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Pourquoi je veux être végétarienne ?

Par Jeuneanecdotique
25 novembre 2013

Source: Externe

Je n'ai jamais douté de mon amour pour les animaux. Je les aime, les petits choubidous poilus. Chat, chien, lapin, mouton, perruche, poisson rouge, qu'importe, un animal est un animal. Je n'ai pas toujours logé tout le monde à la même enseigne. Malgré mon attachement à l'espèce animale, j'ai toujours volontairement fermé les yeux sur l'évidence : je mangeais de la viande, et la viande que je mangeais avait passé un sale quart d'heure pour que je puisse l'engloutir.

J'ai fini par me trouver un peu hypocrite. A dire que j'aimais les animaux pour ensuite manger de la viande à tous les repas, je me sentais pas très bien dans ma tête. Pas trop à l'aise, quoi. Il y a quelques mois, quand je me suis indignée contre la corrida, je me suis dit, dans les coulisses, que j'avais un sacré culot... Certes, la corrida utilise et torture des animaux pour le plaisir, l'amusement, l'animation. Mon excuse, c'est que manger de la viande, ce n'était pas pareil, parce que c'était pour me nourrir. Il s'avère que je me voilais un chouïa la face, parce que je me trouvais des excuses mais je n'y croyais pas. Je ne juge pas les gens qui mangent de la viande, la preuve, j'en mange encore ! C'est ce que j'ai ressenti MOI lorsque JE mangeais.

J'ai pris la décision de devenir "semi" végétarienne, avec pour but final de l'être complètement, bien sûr. Je ne me surestime pas, vous voyez, j'y vais petit à petit. N'allons pas brusquer la goinfre que je suis. En gros, j'ai décidé de faire un repas végétarien MINIMUM par jour. Si je n'ai pas mangé de viande le midi et que je n'en ressens pas l'envie le soir, ainsi soit-il, je ne vais pas me forcer, c'est encore mieux.

Bien entendu, ça implique de mettre le paquet sur les légumes, les fruits, les laitages (je ne vire pas encore vegan)(un jour peut-être)(noooon, je rigole), les féculents. Supprimer la viande de mes repas ne veut pas dire supprimer la moitié de ma ration alimentaire. Même si ma mère me regarde par dessus ses lunettes lorsque je lui dis ma résolution et qu'elle s'accorde à dire que ce sont des foutaises, que la viande c'est trop indispensable et que ça ne me fera pas maigrir (qui a parlé de maigrir, merde !!!)(parfois, je me dis que ma famille doit se sentir vachement mal dans sa peau, parce que je ne peux rien faire sans qu'on m'emmerde sur mon poids)("Tu as fait caca ? Ca ne te fera pas maigrir, tu sais"), j'ai pris ma décision.

Je ne dis que l'on devrait arrêter la consommation de viande. Chacun ses goûts. Chacun ses valeurs. Mais je trouve juste que la consommation de viande s'est banalisée à un rythme fou, et que la demande est trop immense par rapport aux besoins physiques que nous avons. On surconsomme la viande, et à cause de ça, les animaux sont traitées comme de vrais merdes pour pouvoir répondre à la demande des consommateurs. L'excuse "oui mais attends, on les engourdit avant, ils ne souffrent pas", ça ne me suffit plus. Ce n'est pas parce que j'anesthésie mon voisin et qu'il ne sent rien que je peux me permettre de l'enfermer dans une petite cage dans le noir, de lui tirer une balle dans la tête, de le démembrer, lui arracher la peau et ensuite le servir au souper à ma famille (vachement glauque dit comme ça). Ce serait immédiatement mis à la Une des faits divers et tout le monde dirait que je suis un monstre... Oui, mais pourquoi alors peut-on faire de même à des être vivants qui ressentent douleur et tristesse ?

J'ai toujours eu du mal à faire passer mes convictions avant mon plaisir culinaire. Ce n'est pas nouveau venant de moi, j'aime manger, j'aime les choses qui ont bon goût, j'aime faire plaisir à ma langue. J'étais un peu déchirée entre le steack hâché et l'image que j'avais de la vache, avec sa petite bouille, sa queue qui fouette les mouches et ses jolis tâches. J'ai fini par être dégoûtée et par ne plus pouvoir manger quoi que ce soit de saignant - ou juste qui puisse l'être. Cela me rappelait trop que ça avait été vivant, un jour. J'ai fini par me rediriger vers la viande blanche, donc. Mais la viande blanche reste de la viande (je n'ose pas trop imaginer les conditions de vie des poulets...), alors j'essaie aussi de la réduire, d'où ma résolution. Au fond, tout ce que je dis là, on peut s'en foutre comme de l'an 4000, c'est le droit de tous ! Mais c'est quelque chose qui m'a fait beaucoup réfléchir, et comme je suis contente d'avoir enfin fait passer le bien être de ces bêbêtes que j'aime avant le mien, je voulais en parler.

Le dernier point, c'est que j'ai toujours pensé, par contre, que cette préoccupation était vraiment une préoccupation de "riche". Qu'un SDF, si on lui donne une tranche de jambon, il est bien content, il s'en fout que le cochon ait été égorgé, et au fond il a pas tort parce qu'il ne va pas non plus se laisser mourir de faim et se priver du peu qu'on voudra bien lui donner. Pour se priver volontairement d'une nourriture rassasiante et facilement accessible, il faut en avoir les moyens et n'avoir rien d'autre à penser, pourrait-on se dire. Je suis prête à l'assumer finalement. Si j'ai les moyens de me soucier de ça, autant le faire... C'est con comme bonjour, mais c'est juste ça.

Voilà. Je ne me sens plus mal à l'aise vis-à-vis des animaux, et ça vaut bien de se priver régulièrement de viande. Ce qui se trouve dans mon assiette me donne plus confiance en moi-même, en ce que je crois, et ne vous inquiétez pas, quand je mange une assiette de frites avec des haricots, ou du riz avec des courgettes, je ne suis pas plus triste que ça. Il y a beaucoup de bonnes choses autre part que dans la chaire et le sang. Heureusement, j'ai envie de dire !


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