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Minecraft, a story of Mojang, 2player production, 2012

Publié le 19 février 2013 par Fabrice @poirpom

Minecraft, a story of Mojang, 2player production, 2012

Dernier film du festival. Réservé à un public averti mais passionnant.

To mine: exploiter, extraire. To craft: fabriquer, élaborer.
Minecraft, chef d’oeuvre vidéoludique, c’est un bac à sable géant qui permet, à celui ou celle qui s’y risque, de faire (construire, bricoler) à peu près n’importe quoi dans un univers qui n’as pas de limites. S’il ou elle veut quelque chose, il ou elle devra le trouver. Le fabriquer. Tout est potentiellement disponible. Mais il faut tout se procurer. Il y a de la nourriture. Qu’il faudra faire cuire. Il faudra d’abord se fabriquer un four et trouver du combustible. Il est possible d’avoir une pioche, une pelle ou une hache. Mais il faudra d’abord trouver du bois pour le manche. De la pierre ou du fer pour le reste. Ces matériaux, il va falloir aller les chercher, les récupérer, les extraire. Les transformer, si besoin, avant de pouvoir les exploiter.
Sans parler des possibilités architecturales absolument folles. To mine: exploiter, extraire. To craft: fabriquer, élaborer. En réalité, Minecraft s’explique simplement avec les deux mots qui le composent. Minecraft, a story of Mojang se propose de passer du temps avec ceux qui sont à l’origine de ce truc qui semble con mais qui est un vrai putain de bonheur. C’est d’abord l’histoire de Markus “Notch” Persson, sympathique rondouillard suédois à l’origine de ce jeu vidéo. C’est l’histoire d’un mec écoeurant d’humilité, affligeant de simplicité. Puis c’est l’histoire de ceux qui l’ont rejoint dans l’aventure. Des potes en premier leiu puisd d’autres gueules ensuite.
C’est aussi l’histoire des joueurs, par millions. Des passionnés. De leur regard porté sur l’univers. Et il y a le regard porté par des professionnels de ce médium. Et pas des charlots: Peter Molyneux, à l’origine de Populous; Tim Schafer, co-créateur de la série des Monkey Island. Ces mecs, passionnés par ce qu’ils font - bidouiller des expériences qui fassent jubiler les joueurs - parlent avec intelligence et émotion de ce bijou-là. Chez Molyneux surtout, on sent à quel point le travail de Notch l’a secoué. l’a rappelé à l’ordre.
Avec toutes qui ces gueules qui bavardent, ce documentaire s’attarde sur une notion trop rarement évoquée dans le domaine vidéoludique: l’implication émotionnelle du joueur. Péter un High Score à Tetris. Libérer la princesse dans Mario. Éclater les cents niveaux de Lemmings. Terrasser un peuple dans Populous. Torcher Diablo en hardcore. Fabriquer une pioche, survivre la première nuit, casser la gueule à un creeper, se construire une maison. Dans Minecraft. Dans ce film, derrière cette histoire de succès mondial, il y a ces plaisirs. Cette forme de dialogue indirecte entre celles et ceux qui pondent du code au kilomètre et celles et ceux qui pressent le bouton Start. Celles et ceux qui ne jouent pas ne pourront jamais comprendre. Tant pis pour eux.

En savoir plus:
- Site officiel. Film disponible au téléchargement (en anglais, sous-titré en anglais) pour 8$ (soit 6€).
- Site du jeu
- Page Wikipedia


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