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Le cinéma sous testostérone

Publié le 24 novembre 2013 par Unionstreet

A l’occasion de la sortie d’Evasion avec Sylvester Stallone et Arnold Shwarzenegger, revenons sur quelques bons gros films d’actions bien bourrins, devenus (parfois tristement) des incontournables du cinéma.
Souvent moqué, parfois décrié, plaisir caché et honteux pour certains, c’est pourtant un genre prolifique qui a donné naissance à une quantité extraordinaire de films cultes.

Evasion

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Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger se retrouvent dans ce film réalisé par Mikael Hâfström, plus connu pour avoir adapté la nouvelle 1408 de Stephen King au cinéma en 2007, qui avait laissé la critique plutôt mitigée.
Ray Breslin (Stallone) est ici chargé de tester l’efficacité des prisons. Mais une fois mis sous cellule, il est pris au piège dans une géôle d’un tout autre type. Il va donc devoir trouver un moyen de s’échapper. C’est là qu’il rencontre Emile Rottmayer (Schwarzenegger), avec qui il va s’allier pour tenter de s’évader.

La fureur du Dragon

Le cinéma sous testostérone

« Je vais t’arracher tes poils de torse. »

Premier film réalisé par Bruce Lee, La Fureur du Dragon raconte l’histoire de Tang Lung (Bruce Lee), un Hongkongais qui débarque à Rome pour aider la famille d’un ami, victime de harcèlement et de racket dans son restaurant.

Le film est loin d’être dénué de lacunes : plans flous, jeu d’acteur terrible, scénario lambda, bruitages grossiers à mourir de rire, costumes sortis tout droit d’un clip des YMCA… La Fureur du Dragon avait tout pour devenir le parfait exemple du nanar de référence.
Pourtant, si l’on s’intéresse de plus près au film, on voit comment Bruce Lee aborde (certes de manière simple) la question du héros solitaire, apatride. Tang Lung arrive seul à Rome, perdu, et il en repartira seul également. Ses qualités de combattants étant un de ses uniques moyens de s’exprimer.
De là des scènes de combats qui sont aujourd’hui incontournables (certaines ont d’ailleurs été ralenties dû au fait que les mouvements de Bruce Lee étaient trop rapides pour être vus de manière distincte). Le combat final avec le divin Chuck Norris dans le Colisée (en carton) suffit amplement à justifier le statut culte du film.

Probablement un des plus grands succès de Bruce Lee, La Fureur du Dragon fait aujourd’hui figure de référence lorsque l’on parle de films de combat et a acquis un énorme capital sympathie chez les cinéphiles.

Chasse à l’homme

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Comment parler de films d’action sans parler de John Woo?
Chasse à l’homme est le premier long-métrage américain du réalisateur Hongkongais. C’est d’ailleurs grâce à Jean-Claude Van Damme, acteur principal du film, que le metteur en scène s’exportera aux Etats-Unis dans les années 90.

Regard impénétrable, manteau noir et nuque longue, Jean-Claude Van Damme nous livre une interprétation pour le moins originale d’un ancien Marine US chargé d’aider une demoiselle à retrouver son père.
Scénario extrêmement simple, voir simpliste, musique bluegrass rock pour plaire au ‘ricains (Creedence Clearwater Revival plaît beaucoup aux réalisateurs de film d’actions : on les retrouvera dans les BO de Die Hard 4 et de The Expendables), John Woo s’amuse pourtant à prendre les classiques ultra-codifiés du film d’action US pour y ajouter ses propres touches. Il exagère et stylise tout et cela va de pair avec le jeu de Van Damme, ce qui donne un cachet unique au film.

Portés disparus 3

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De loin le plus gros nanar de cette sélection, devenu célèbre grâce à quelques répliques cultes, Portés Disparus 3 (qui n’a pourtant rien à voir avec Portés Disparus 1 et 2) nous conte l’histoire du colonel James Braddock (joué par Chuck Norris) qui, douze ans après la fin de la guerre du Vietnam, apprend que son épouse qu’il croyait morte lors de la chute de Saïgon est encore en vie et qu’elle a donné le jour à leur fils. Braddock retourne au Vietnam pour les retrouver mais ils se font finalement capturés par le grand méchant du film : le général Quoc.
Dire que Chuck Norris n’est pas un maître en matière d’interprétation à l’écran relève de l’euphémisme. Toujours impassible, il empêche tout sentiment d’empathie, si bien que l’on peut aisément regarder Portés Disparus 3 au second degré sans se soucier de sa trame (s’il y en a une) et ainsi profiter pleinement du caractère jubilatoire du film.

Ce film a le mérite de comporter la meilleure réplique du cinéma des années 80: Je mets les pieds où je veux, et c’est souvent dans la gueule.

Bloodsport

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Second film de cette théma avec JCVD, Bloodsport mérite que l’on s’y intéresse de par sa simple histoire.
Le film est sorti en 1988 directement en vidéo, sans sortir en salle. C’est en effet un long-métrage à petit budget, sans stars au générique (mais qui lancera la carrière de Van Damme), et dont la production fut chaotique : JCVD ne s’entendait pas avec le coordinateur des combats, le producteur voulait se retirer du film après avoir vu le premier montage… Mais c’est finalement Van Damme lui-même qui réussira à le convaincre de sortir le film en vidéo.
Seulement, Bloodsport a eu un tel succès, qu’à la demande de nombreux fans, le film est sorti en salle en 1988. Il s’est d’ailleurs classé numéro 1 en France.
Il est pourtant difficile aujourd’hui de ne pas rire devant les scènes de combats, qui ne rivalisent pas avec celles de Bruce Lee ou de Jackie Chan et qui ont extrêmement mal vieillies. On ne peut pas prendre Bloodsport au sérieux, et ce n’est d’ailleurs pas le but.
Le film est surtout l’occasion de voir un Jean-Claude Van Damme qui se donne à fond, du début à la fin, dans le rôle d’un jeune soldat américain venu à Hong-Kong participer au Kumité, un tournoi d’arts martiaux. Ce que l’on peut reprocher à Chuck Norris ou Steven Seagal ne tient pas pour JCVD. Il en fait clairement trop (voir le combat final, sur fond de musique techno, complètement hilarant), mais on ne peut qu’applaudir autant de discipline et d’investissement personnel.

Des dialogues vides de sens et à côté de la plaque, des combats fictifs, de la musique à vous faire vomir des oreilles, Bloodsport a tout du nanar “classique”. Mais le jeu de Jean-Claude Van Damme vient sublimer l’ensemble et donne une toute autre dimension à ce film culte des années 80.

Rumble in the Bronx

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Rumble in the Bronx est de loin l’un des plus mauvais films de Jackie Chan et pourtant un des plus impressionants. C’est aussi un de ses plus gros succès au box-office.
Le film raconte l’histoire d’un pauvre gars, Ah Keung (interprété par Jackie Chan) qui n’a rien demandé à personne et qui se retrouve malgré lui au coeur d’une guerre des gangs en plein milieu du Bronx. Scénario des plus basiques s’il en est, donc.
La particularité du film réside dans son montage. Le long-métrage a été de nombreuses fois retouchés et a subit un nombre incroyable de coupes, pour laisser la part belle aux combats. Ainsi, les cascades et les bastons s’enchaînent sans cesse, leur seul mérite étant de donner un côté dynamique au film.
L’atout de Rumble in the Bronx réside dans la virtuosité et la dangerosité des cascades qu’effectue lui-même Jackie Chan. C’est sur ce tournage qu’il réalise sa célèbre scène où il saute d’un pont sur un aéroglisseur, à l’issue de laquelle il se brisera la cheville. La scène sera d’ailleurs gardée au montage.
Quand vous savez que vous regardez un film sans scénario, il ne vous reste plus qu’à admirer les chorégraphies somptueuses et les combats impressionnants du film (à noter que Jackie Chan avait 40 ans lors du tournage en 1994). Rumble in the Bronx est un spectacle impressionant et divertissant, ni plus ni moins.

The Expendables

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The Expendables est probablement la définition même du film d’action bourré à la testostérone.
Stallone, Statham, Li, Dolph Lundgren, Mickey Rourke… Rejoints par Chuck Norris, Bruce Willis et Jean-Claude Van Damme dans le second opus. Voici donc le film d’action le plus assumé de ces dernières années. Scénario qui tient sur un timbre poste, acteurs ridiculement géniaux, scènes d’actions à hurler de rire et blagues potaches, The Expendables représente ce que le film d’action américain et patriote a de plus drôle et de plus jouissif.
Une scène est d’ailleurs symptomatique des films d’action profondément absurdes de ces dernières années : alors que la fine équipe est en train de détruire la moitié de l’Amérique du Sud à elle seule et qu’elle se retrouve finalement encerclée par l’ennemi, Terry Crews, le gros black de l’équipe, soulève un obus et hurle à Stallone « Qu’est-ce que je fais ?! » . Stallone de répondre, par une répartie somptueuse : « Lance-le très loin ! » . Crews s’exécute, et fait littéralement voler l’obus à une trentaine de mètres en direction des ennemis. Stallone n’a plus qu’à sortir un pistolet miniature et faire exploser l’ogive en plein vol. Magnifique.

A 11:08 pour les plus curieux

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