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Vote blanc : ni boycott ni abstention mais vrai choix politique!

Par Citoyenhmida

J’ai toujours considéré le vote comme porteur d’une double charge citoyenne. Il s’agit d’abord de l’exercice d’un droit qui fait de nous des citoyens responsables. Exercer ce droit en pleine conscience relève du notre devoir de citoyens.

C’est ainsi que je n’ai jamais compris les appels au boycott des différents référendums ou des diverses consultations  électorales.

Je comprends encore moins l’abstention pure et simple, qui constitue à mon sens une lâcheté  qui suppose le refus de la responsabilité citoyenne.

Tout en respectant telle ou telle prise de position, je trouve que ne pas “participer” contribue en quelque sorte à être complice, à laisser faire en détournant le regard et en se disant “je m’en  lave les mains”!

Dans de nombreux cas à travers le monde, les taux élevés des abstentions ou l’impact des appels au boycott (certes moins nombreux) ont souvent détourné le résultats des consultations vers des situations parfois catastrophiques.

Cependant, il peut advenir que le citoyen(ne) se trouve face à un  choix qui a toutes les apparences de la démocratie, mais qui en fin de compte, ne répond pas à ce qu’il est en droit d’attendre.

Dans ce cas, le citoyen qui veut voter ne trouve pas “chaussure à son pied”, pour parler trivialement!

Il ne lui reste plus alors  que ”voter blanc”!

Qu’est-ce donc que le “vote blanc”?

Voter “blanc” consiste pour un électeur

à PARTICIPER à l’opération électorale,

donc à ne pas boycotter et à ne pas s’abstenir,

et à exprimer son choix par

le DEPOT D’UN BULLETIN DEPOURVU DE NOM DE CANDIDAT.

L’électeur marque ainsi sa volonté de ne donner sa voix à aucun des candidats en lice

 car il considère qu’aucun ne répond à ses attentes ou à ses espoirs.

Voter blanc signifie un désir de changement du statu quo politique du pays, un rejet de l’offre politique existante et à la limite un ras-le-bol du citoyen face à l’incurie des politiques.

Dans un pays comme le nôtre où les partis politiques n’arrivent plus à mobiliser les populations et où les hommes politiques – toutes tendances confondues – ont démontré que une fois arrivés au pouvoir, ils n’ont plus pour objectif que la réalisation de leurs ambitions personnelles, la défection des électeurs s’exprime par une abstention  massive, qui finalement ne fait que perpétuer la situation.

Le vote blanc permettrait la mise en évidence par les chiffres du désir de changement et du rejet de l’offre politique!

Encore faut-il que ce vote blanc soit reconnu par la loi comme voix exprimée et prise en compte dans les résultats : ce qui nécessite la révision de la loi électorale par la reconnaissance du vote blanc et des conditions de son décompte.

Plusieurs pays, à travers le monde, donnent une existence légale au vote blanc : En Europe, l’Espagne, les Pays-Bas, pour toutes les consultations, la Suède pour les référendums,  en Amérique latine, le Brésil, la Colombie, l’Uruguay et le Pérou qui prévoit même l’annulation du scrutin si le vote blanc atteint les 2/3 des suffrages exprimés.

La France vient d’adopter en première lecture et, fait exceptionnel,  A L’UNANIMITE une proposition de loi déposée par les députés du Centre.  Mais les échéances électorales municipales  imminentes  ne seront pas encore concernées par ce texte : la majorité actuelle craindrait l’expression trop nette d’un franc désaveu de sa politique.

Pour ceux qui comme moi avons régulièrement voté pour l’un ou l’autre des partis en compétition, chacun de nous selon ses convictions, sa philosophie de la vie ou parfois ses intérêts , le résultat est hélas bien décevant!

Un rapide tour d’horizon politique nous en convaincra.

Partons de la gauche!

Du PSU qui s’empêtre et s’enlise dans ses contradictions internes, faisant  du surplace  depuis des décennies, en passant par le PPS qui n’est plus que la pâle copie de l’ombre de ce que fut le parti de Ali Yata, nous arrivons à l’USFP qui se déchire pour des lamentables questions de personnes.

Allons vers la droite!

Le PI ne sait plus à quel saint se vouer : il a oublié sa base bourgeoise et campagnarde, il rêve de conquérir le prolétariat! Chabat confond syndicalisme et politique : il risque de représenter ni l’un ni l’autre.

Le PJD est-il de droite? Est-il de gauche? Benkirane serait bien mal de nous le préciser : l’important est qu’il est arrivé au pouvoir! Il n’a rien à proposer, il n’a pas de vision!

Arrêtons-nous centre, chez ces partis qui n’ont pas d’idéologie bien précise, qui naviguent à vue au gré des occasions : du MP qui n’ose pas s’affirmer comme parti amazigh (l’a-t-il jamais été d’ailleurs) au RNI qui se dit libéral, on ne peut se fier ni à l’UC ni à la kyrielle de partis de cette mouvance!

Le PAM, l’ovni politique qui a déréglé les radars de tous les autres partis existants, n’a pas arrangé les choses : réunir sous la même bannière des  gauchistes et des notables n’est pas le signe évident de la clarté ni de la sincérité.

Bien sûr, l’offre est là, l’inflation devrait-on dire! Mais ma qualité fait défaut!

On peut comprendre le rejet   d’une USFP qui ne fait plus rêver ou d’un PPS démonétisé! Comme celui  d’un PSU sclérosé.

On peut admettre le désintérêt pour un PI ou d’un MP qui ont montré leurs  limites idéologiques ou d’un PJD qui a fait preuve de ses limites à résoudre le moindre problème de ce pays.

Il ne reste donc plus que le vote blanc!

Pour dire, basta!

Les citoyen(ne)s veulent  autre chose que ce menu pourri ou ce bouillon sans goût et sans saveur que vous leur servez depuis des années.

Je propose donc le lancement d’une action  pour l’instauration du vote blanc et aussi l’explication  de l’utilité de ce vote pour  l’expression du sentiment populaire.


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