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Pudeur de femme

Publié le 21 novembre 2013 par Gentlemanw

Pourquoi devrais être comme les autres ?

Je ne suis pas comme les autres. Même adoslescente, j'avais envie d'être différente, d'être moi peut-être car je voyais bien quue mon corps changeait, que des questions bouillonnaient en moi. Je voulais être caméléon certains jours pour que l'on me foute la paix, mais d'autres jours, plus rares, j'aurai été être l'amoureuse de ce brun là-bas ou de ce jeune cousin roux chez une copine , aperç lors de cette soirée. En fait je n'en savais rien, je voulais pas être centrale mais j'avais les meilleures notes donc forcément des remarques, des jalouses, des envieuses, des clans que je ne connaissais pas, que je ne voulais pas connaître. Tout étéait compliqué.

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Et puis les parents qui divorcent, un mal pour un bien, une séparation, un père qui perd les pédales, une mère qui joue les divas ou encore une crise d'adolescence en étant quadra. Je ne savais plus où étaient les repères, car les adultes, ce statut que je voulais avoir à la place de celui d'enfant, finalement il avait l'air pourri aussi.

Mon corps, celui-là qui grandissait, qui changeait, que je refusais, avec mes premières règles, avec les garçons aussi, les filles aussi, enfin je ne savais pas. J'étais là et j'avais parfois l'impresion de voir passer des trains, la vie des autres sans jamais faire partie des jeux, des habitudes, des routines, des saisons. Je voualis être moi, j'ai grandi avec cette idée.

Bien sûr il y avait l'oncle, et prrain, subtil énergumène resté célibataire, qui ne comprenait rien à rien, mais avait toujours des conseils, enin plutôt des certitudes et des regards louches sur moi. Je haissais les week-ends avec ses visites interminables, ses mains pour "consoler" sa nièce en pleine crise d'ado. Beurk aujourd'hui encore !

Personne ne me voyait, je me rendait transparente, une fois de trop, l'hôpital, la vie bouleversée, et aucune envie de mourir, mais aucune envie d'être.

Mon pire ennemi était le miroir, mon image, celle de mes yeux, celle de mon corps, celle de moi, celle d'un décalage avec moi. Une autre peut-être !

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Mais j'ai grandi, pris des responsabilités, mes études en main, crié mes doutes, vu un psy, pleuré souvent. Un jour, je l'ai croisé, par hasard, un soir plutôt d'ailleurs, une soirée où je faisais tapisserie, où je voulais être là et puis un peu ailleurs. Un verre, pas d'alcool mais un cocktail et surtout un sourire. J'ai bafouillé, il a ri, pas pour se moquer, juste car lui aussi avait cette sensibilité, naturellement discret, intéressant, très intéressant même. Et une peau si douce.

Moi, en jean, en tee-shirt informe, sans mode, loin des copines en petites robes moulantes, mais avec mon charme de brunette, avec mon nez et mes yeux, ma langue, enfin je sais plus, j'ai craqué pour lui, enfin lui aussi. Pas de coup de foudre, je suis trop rationnelle pour cela, mais peut-être un lâcher prise. Une alchimie pour vous rassurer.

Moi, heureuse, sereine en train d'attendre ses sms, avec mes bouquins, ma couette, mon snood, ma singularité, ma vie de jeune femme, et ce sourire coincé là.

J'en vois une qui rigole, ma mère.

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Je ne lui dirais rien, de toute façon elle le sait déjà.

Nylonement


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