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Masculin/Masculin : à en "perdre son froc"

Publié le 01 décembre 2013 par Polinacide @polinacide

Que toutes celles qui veulent se rincer l’oeil se donnent rendez-vous sur la Rive gauche. Après s’être offert un lifting intégral, le Musée d’Orsay continue son "opération séduction" jusqu’au 2 janvier, à grands renforts de fessiers rebondis. Aux antipodes d’une époque où la nudité est essentiellement féminine, la rétrospective Masculin/Masculin met à l’honneur pour la première fois en France les plus beaux spécimens de virilité. 

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À poil, le Musée d’Orsay ose un pari culotté. Troquant les poitrines laiteuses contre une armée de sexes en érection, l’exposition confronte sans complexes les représentations de nus masculins sur plus de deux siècles d’art. Achille, Prométhée et Hercule se disputent la vedette sur fond de muscles et de testostérone, mis en scène dans des décors aussi éclectiques que poignants. S’il n’est pas rare d’entendre glousser entre deux tableaux, c’est avec amusement que l’on observe les Messieurs détourner les regards de leur partenaire des oeuvres qu’il jugeraient trop explicites. Le fameux "membre" n’a pourtant pas de quoi faire pâlir, qu’il soit atrophié ou dissimulé sous quelque draperie.

Glorifié en héros, le corps masculin devient le miroir magnifié de l’artiste narcissique, cherchant à peindre son "moi idéal" et s’identifiant aux figures mythologiques. De la religion à la nature et en passant par les dieux du stade, le traitement thématique montre à quel point l’idéal classique perdure encore de nos jours, la statue La vie active d’Arno Breker en étant le plus bel exemple. Transgressant l’ordre établi et poussant le fantasme à l’extrême, l’épopée érotique prend subitement fin une fois observée sans complaisance, à la manière de Ron Mueck avec son Père mort en taille réduite. Dégarni, flasque et rabougri, le corps humain n’a jamais semblé aussi pitoyable et touchant que dans le repos éternel.

Si certaines oeuvres valent le détour à elles seules, le Musée a souhaité mettre le paquet pour dépoussiérer son image d’un revers. Au vu du florilège de scènes de drague gays dépeintes dans la dernière salle, on soupçonnerait presque une volonté de choquer le bien-penser des bourgeois parisiens. Une quête de scandale couronnée par de nombreux sourires féminins au sortir de l’exposition.


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