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Les Zeuropéens à Lille.

Publié le 08 mai 2008 par Dagrouik

En direct de lille, avec tout plein d'européistes qui parlent. Nous avons croisé Martin Hisch auquel nous n'avons pas répondu à son bonjour.

Nous sommes arrivés sous un très beau soleil, les lillois étant moins stressés que les parisiens, cela nous à permis de nous poser un peu au soleil et de déjeuner Luc Mandret et moi même avec Marc Vasseur. Les oreilles des éléphants PS ont du siffler tant nous sommes tombés d'accord sur tout: On méprise le militant qui devient plus compétent que l'élu. Les élus deviennent cumulards en terme de fonction et des postes occupés ( voir les nombre de vice présidents et premier vice-présidents dans les communautés urbaines) . La vraie révolution dans ce pays, ce sera d'interdire le cumul des mandats avec déchéance automatique du mandat en cours en cas d'élection à un autre.

Mais le but du déplacement à Lille était tout autre: Participer aux Rendez vous des Européens avec www.touteleurope.fr . Vous allez vous demander ce qu'un noniste allait faire dans ce truc ? Et bien soyez rassurés, je n'ai pas été déçu.

Rocard , l'Europe politique est morte !

Rocard parle : la construction européenne est un enjeu essentiel (pfff) L'Europe politique est morte, d'après lui "à 6 c'était difficile donc à 25 encore plus difficile avec la règle de l'unanimité". Le ratage est dans les textes initiaux , lié à l'entrée de la GB et mutation du capitalisme : A l"époque on avait une croissance a 5%, pas de crise financière. Cela a donc facilité l'idée d'une europe supra-nationale à 6. Rocard a totalement raison, sa liberté de parole peut choquer, mais il est dans le vrai: l'Europe à 27 n'est plus qu'un gigantesque tiroir-caisse. Pour lui tout est plus difficile depuis les années 90 . Rocard a tué tout le monde: il a sorti la vérité absolue. Les autres intervenants sont assommés. Il explique que la révolution intra-capitaliste en place en Europe va faire des ravages avec la crise financière, d'une toute autre dimension. les PECO vont se prendre ça dans la tronche, après avoir rêvé suite à la fin du communisme qui les a fait crever de faim. On les voit embrasser le libéralisme à pleine bouche actuellement. Il parle de la précarité qui s'étend à tout le continent, mot étranger aux autres intervenants. L'europe à servi d'alibi! Il cite le retour de la pauvreté de masse comme problème et alerte tout le monde sur ces menaces.

Geremek : Nous rappelle l'arrivée des PECO , nous raconte des vielles histoires soporifiques. Le décalage avec Rocard qui sonne le tocsin est assez déconcertant. C'est dommage par ce que Geremek est une figure historique, un Citoyen Polonais Francophone qui a lutté pour les libertés. Nous ne sommes cependant plus dans la célébration du passé, mais dans le présent. Cela lui semble étranger. Il nous ressort comme Hirsch le mythe de l'UE pacificatrice. Et non, ce n'est pas elle qui a empêché la guerre entre l'Est et l'Ouest, c'est l'équilibre de la terreur entre l'Otan et le Pacte de Varsovie avec risque de millions de morts en cas d'affrontement nucléaire à coup de missiles. La construction européenne n'a été possible que grâce au parapluie nucléaire de l'OTAN.

Martin Hirsch nous ressort l'histoire de la solidarité après la WWII : Il nous parle de son grand-père et de la mise en commun des richesses. Beau mensonge, les richesses n'ont pas été partagées. C'est l'alliance européenne du capitalisme qui est à la base des communautés de charbon et de l'acier. Il défend la culture du possible, du compromis qui n'est pas la compromission, cite jean monet : faire quelque chose plutôt qu'être quelqu'un. Mais pourtant il nous raconte sa vie et Emaüs, si ce n'est pas faire son auto-promotion qu'est ce donc alors ? Il est super content, on va pouvoir pétionner et faire rentrer des choses sociales dans l'UE. La honte ne l'étrangle pas: On va faire un forum européen, en effet il y a 16% de pauvres en Europe. Cela sera sans doute l'occasion à la bulle eurocrate de s'ouvrir, pour laisser entrer quelques bribes du monde extérieur avant de se refermer et de continuer comme si de rien n'était.

Cohn-Bendit s'est décommandé : Quel dommage nous voulions le questionner sur son projet de liste aux européennes de 2009 comportant Bové et les Verts. Voilà de quoi emmerder entre autres la gauche radicale qui fait GRRRR.

Certains ateliers étaient annoncés par des questions loufoques , sur-réalistes : Un thème était la culture européenne, notion irréelle s'il en est. Vous avez une idée de ce qu'est la culture européenne ? Voilà une piste : le flyer du truc parle de blockbusters européens inondant le monde. Drôle de conception de la culture transnationale, pour eux c'est singer les USA!

Les medias déconnectés de la réalité

C'est toujours de la faute des lecteurs, pas des journalistes. On l'a bien vu à l'occasion d'une question, sur le coté "binaire" du discours, avec le rappel de l'usage des mots "anti" ou "nationalistes" qu'on balance à la façe de ceux qui ont dit "Non" au TCE. Messieurs, les oui-ouistes, nous ne sommes pas anti-européens, nous avons dit "non" au modèle qui nous était proposé. Continuez à insulter notre intelligence collective et nous souhaiterons activement un NON au mini-TCE en Irlande. Et croyez moi, ce chemin n'est pas si éloigné.

Même en réponse à une question, un journaliste pro-européen comme il se définit va sortir le discours binaire dénoncée par celle qui posait la question!

Elites enfermées sur elles-même, elle proposent des opération de pure communication pour relancer l'idée européenne. L'un deux à même osé affirmer qu'avec une journée européenne, la France aurait voté OUI au TCE. On n'est en plein monde Bisnounours. Les mêmes vont pousser le coté neuneu jusqu'à se demander comment ils peuvent travailler ensemble au niveau européen. Il faut noter aussi le mode binaire : l'idée européenne est unique, c'est un peu comme TINA: On ne parle que d'une construction Européenne, le reste ce n'est pas possible. Ainsi si l'Irlande votait NON au traité de Lisbonne lors de son référendum, il n'y aura pas de plan B nous expliquera J-P Jouyet.

Une intervenante de l'atelier des médias nous précise que nous avons des héros européens, il suffit de regarder nos pièces d'euros. Je ne considère pas le roi des belges comme un héros, ni Marianne comme une héroïne. Cette béatitude peut paraître insupportable à vos yeux, elle l'a été à mes oreilles. La même nous a parlé de son CD pour enfants et expliqué benoîtement qu'il fallait convaincre les enfants du bien fondé de la construction européenne. J'appelle cela de l'embrigadement et ce quel que soit les options choisies. Je vous invite à lire ce qu'en a pensé Luc Mandret, mais ces médias étaient le pire ce qu'on fait en euro-béatitude. Aucun grand média français n'était présent: ni TF1, ni Le Monde ou Libération pour la presse écrite. Une journaliste du Figaro était présente et à discuté avec quelques blogeurs. Pourtant Arte, Euronews, le correspondant Europe du FT avaient fait l'effort de se déplacer pour intervenir. Et ce pour faire le procès des médias alternatifs ( les blogs et internet) comme étant responsables des non Français et Néerlandais. C'est gros comme un camion, mais ça reste un mensonge honteux. Doit on rappeler les éditoriaux honteux de certains médias français, remplis de mépris et donneurs de leçons ? Continuez ainsi messieurs les médiacrates et vous aurez mal au cul prochainement.

J-P Jouyet: langue de bois aux yeux bleus.

Nous étions invités à questionner J-P Jouyet. Luc, Marc et moi-même avions la même question à la bouche: Après la sortie de Rocard annonçant la mort de l'Europe Politique, quelle serait la réponse de J-P Jouyet? C'est Marc Vasseur qui a posé la question et moi qui ai enregistré la réponse pendant que Luc Mandret prenait des photos de J-P Jouyet. Pour l'instant vous n'avez que le son en pièce jointe à ce billet, et mon commentaire: Jouyet nous a fait de la belle langue de Bois, ce que dénonce Rocard c'est le manque d'idéal Politique de l'UE. L'absence d'intégration politique rendue impossible par l'arrivée de nations aux volontés centripètes. Pour lui le traité de Lisbonne permet de refaire de la politique en Europe. Comme langue de bois on ne fait pas mieux! Ca nous permet de nous concentrer sur la politique que ce soit le développement durable ou l'agriculture. SYNTAX ERROR! On ne parle par de Politique là, mais de politiques européennes et donc de projets. La nuance est de taille. Rocard dénonce l'absence de projet politique à moyen terme et JPJ nous parle de carottes et de pommes de terre. Ces sujets là sont importants, mais le problème c'est l'absence d'outils politiques démocratiques dans cette construction européenne.

Rama Yade jète un blogeur du blog2roubaix qui osait lui poser une question sur les quartiers. La miss refuse de parler de la mouise, elle est habituée aux palais de la République. Pourtant elle a été montrée comme modèle d'intégration par Sarkozy. Ca montre bien que ce n'est que du casting. La belle créature ne sert qu'a masquer le vide sidéral en terme de politique des droits de l'homme. Ce n'est qu'une belle potiche, très photogénique comme nous l'avons constaté.


Rama Yade m'a jeté !
envoyé par leblog2roubaix

Au final, c'était une expérience très intéressante : la bulle européenne s'est entre-ouverte et c'est tant mieux. Nous avons pu poser quelques questions, entendre la conformation d'horreurs médiatiques. J-P Jouyet s'est livré au jeu des questions des blogeurs dont des apprentis journalistes lillois. Rien d'étonnant donc à ce que leurs questions soient les mêmes que celles de leur grands frères. Il à montré une relative accessibilité, ce qui n'est pas le cas des autres: Darcos est arrivé en troupeau, filant droit et sans rater son objectif : le plateau TV, tout le reste était invisible à ses yeux.

Je suggère aux organisateurs de prévoir des panels d'intervenants moins euro-béats dans les prochaines sessions, sans aller jusqu'à inviter Melenchon, il est possible de panacher les panels pour les rendre moins monocolores.

J'attend que Luc Mandret se réveille et m'envoie les photos pour illustrer ce billet

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