 1 dh, selon la catégorie et le classement de l’établissement.

En l’état, cette TPT est dans l’incapacité de répondre à la promotion du pays, bien qu’aujourd’hui tous les établissements s’en acquittent et sans budget additionnel de l’état, les objectifs de la vision 2020 seront réellement compromis.


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